Le cloporte : tout savoir sur son habitat, son comportement et comment le contrôler

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Apparent comme de minuscules insectes, les cloportes appartiennent en réalité à une catégorie rare de crustacés vivant sur la terre ferme. Très fréquents dans nos espaces verts, ils ont tendance à se protéger en se recroquevillant dès que la menace pointe le bout de son nez. Utile dans un jardin ou un potager, leur présence peut devenir problématique lorsqu’ils envahissent l’intérieur des habitations. Faisons le point sur ces petits animaux qui aiment s’installer dans les endroits sombres et humides.

Les cloportes : un aperçu de leur famille

Les cloportes font partie des oniscoïdes, une sous-division qui constitue le groupe principal de crustacés adaptés à la vie terrestre. On dénombre plus de 3 000 espèces dans le monde, dont environ 160 en France. Parmi elles, le cloporte commun (Armadillidium vulgare) est le plus fréquemment observé en Europe. Ces arthropodes ont en commun plusieurs caractéristiques essentielles :

  • Une surface corporelle composée de segments articulés ;
  • Un squelette externe rigide, appelé exosquelette, nécessitant des mues régulières à mesure qu’ils grandissent ;
  • Un corps divisé en une tête, un thorax et un abdomen ;
  • Un système circulatoire ouvert, typique de leur phylum.

Une carapace qui ne s’élargit pas avec la croissance

Mesurant à peu près 1,5 cm, le cloporte dispose de sept paires de pattes pour se déplacer, ainsi que de cinq autres qui jouent le rôle de branchies (les pléopodes). Son exosquelette dur et segmenté lui permet d’adopter une posture recroquevillée, parfois en boule, pour se protéger. Lorsqu’il se sent menacé, il se roule en boule, ne laissant apparaître que ses yeux et ses antennes. La coloration peut varier du jaune pâle jusqu’au gris ou au noir profond, et il peut également être presque transparent. La composition de sa carapace, principalement de calcaire, de calcium, de phosphate et de chitine, empêche une croissance continue, ce qui force le crustacé à muer fréquemment. Sa durée de vie oscille généralement entre deux et quatre ans, sous réserve qu’il évite ses principaux prédateurs comme les crapauds, les lézards ou certaines araignées.

Une présence aussi en intérieur

Originaire d’environnements aquatiques, le cloporte a conservé un besoin crucial d’humidité pour préserver sa peau. Pour cette raison, il évite la lumière en préférant des endroits obscurs tels que sous l’écorce d’arbre, dans les feuilles mortes, parmi les rochers, dans les pots de fleurs, le bois en décomposition ou même dans des champignons comme les trompettes-de-la-mort. Par extension, il n’est pas rare de le voir se réfugier dans des espaces domestiques mêlant humidité et obscurité : sous l’évier, dans des caves ou sous les charpentes, où la présence de moisissures ne facilite pas sa fuite. La salle de bains et la cuisine restent aussi des zones privilégiées pour lui, surtout dans les endroits peu ventilés et humides.

Son menu : décomposition et végétaux

Le régime du cloporte se compose principalement de matières végétales mortes, telles que les feuilles tombées, le bois, les écorces ou les champignons. En période de pénurie, il peut également consommer des substances animales en décomposition, comme des insectes ou de petits reptiles morts, qu’il déchiquette en très petits morceaux avant de les ingérer. En cas de manque de nourriture, il peut aussi se tourner vers des végétaux vivants, notamment des feuilles, tiges, racines ou fruits encore en croissance.

Impact du cloporte dans le jardin

Ce crustacé joue un rôle essentiel dans le cycle naturel en étant un décomposeur : il se nourrit de matières végétales mortes et participe donc à la dégradation du matériau organique dans le compost. En alimentant le sol avec ses déjections, il contribue à enrichir la terre en azote et autres éléments fertilisants. Préserver sa présence sous les rochers, les tas de bois ou sous les feuillages est donc bénéfique pour votre jardin. Cependant, lorsqu’ils migrent à l’intérieur, leur nombre peut rapidement devenir problématique.

Comment éliminer les cloportes indésirables

Les cloportes ont tendance à vivre en colonies dans les zones humides et peu entretenues. Si leur population devient trop importante, plusieurs stratégies peuvent être envisagées :

  • Entretien de l’espace intérieur : Il est important de réduire l’humidité en veillant à une bonne ventilation et à un assèchement général. Installer un déshumidificateur peut également aider. Accorder une attention particulière à la cave, la nettoyer régulièrement tout en laissant entrer la lumière. Il faut également retirer rapidement les moisissures présentes sur les murs ou le sol. En cuisine, éviter de conserver trop longtemps des restes de légumes ou de fruits. Nettoyer méticuleusement tous les recoins où peuvent se cacher ces crustacés, puis bien aérer après le nettoyage ;
  • Utilisation de répulsifs naturels : Vaporiser des produits répulsifs contre les insectes rampants, ou utiliser des solutions naturelles comme l’huile essentielle de margousier ou de neem, un arbre indien aux propriétés insecticides. Ces traitements doivent durer au moins deux semaines, idéalement jusqu’à un mois, pour une efficacité optimale. Cette méthode présente l’avantage de ne pas polluer votre environnement ni d’affecter votre famille ou vos animaux domestiques ;
  • Insecticides écologiques : Même s’il n’existe pas d’insecticide spécifique aux cloportes, la terre de diatomée, une poudre naturelle à base de fossiles d’algues, peut être efficace. Elle est souvent utilisée en agriculture biologique pour lutter contre les nuisibles rampants, en évitant d’affecter les insectes bénéfiques. Attention cependant, cette substance n’est pas sélective et peut éliminer tous les insectes en contact ;
  • Techniques alternatives : Placer une bûche de bois humide dans la zone infestée, quelques jours plus tard, la retirer et la déposer dans un coin du jardin où elle pourra se débarrasser de ses occupants. Une autre astuce consiste à placer des moitiés de pommes de terre dans les lieux humides, qui attireront les cloportes. Ensuite, il suffit de sortir ces morceaux pour libérer les crustacés à l’extérieur, où ils participeront à l’entretien de votre potager.