Les 10 animaux les plus braconnés dans le monde

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Le braconnage désigne la chasse ou la capture illégale d’animaux sauvages, représentant une menace majeure pour la biodiversité à l’échelle mondiale. Les espèces ciblées le sont pour diverses raisons : l’exploitation de produits dérivés tels que les défenses, les cornes ou les peaux, ou encore pour alimenter un commerce illicite d’animaux destinés à la vente ou à la compagnie. Voici un aperçu des dix espèces animalières les plus braconnées à travers le monde.

1. L’éléphant d’Afrique

Les éléphants africains figurent parmi les victimes principales du braconnage. La demande en ivoire, principal produit de leurs défenses, reste persistante. Certains pays asiatiques valorisent cette matière dans la création d’objets de luxe et d’œuvres artistiques. Selon un rapport de l’UICN datant de 2021, environ 20 000 ces pachydermes sont abattus chaque année, soit une moyenne de 55 individus par jour. La population d’éléphants a enregistré une réduction de 30 % entre 2007 et 2014, avec une chute de 60 % en Tanzanie durant cette période. Bien que différentes stratégies aient été déployées, telles que la patrouille renforcée dans les réserves ou la sensibilisation contre la demande en ivoire, le braconnage demeure un problème critique. La pratique consistant à retirer les défenses pour dissuader la tuerie soulève des questions quant à ses effets sur le comportement reproducteur de ces animaux, sans garantie de succès pour leur sauvegarde.

2. Le rhinocéros

Les rhinocéros, notamment les espèces africaines comme le rhinocéros noir et blanc, sont pourchassés en raison de leurs cornes. Ces dernières sont prisées dans la médecine traditionnelle asiatique, où elles sont censées soigner divers troubles, ainsi qu’en tant que symbole de prestige social. Composées de kératine, leur substance n’a pourtant pas de propriétés curatives avérées, mais le commerce illicite continue à alimenter un marché très lucratif. En 2020, on estime que près de 394 rhinocéros ont été victime du braconnage en Afrique du Sud, en baisse par rapport aux 594 de 2019, partiellement attribuable aux restrictions liées à la pandémie. La population de rhinocéros blancs s’effrite, avec environ 18 000 individus recensés. La lutte pour leur protection inclut le déploiement de rangers armés, le suivi par drones et autres technologies avancées, mais le trafic illicite demeure intensément rentable, incitant à des moyens toujours plus sophistiqués pour les braconniers.

3. Le tigre

Il ne reste qu’un peu plus de 3 900 tigres à l’état sauvage. Leur chasse illégale, notamment pour leur peau, leurs os et d’autres parties du corps, alimente un commerce noir insatiable. Le braconnage et la perte d’habitat ont provoqué un déclin alarmant de leur population. La situation est particulièrement critique en Asie du Sud-Est, notamment en Malaisie et en Indonésie. Certaines initiatives, comme la création de réserves naturelles et le renforcement des lois, donnent cependant des signes d’espoir. La population de tigres en Inde, où l’on trouve la majorité d’entre eux, serait passée de 1 411 en 2006 à près de 2 967 en 2018, témoignant d’une tendance à la reprise. La Russie a également vu une augmentation de ses tigres de l’Amour, qui comptait moins de 40 individus en 1940, pour atteindre environ 540 en 2020.

4. Le pangolin

Le pangolin demeure l’un des animaux les plus braconnés, principalement pour ses écailles et sa viande. Ces écailles, composées de kératine comme les cornes de rhinocéros, sont plutôt utilisées dans la médecine traditionnelle asiatique, malgré leur faible valeur curative. D’autres cultures considèrent leur chair comme un mets délicat. La surexploitation de cette espèce a entraîné un déclin rapide de ses populations, avec plusieurs espèces proches du risque d’extinction.

5. Le gorille

Les gorilles sont gravement menacés par le braconnage, qui alimente leur reproduction dans le but de vendre leur viande ou utiliser leurs parties pour la médecine traditionnelle. La capture d’individus vivants est aussi une source de revenus, souvent pour les transformer en animaux de compagnie exotiques. Selon l’UICN, environ 5 % des gorilles des montagnes restent victimes chaque année de cette menace. La population de gorilles de plaine occidentale a perdu plus de 60 % de ses effectifs en 25 ans. Dans le Parc national des Virunga en RDC, entre 50 et 60 gorilles sont prélevés chaque année par des braconniers. La destruction de leur habitat complique leur sauvegarde, rendant leur survie encore plus incertaine.

6. Le lion

Les lions, qui occupaient autrefois un large territoire en Afrique, font face à une baisse dramatique de leur nombre. Le braconnage est une cause majeure, notamment pour leurs os, qui remplacent ceux du tigre dans certaines médecines asiatiques. Les peaux de lion sont aussi utilisées dans la décoration, et d’autres parties servent à divers rituels. En 2019, environ 200 lions ont été tués en Afrique du Sud pour leurs os. La population lionne africaine, estimée à près de 200 000 au début du XXe siècle, ne compterait plus que moins de 20 000 individus, enregistrant une chute de 43 % en vingt ans. Outre le braconnage, les conflits entre lions et éleveurs, dus à la destruction de l’habitat, aggravent leur déclin. Des programmes d’élevage en captivité sont en place pour renforcer leurs populations, mais ils nécessitent une gestion minutieuse pour assurer leur réintroduction.

7. Le léopard des neiges

Le léopard des neiges, à cause de sa rareté et de ses habitat montagneux difficiles d’accès, est très recherché pour sa fourrure et ses os destinés à la médecine traditionnelle asiatique. La chasse illicite et la perte de ses proies naturelles constituent des menaces sérieuses. La lutte contre le braconnage a donné des résultats en Mongolie, où une population estimée à 953 individus en 2021 a été recensée, une des plus importantes après la Chine qui héberge environ 2 000 à 2 500 félins répartis en diverses régions montagneuses comme l’Himalaya et le Xinjiang.

8. Le requin

Les requins subissent le braconnage principalement pour leurs nageoires, utilisées en soupe dans certains pays asiatiques. La pratique consiste à couper les nageoires et à rejeter le reste du corps à la mer sans exploitation supplémentaire. Malgré des réglementations plus strictes et la sensibilisation, le commerce des nageoires continue d’exercer une forte pression sur ces espèces, qui voient leur nombre en voie d’extinction augmenter.

9. La tortue marine

Les tortues marines sont victimes du braconnage pour leur viande, leur peau, leur carapace et leurs œufs. Selon l’ONU, plus d’un million de ces reptiles ont été tués illégalement durant les trente dernières années, constituant un marché estimé à 23 milliards de dollars par an. La pression humaine met en danger leur survie dans de nombreuses zones.

10. Le perroquet

Les espèces colorées de perroquets, notamment les aras, sont prisées pour leur aspect décoratif et leur capacité à imiter la parole. Leur commerce illégal d’animaux de compagnie est florissant. Malheureusement, environ 90 % de ces oiseaux capturés meurent avant d’atteindre le marché noir, en raison des conditions difficiles de transport et de détention. La chasse et le trafic ont fortement réduit la population sauvage de ces oiseaux, en particulier celle de l’ara rouge, de l’ara hyacinthe et du cacatoès des Philippines, qui deviennent de plus en plus rares.