Comprendre le bourdonnement des abeilles : origines, signification et timing

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Vous avez sûrement déjà entendu le son typique de l’abeille, ce “bzz” familier, mais connaissez-vous réellement la raison derrière ce phénomène sonore ? Est-ce une simple manifestation de leur activité ou un vrai moyen d’échange ou de protection ? Découvrez les secrets de ce bourdonnement dans cet article approfondi.

Comprendre le phénomène de bourdonnement chez l’abeille

Un son qui résulte de deux vibrations simultanées

Comment les abeilles génèrent-elles ce bruit distinctif ? Le bourdonnement est en fait le résultat de deux types de vibrations qui se produisent en même temps. La première provient du contact rapide de leurs ailes, qui battent à environ 230 fois par seconde. La seconde est la vibration du thorax, créée par la contraction musculaire lors du mouvement des ailes. C’est pour cette raison qu’on la qualifie souvent de vrombissement ou de ronronnement.

Le rôle crucial des ailes

Les ailes, bien que petites par rapport à leur corps, jouent un rôle essentiel. Au-delà du simple vol, elles servent aussi à une variété de fonctions, dont la communication. Ancrées sur le thorax, ces membranes articulées offrent une liberté de mouvement précieuse. La majorité de la communication passe par les vibrations générées par leurs battements plutôt que par le son audible lui-même. La reine, par exemple, est insensible au son mais très sensible à ces vibrations. Lors de leur vol, les abeilles évoluent souvent à une hauteur de 2 à 4 mètres. Leur vitesse de déplacement varie selon leur tâche : environ 7,5 mètres par seconde pour une ouvrière en quête de pollen ou de nectar, contre 6,5 mètres par seconde lorsqu’elle transporte une charge. Une abeille butineuse effectue environ 10 à 15 voyages par jour pour alimenter la ruche. Vitesse de vol ? Jusqu’à 32 km/h avec une distance pouvant atteindre 3 km entourant leur rucher. Ces mouvements aident à transformer le nectar et le pollen en miel, un processus lié directement à l’action de leurs ailes qui ventile la ruche. La taille réduite de leurs ailes leur permet d’effectuer ces missions vitales avec une efficacité impressionnante.

Quand et pourquoi les abeilles bourdonnent-elles ?

Le bourdonnement n’est pas réservé aux périodes de vol. Il intervient aussi dans plusieurs situations spécifiques que rencontrent ces insectes sociaux.

Pendant le déplacement

En vol, le son produit par une abeille atteint une fréquence d’environ 230 Hz. Pour mettre cela en perspective, la gamme auditive humaine s’étend de 16 Hz à 20 000 Hz. Un son à 2000 Hz apparaît aigu pour l’oreille humaine, tandis qu’un son autour de 50 à 100 Hz paraît grave. Cela permet d’identifier facilement une abeille approchant ou s’éloignant.

Lorsqu’elles alertent d’un danger

La communication de danger passe aussi par une modulation du battement d’ailes. En cas de menace, les abeilles peuvent battre des ailes jusqu’à 500 fois par seconde, une vitesse qui sert à lancer une alarme générale pour protéger toute la colonie.

Lorsqu’elles désignent une source de nourriture

Lorsqu’une abeille repère de nouvelles fleurs à butiner, elle émet un bourdonnement particulier. Ce son sert à signaler à ses congénères l’emplacement précis de cette ressource alimentaire fraîche.

En guise de menace

Un bourdonnement spécifique indique aussi l’agressivité. Lorsqu’elle se sent menacée, une abeille peut émettre ce son, prévenant ainsi son potentiel adversaire qu’elle est prête à piquer si nécessaire.

Lors de l’arrivée dans une nouvelle ruche

Lorsqu’elle s’installe dans un nouveau logis, un bourdonnement intense se fait entendre. Ce son pourrait exprimer leur excitation ou leur stress relatif à l’installation rapide de la reine et à la mise en place de l’essaim. Les apiculteurs identifient aisément cette vibration comme signe de transition ou de stress.

Au sein de la colonie

Dans la ruche, le bourdonnement sert à une communication interne essentielle. La fréquence diminue à environ 190 Hz, permettant à l’abeille de “fredonner” sans déplacer ses ailes, facilitant ainsi la transmission d’informations. Lorsqu’elle perd sa reine, l’abeille produit un son très soutenu, indiquant l’absence de leader.

Le chant de la reine

La reine dispose aussi d’un son caractéristique, modulé selon sa fertilité. Un chant plus aigu signale une reine encore vierge, tandis qu’un son plus grave indique qu’elle est fécondée. Ces variations rythmiques, comprenant des saccades de l’ordre de 2 secondes, ainsi que des sons courts de 250 ms, font partie de ce que l’on accompagne souvent du terme “chant”. La reine utilise ces sons pour marquer son statut, avertir ses sujets ou initier ses sorties.

Pourquoi les abeilles émettent-elles ces bourdonnements ?

Un mode de communication sophistiqué

Le bourdonnement n’est pas un simple bruit de fond, mais un véritable outil de communication pour ces insectes. Il leur permet de répondre à leurs besoins vitaux : indicator de danger, signal de nourriture, ou encore forme d’interaction sociale au sein de la ruche. Tout comme d’autres moyens, il constitue une composante essentielle de leur langage.

Les autres formes de communication chez les abeilles

Outre le bourdonnement, les abeilles utilisent aussi des signaux chimiques et des danses élaborées. Les phéromones diffusées dans la ruche permettent une communication fine et nuancée, indiquant par exemple la présence de danger, la reproduction, ou la cohésion du groupe. La reine émettaille de phéromones spécifiques pour maintenir l’unité de la colonie. La danse, quant à elle, est une méthode complexe pour transmettre l’emplacement des ressources ou donner des instructions durant leur recherche d’un nouvel habitat. La “danse en rond” informe de la proximité immédiate d’une source, tandis que la “danse en huit” permet de localiser des points plus éloignés, jusqu’à plusieurs kilomètres.

La danse de l’essaim, ou “danse du domicile”, est également pratiquée lors de la recherche d’un nouveau lieu d’habitation, précisant des détails importants tels que la taille, la forme de l’entrée ou la protection face aux éléments.

Quels autres insectes partagent ce type de bourdonnement ?

Le bourdonnement n’est pas exclusif à l’abeille. Plusieurs autres insectes utilisent aussi ce phénomène comme mode d’expression ou de communication. Par exemple, chez le moustique, la fréquence de bourdonnement est cruciale lors de la reproduction, passant d’environ 480 Hz à 1440 Hz pour la femelle, et de 710 Hz à 1420 Hz pour le mâle. La synchronisation de ces vibrations facilite leur rencontre. Les mouches, de leur côté, battent des ailes à une fréquence d’environ 180 fois par seconde, leur permettant de voler efficacement tout en émettant des vibrations qui peuvent aussi servir à communiquer ou à secouer le pollen lors de la collecte.

Comme l’abeille, ces insectes utilisent donc le son produit par leurs ailes pour transmettre divers messages, que ce soit pour la reproduction, l’alarme ou l’interaction sociale. Si, pour l’humain, ce bourdonnement peut parfois représenter une nuisance, il s’agit en réalité d’un mode de communication aussi complexe et vital que nos propres échanges verbaux.