Les Myriapodes : éléments clés, habitats et particularités

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Les myriapodes constituent une large catégorie d’invertébrés arthropodes, carnets d’exosquelette, qui évoluent exclusivement sur la terre ferme. Contrairement aux insectes, ils se caractérisent par un nombre de pattes qui dépasse la limite de six. Cet exposé vise à vous faire découvrir ces créatures surprenantes, réparties en quatre classes principales. La plus populaire est sans doute celle regroupant les mille-pattes, lesquels se divisent eux-mêmes en deux sous-groupes distincts. Commençons par eux.

Les diplopodes

Malgré leur apparence impressionnante avec un nombre de pattes élevé, la majorité des diplopodes ne comptent pas réellement mille pattes. Jusqu’en 2021, la plus grande espèce connue, Illacme plenipes, affichait 375 paires de pattes. Récemment, une nouvelle espèce découverte en Australie, Eumillipes persephone, a surpassé cette marque, avec un total de 1 306 paires, ce qui en fait la plus prolifique à ce jour.

En dépit de cette abondance de membres, leur vitesse de déplacement est généralement lente. Leur corps est cylindrique ou légèrement aplati, segmenté, avec chaque segment portant deux paires de pattes. La tête est équipée d’antennes, mobilisées pour détecter odeurs et vibrations dans leur environnement.

Ils sont principalement nocturnes, cherchant refuge dans des milieux sombres et humides. Leur alimentation consiste surtout en matières organiques en décomposition, comme des feuilles mortes ou du bois pourri. Certaines espèces peuvent également se nourrir d’insectes morts ou de petits invertébrés vivants.

Concernant leur reproduction, le mâle dépose un spermatophore, un paquet de sperme, que la femelle recueille pour féconder ses œufs. Ces derniers sont déposés dans le sol, dans des endroits souvent protégés. Certaines espèces élèvent et protègent leurs jeunes dans un nid.

Les centipèdes ou chilopodes

Les centipèdes sont également parfois désignés sous le nom de mille-pattes. Dotés d’un corps allongé et fin, ils comptent entre 30 et 354 pattes, selon l’espèce. Contrairement aux diplopodes, chaque segment ne porte qu’une seule paire de membres. La dénomination « mille-pattes » ne correspond donc pas toujours à leur véritable nombre de membres.

Ces chaînons sont principalement carnivores, se nourrissant d’autres invertébrés, comme des insectes, des araignées, voire d’autres myriapodes. Leur mode de reproduction se rapproche de celui des diplopodes. Vifs et actifs, ils privilégient aussi des habitats humides et sont majoritairement nocturnes. Leur tête est équipée d’antennes et de mandibules spécialisées, appelées forcipules, capables d’injecter un venin puissant dans leur proie.

Les symphyles

Les symphyles restent une espèce peu connue. Leur taille ne dépasse généralement pas un centimètre. Externement, ils ressemblent à de petits centipèdes, avec un corps allongé et segmenté. Leur corps comporte généralement une douzaine de pattes, parfois moins, et ils sont blanc cassé et totalement aveugles. Leur mode de vie est essentiellement souterrain, où ils vivent dans le sol forestier ou dans de vieilles souches en décomposition.

Leur présence varie selon les saisons, où ils peuvent évoluer à différentes profondeurs en fonction de la température. Lors des périodes chaudes, leur densité peut atteindre jusqu’à 22 000 individus par mètre carré. Souvent accusés d’attaquer les racines des cultures, ils consomment en réalité une diversité d’éléments : petits arthropodes, nématodes, matière végétale en décomposition, levures ou champignons.

Les pauropodes

Les pauropodes représentent la classe la plus petite des myriapodes, ne dépassant pas 2 millimètres de longueur. Pourtant, ils jouent un rôle essentiel dans la fertilité des sols. Leur tête porte de courtes antennes bifurquées, et ils disposent en général de neuf ou dix paires de pattes.

Habituellement souterrains, ils préfèrent les sols humides et riches en matière organique. En tant que décomposeurs, ils participent activement à la dégradation de la matière morte, favorisant le recyclage des éléments nutritifs dans l’écosystème du sol.

Zoom sur la scutigère véloce

Connu aussi sous le nom de Scutigera coleoptrata, la scutigère véloce est un centipède particulièrement rapide, d’où son surnom. Sa silhouette présente une couleur allant du jaune au brun, avec de longues pattes fines, au nombre d’une trentaine. Elle est capable de grimper facilement sur des murs ou des plafonds grâce à sa vitesse et sa agilité.

Le rituel de reproduction comporte une danse spécifique du mâle pour attirer la femelle. Après l’accouplement, cette dernière dépose ses œufs dans un endroit discret et sécurisé. Originaire du bassin méditerranéen, cette espèce s’est répandue dans plusieurs régions du globe, notamment en Europe, en Amérique du Nord et en Asie.

Présentes dans nos habitations, surtout dans les salles de bains ou caves, ces arthropodes, bien que souvent repoussants, sont généralement inoffensifs et plutôt craintifs. Leur venin peut provoquer une petite réaction, semblable à une piqûre de guêpe, mais les allergies sont rares. Leur présence peut aussi s’avérer bénéfique puisqu’elles contrôlent la population d’insectes nuisibles comme les moustiques, punaises de lit ou fourmis. Toutefois, leur présence indique souvent une abondance d’insectes dans le même espace.

Zoom sur la scolopendre tropicale

Si vous envisagez un séjour dans les Antilles, il est important d’être vigilant avec la scolopendre, un autre centipède. Dotée de la capacité de voir à ses deux extrémités, cette espèce peut atteindre 40 cm dans les régions tropicales, contre environ 10 cm en métropole.

Les scolopendres géantes, particulièrement celles de Guadeloupe, sont redoutées. Leur morsure, pouvant nécessiter une hospitalisation, contient un venin qui induit des réactions allergiques telles que gonflements, brûlures et démangeaisons. Elles injectent des quantités plus importantes de venin que leurs homologues plus petites. Ces bêtes étant nocturnes et craignant la lumière, une simple lampe de poche suffit généralement à les faire fuir, surtout lors de sorties nocturnes.

Zoom sur la lithobie à pinces

Enfin, la lithobie à pinces, un autre chilopode fréquemment rencontré en France. Après une croissance jusqu’à 3 cm, il développe 15 paires de pattes. Elle pond ses œufs dans le sol, où ils éclosent en 40 à 90 jours. La lithobie subit aussi une série de mues, généralement treize, durant laquelle elle augmente le nombre de ses pattes pour atteindre finales 15 paires.

Distincte, elle ne possède qu’un œil, formé d’un ensemble d’ocelles. Son rôle principal consiste à différencier les zones lumineuses de l’obscurité, régulant ainsi son activité. Sa présence n’est pas nuisible, et beaucoup d’éco-gardiens la considèrent comme une composante naturelle de l’écosystème.