Vous avez sûrement déjà croisé des escargots lors des journées pluvieuses, mais leur diversité et leur comportement restent peu connus. En réalité, près de 80 000 variétés d’escargots ont été recensées à travers le monde, dont environ 500 en France. La majorité d’entre eux se nourrissent principalement de végétaux, mais certains adoptent d’autres régimes alimentaires, y compris la consommation de leurs congénères ou de déchets organiques. Approfondissons leur alimentation et leur rôle écologique.
Les habitudes alimentaires des escargots herbivores
Souvent considérés comme des nuisibles par les jardiniers, ces mollusques s’attaquent à une grande variété de plantations potagères, en particulier aux jeunes tiges de salade. Parmi eux, on trouve l’Helix aspersa, le plus répandu dans nos jardins, mais aussi le Cepea nemoralis, connu comme l’escargot des forêts, ou encore l’Helix pomatia, la fameuse escargot de Bourgogne, ainsi que le Cepaea hortensis, communément appelé escargot des jardins. Leur dégradation des cultures peut décourager ceux qui prennent soin de leur parcelle.
Heureusement, il existe différentes méthodes naturelles pour limiter leur impact. Des pièges à base de bière, qui capturent et noient ces gastéropodes, sont couramment employés. D’autres solutions moins létales, comme la cendre, les copeaux, les aiguilles de pin, ou encore des coquilles d’œufs, du marc de café ou du purin de fougères, placés autour des plantations, peuvent efficacement repousser ces gourmandes créatures. Des plantes aromatiques telles que l’ail, la ciboulette ou des plantes ornementales comme le bégonia ou l’achillée servent aussi d’éloignants naturels.
Parmi les escargots marins, le Cerithium echinatum se distingue par sa coquille longue et conique. Très prisé en aquariophilie, il se nourrit d’algues en nettoyant vitres, roches et substrats. Des équivalents d’eau douce, comme le Clithon Retropictus et la Neritina pulligera, complètent leur régime, en consomant également des algues et parfois en nécessitant un apport en spiruline, une algue riche en protéines, pour leur alimentation.
Les régimes alimentaires spécifiques d’autres escargots
Certains escargots, comme le bulime tronqué originaire du bassin méditerranéen, se nourrissent d’autres mollusques, notamment d’escargots, de limaces et de leurs œufs. Longtemps utilisé en extermination, cet escargot est surnommé « le destructeur d’escargots » par des jardiniers anglais, en raison de sa capacité à contrôler les populations nuisibles. Cependant, il peut aussi consommer des vers de terre, essentiels à la fertilité des sols, ce qui limite son usage en lutte biologique.
L’Euglandina rosea, originaire des États-Unis, est un autre prédateur d’escargots. Introduit dans certaines îles de l’océan Indien et du Pacifique pour éliminer l’Achatina fulica, un escargot géant porteur de maladies, il s’est avéré envahissant, s’attaquant à toutes les espèces locales sans distinction. La prolifération de cet invaseur menace la biodiversité et pose de sérieux défis à la conservation.
Le Zonite d’Algérie, aussi appelé escargot peson, provient d’Afrique du Nord et a été introduit dans la région méditerranéenne par les Romains pour la consommation. Avec un diamètre pouvant atteindre 50 mm, il est parmi les plus gros escargots en France. Leur alimentation consiste principalement en cadavres et excréments, d’où leur surnom de « mange-merde ».
Parmi les escargots aquatiques, les physes sont équipés de poumons pour vivre hors de l’eau. Leur rôle est essentiel dans le nettoyage des aquariums, car ils consomment les algues, la diatomée et les déchets sans endommager les plantes saines.
Une particularité étonnante : la langue des escargots
Comme aperçu de la diversité alimentaire de ces mollusques, il est intéressant de mentionner leur organe buccal appelé radula. Il s’agit d’une sorte de râpe naturelle, recouverte de dents dures qui peuvent compter entre 1 500 à 2 500, leur permettant de gratter et de déchiqueter leur nourriture avec précision.
Le monde des escargots, vaste et encore en grande partie mystérieux, recèle de secrets qu’il reste à découvrir. Leur comportement, leur écologie et leur diversité nourrissent toujours la curiosité des scientifiques et des amoureux de la nature.