Les animaux endémiques à observer aux Antilles : espèces emblématiques et rares

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Crédit photo : Charles J. Sharp

Les îles des Antilles évoquent souvent l’idée de détente et de douceur de vivre. Leur littoral de sable fin, leurs eaux turquoise, la chaleur ambiante et des paysages d’une beauté à couper le souffle font partie de leurs principaux atouts. La diversité de leur faune, notamment d’espèces qui ne se retrouvent nulle part ailleurs, vient renforcer leur caractère unique. Certaines particularités animales ne sont observables qu’ici, ce qui confère à ces îles une richesse naturelle précieuse. Explorons cela de plus près.

Quelles sont exactement les Antilles ?

Les Antilles forment un archipel composé de 34 îles situées au large de la côte nord de l’Amérique du Sud. Elles s’étendent entre la mer des Caraïbes, le golfe du Mexique et l’océan Atlantique, dessinant un arc long de plus de 4 500 kilomètres. Ces terres, totalisant environ 236 000 km², hébergent une population de 42 millions d’habitants. Certaines îles, comme Cuba ou la Jamaïque, constituent de véritables pays indépendants, tandis que d’autres, telles que Porto Rico ou les îles Caïmans, font partie de possessions étrangères.

Les territoires français de l’archipel, appelés les Antilles françaises, sont dispersés à plusieurs milliers de kilomètres de la France métropolitaine. Ils comprennent principalement quatre îles majeures et leurs ensembles insulaires :

  • La Guadeloupe, avec ses îles principales – Basse-Terre, Grande-Terre, La Désirade, Marie-Galante, Les Saintes – entourées de plusieurs îlots souvent inhabités ;
  • La Martinique ;
  • Saint-Barthélemy, avec ses îles désertes ;
  • Saint-Martin, également composée d’îles sans habitants permanents.

Il est à noter que la Guyane, située sur le continent sud-américain, n’a pas de statut administratif d’archipel, même si géographiquement elle se trouve à proximité immédiate.

Les espèces animales endémiques des Antilles françaises

Pour illustrer la diversité exceptionnelle de la faune locale, voici une sélection – non exhaustive – des animaux que l’on ne retrouve que dans ces régions insulaires.

Faune de la Martinique

La Martinique, connue pour ses paysages exotiques et ses plages idylliques, attire non seulement les touristes mais aussi les amoureux de la nature. La végétation luxuriante abrite de nombreuses créatures endémiques, qu’il est souvent possible d’observer lors de randonnées en forêt. En voici quelques exemples emblématiques.

L’Oriole de la Martinique (Icterus bonana)

Surnommé également le Carouge, cet oiseau mesure une vingtaine de centimètres et présente une morphologie colorée, avec des ailes et une queue noires, une tête marron, et un ventre orange. On le voit généralement dans les mangroves et les zones humides basses. Aujourd’hui, il est en danger d’extinction.

Le Moqueur à gorge blanche (Ramphocinclus brachyurus)

Ce passereau, endémique des Petites Antilles, vit dans la forêt tropicale en évitant les arbustes basses. Son plumage est brun en haut avec des parties blanches en dessous, et son bec est légèrement crochu.

Le Colibri à tête bleue (Cyanophaia bicolor)

Il s’agit de l’un des oiseaux les plus rares de la Martinique. Se dissimulant parmi les montagnes Pelée et les pitons du Carbet, il mesure à peine 11 cm. Seul le mâle arbore une tête bleue, mais ses reflets métalliques brillent intensément.

La Matoutou Falaise (Caribena versicolor)

Considérée comme la mygale emblématique de l’île, cette araignée géante opère dans les arbres des forêts humides. Elle atteint une taille de 15 à 18 cm et possède un coloris chatoyant mêlant bleu, rouge, vert et rose. Très prisée par les collectionneurs, elle est protégée pour éviter tout trafic illégal. Malgré sa silhouette impressionnante, elle n’est pas dangereuse, même si son apparence incite souvent à la prudence.

L’Iguane des Petites Antilles (Iguana delicatissima)

Ce grand reptile se trouve sur des îlots comme Chancel et Petite Terre. Consommé par l’homme, il possède une chair recherchée. Il peut atteindre plus de 40 cm à l’âge adulte. Aujourd’hui, l’espèce est en danger critique d’extinction en raison des pressions humaines, notamment la chasse, la destruction de son habitat, et la présence de prédateurs introduits.

Le serpent Trigonocéphale (Bothrops atrox)

Surnommé le « fer-de-lance », il s’agit du seul serpent venimeux présent en Martinique. Actif la nuit dans des zones boisées, il est en général peu agressif et possède un antidote disponible dans toutes les pharmacies locales. La morsure est rare et le serpent ne quitte son territoire qu’en cas de danger.

Le Mabouya (Hemidactylus mabouia)

Ce gecko endémique est fréquemment rencontré dans les habitations comme auxiliaire contre les araignées et les moustiques. Son nom évoque, selon la croyance, une certaine malveillance, mais il s’agit simplement d’un animal territorial.

La chauve-souris de Martinique (Myotis martiniquensis)

Présente sur l’île, cette batteuse joue un rôle clé dans l’écosystème local. Elle mesure une trentaine de centimètres, avec un pelage sombre. Dotée de grandes oreilles et d’ailes fines, elle vole avec agilité dans la nuit, participant à la régulation des insectes nuisibles.

Faune endémique de la Guadeloupe

La Guadeloupe possède un environnement naturel exceptionnel. Voici quelques espèces animales qui lui sont propres et que vous pourriez croiser au fil de votre visite.

Le Pic de Guadeloupe (Melanerpes herminieri)

Tout noir avec des reflets rouges ou violets, cet oiseau tape fortement contre les arbres pour y creuser ses nids. Il est sous protection en raison de sa rareté.

La couleuvre de Guadeloupe (Alsophis antillensis)

Se déplaçant uniquement sur Basse-Terre, notamment autour de la Soufrière, et aussi à Grande-Terre ou Marie-Galante, ce serpent peut atteindre 1,70 m pour un poids d’environ 5 kg. Sa durée de vie peut dépasser 20 ans. Menacée par la dégradation de son habitat et la prédation de mangoustes, cette espèce est aujourd’hui protégée, avec moins de 400 individus recensés dans le monde.

La chauve-souris Chiroderma improvisum

Endémique et peu visible, cette chauve-souris à l’échographie particulière vit dans la forêt et présente une excroissance pointue sur le nez. Très discrète, elle demeure difficile à étudier.

Le Bellaspira tricolor

Ce petit escargot de mer, appartenant à la famille des Drilliidae, ne dépasse pas 7 mm lorsqu’il est adulte. Sa forme conique, ornée de stries, facilite son identification.

Les animaux endémiques de Saint-Martin

Malgré une faune variée, Saint-Martin ne recense que peu d’espèces exclusivement endémiques. Parmi celles-ci, l’Anolis de Saint-Martin (Anolis Pogus) se distingue. Ce lézard préfère évoluer en forêt, souvent au niveau du bas des arbres ou des plantes. Discrètement, il peut être aperçu en certains points comme le Pic Paradis ou Colombier, surtout si la chance est au rendez-vous. Sa coloration varie beaucoup d’un individu à l’autre.

Une autre espèce, le Thécadactyle tacheté, un gecko craintif, peut également être observée, mais il est peu susceptible d’approcher l’Homme. Comme d’autres lézards, il a la capacité de se délester de sa queue ou même de sa peau en cas de danger, pour distraire un éventuel prédateur.

Les animaux endémiques de Saint-Barthélemy

Saint-Barthélemy abrite une faune riche, mais aucune espèce n’est strictement endémique à l’île. La dernière, le rat du riz, a disparu depuis. Cependant, une espèce notable, le Solifuge à anguille, une araignée dotée d’une force impressionnante capable de briser la carapace d’un scorpion, a été observée. Longtemps considérée comme unique à Saint-Barthélemy, cette espèce a été repérée également à Saint-Martin, ce qui remet en cause son endémicité exclusive.