Les panoramas africains continuent d’aspirer l’imagination des Occidentaux, enchantés par la richesse de ses habitats et par la présence de nombreuses espèces animales mythiques de la savane. Cependant, un grand nombre de ces créatures font face à une menace d’extinction. Nous vous invitons à découvrir une sélection de dix des représentants les plus iconiques de la faune africaine. Si vous les croyez connaître, préparez-vous à être surpris par certains détails inattendus.
1 – Le zèbre
Reconnaissable à ses rayures contrastées, le zèbre possède une apparence singulière. La sous-espèce la plus répandue, connue sous le nom de zèbre des plaines (Equus quagga), se divise en plusieurs formes, bien que deux d’entre elles aient disparu. Actuellement, les populations restantes incluent le zèbre de Bohm, celui de Grant et celui de Chapmann. Très proche du cheval par sa morphologie, il mesure généralement entre 1,20 et 1,35 mètre à l’encolure et peut atteindre une vitesse de pointe de 60 km/h. Pourtant, la différence fondamentale avec le cheval, qui pourrait expliquer leur domestication, réside dans leur génétique et leur tempérament. En effet, la structure de sa crinière et de sa queue s’apparente davantage à celle de l’âne que du cheval. En raison de leur nature sauvage, liés à leur environnement marqué par de nombreux prédateurs, ils sont extraordinairement vifs et réactifs. Leur capacité de défense est impressionnante : un zèbre peut, lors d’une attaque, blesser grièvement un lion avec une ruade ou une morsure puissante. Leur nature indépendamment farouche leur interdit toute domestication ; ils ne supportent pas le harnachement ou la présence humaine habituelle.
2 – La girafe
Avec son profil très spécifique, la girafe incarne l’image emblématique des savanes africaines. Son cou exceptionnel, pouvant atteindre presque 6 mètres, lui confère une silhouette unique. Sa physiologie est finement adaptée à cette architecture : le système vasculaire comporte des muscles annulaires pour réguler le flux sanguin jusqu’au cerveau, évitant ainsi toute surcharge. Ce même animal, par ailleurs, ne dort que très peu, dormant debout, souvent en petits sommeils de 1 à 30 minutes, tout en restant éveillé et alerté. La girafe se nourrit principalement de feuilles d’acacias, des arbres que sa taille lui permet de fouiller, notamment auprès des jeunes pousses qui échappent à d’autres herbivores. Son seul prédateur potentiel reste le lion, bien que seul un lion très expérimenté ou surpris puisse la mettre en danger tangible. En contrepartie, une girafe adulte peut lier ses jambes au sol avec puissance pour repousser une attaque.
3 – L’éléphant de savane d’Afrique
Le plus grand animal terrestre sur la planète, l’éléphant de savane, se distingue par une taille impressionnante : près de 4 mètres au garrot et un poids oscillant entre 4 et 7 tonnes selon le sexe et l’âge. Sa répartition géographique couvre une zone allant du Mali jusqu’à l’Afrique du Sud, où il évolue en divers habitats, des plaines aux zones humides. Ce mammifère herbivore consomme quotidiennement une quantité colossal de végétation, pouvant atteindre 300 kg, ainsi qu’environ 160 litres d’eau. Sa silhouette est facilement identifiable grâce à ses oreilles élargies, plus longues que celles de l’éléphant d’Asie. Ses défenses, faites d’ivoire, sont essentielles non seulement pour fouiller dans la végétation mais aussi pour la défense contre les prédateurs. Depuis plusieurs décennies, cependant, cette espèce pâtit du braconnage lié à l’exploitation de l’ivoire et de la perte progressive de ses habitats naturels. Néanmoins, certains groupes d’individus voient leur nombre augmenter, témoignant d’efforts de conservation fructueux. À distinguer de l’éléphant de forêt, qui demeure plus discret, plus petit, et dont les oreilles sont plus petites et rondes, cette sous-espèce de la savane possède une stature qui impressionne.
4 – Le rhinocéros
Malgré sa silhouette massive, le rhinocéros reste une force redoutable, avec un poids pouvant dépasser trois tonnes. Selon l’espèce, ce pachyderme porte une ou deux cornes, principalement composées de kératine, une substance proche de nos ongles, qui pousse d’environ 7 cm chaque année. La plus grande corne, mesurant parfois plus d’1,50 mètre, a alimenté de nombreuses légendes. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, leur musculature bien adaptée leur confère une rapidité limitée, capable d’atteindre 50 km/h, mais leur agilité de course leur permet d’effectuer des demi-tours rapides même à pleine vitesse. La lutte contre le braconnage, lié à la demande pour leurs cornes, est une menace constante. La vigilance et des efforts protégeant leur habitat restent indispensables pour leur survie. On distingue notamment le rhinocéros blanc et le rhinocéros noir, ces dernières étant aujourd’hui très menacées d’extinction.
5 – Le léopard d’Afrique
Ce grand félin, considéré comme le plus puissant de sa famille, incarne l’un des mammifères qui, jadis, imposaient respect auprès des chasseurs africains. Sa capacité d’adaptation s’étend à des milieux variés, notamment les savanes, forêts, montagnes, zones arides et marécages. La taille de son corps frôle 2 mètres, sans compter la queue d’un mètre supplémentaire. Son poids, quant à lui, peut approcher 90 kg chez le mâle, avec une différence notable pour la femelle. Présent dans toute l’Afrique subsaharienne, il est encore relativement répandu dans certains territoires, comme au Namibie. Cependant, la chasse illégale, la piège, ou encore la destruction de son habitat, rendent sa conservation difficile. Certaines initiatives légales ont renforcé la protection de cette espèce contre la menace humaine.
6 – Le lion d’Afrique
Vivant en clans complexes, le lion d’Afrique, sous-espèce distincte du lion asiatique, occupe principalement la savane, mais aussi certains milieux semi-arides et sec. Il évite les forêts denses ou les zones désertiques extrêmes. La dynamique sociale repose sur un mâle dominant, à la tête d’un groupe comprenant plusieurs femelles parentes, et de jeunes mâles. La reproduction est contrôlée par un système chimique particulier que le mâle peut détecter pour limiter l’accouplement aux femelles qu’il protège. La gestation dure environ quatre mois, après quoi la portée, souvent composée de lionceaux aveugles, naît en moyenne entre un et quatre individus. Malgré une apparence paresseuse, ils chassent principalement la nuit, leur nourriture étant principalement assurée par les lionnes, lesquelles peuvent effectuer des bonds spectaculaires pour chasser ou se déplacer rapidement.
7 – L’hippopotame
L’un des animaux les plus dangereux d’Afrique, l’hippopotame, est une créature territoriale qui peut charger tout intrus, provoquant chaque année une centaine de décès humains. Sa masse impressionnante, pouvant atteindre 3 tonnes, ses vitesse de pointe de 48 km/h sur terre et 30 km/h dans l’eau, en font un animal redoutable. À première vue, son attitude calme ou béatement endormi peut induire en erreur, mais sa posture affichée ou ses cris, semblables à des rires, sont des signaux d’hostilité potentielle. La cohabitation humaine s’est adaptée : certains agriculteurs, optant pour la culture des agrumes, ont efficace écarté ces animaux de leurs cultures tout en utilisant leur présence comme une manière préventive contre les voleurs. Par ailleurs, leur activité de fouille dans les fonds de rivière joue un rôle écologique : en remuant le fond et en enrichissant l’eau, ils favorisent la biodiversité aquatique.
8 – L’hyène tachetée
Souvent négligée dans la perception occidentale, la hyène tachetée possède une morphologie singulière : la partie antérieure de son corps est musclée et imposante, alors que l’arrière paraît plus effilé, conférant à l’ensemble une allure à la fois trapue et rusée. Son visage lourd, ses mâchoires puissantes et ses dents acérées accentuent cette impression. Opportuniste, elle exploite diverses stratégies pour survivre, notamment le vol de nourriture auprès de ses rivaux ou la chasse lorsqu’elle en a l’occasion. Très adaptative, elle excelle dans le « cleptoparasitisme » : voler ou s’approprier la nourriture des lions tout en étant elle-même capable de chasser efficacement. La hyène tachetée incarne un véritable survivant, souvent injustement mal perçue.
9 – Le springbok
Impossible d’évoquer la faune africaine sans mentionner le springbok, emblème de l’Afrique du Sud. Ce nom représente aussi l’équipe nationale de rugby de la région. Son nom signifie « bouc sauteur », et il s’agit en réalité d’une antilope à la silhouette élancée, mesurant environ 78 cm au garrot. Les mâles arborent des cornes ondulantes caractéristiques. Avec un poids moyen d’environ 40 kg, il est connu pour ses sauts spectaculaires, pouvant culminer à 2 mètres de haut, quand il est menacé ou surpris. Leur rapidité est remarquable : ils peuvent atteindre 88 km/h en pointe, et maintenir une vitesse de 40 à 50 km/h sur de longues distances. Adaptés aux déserts chauds, comme le Kalahari ou le Namib, leur corps leur permet de conserver l’eau efficacement, contribuant à leur survie dans des milieux arides.
10 – Le crocodile du Nil
Clôturant cette liste, le crocodile du Nil demeure le reptile le plus imposant d’Afrique. Présent dans la majorité des régions fluviales du continent, à l’exception de l’Égypte, il ne fréquente que la partie sud du Nil, à partir de la troisième cataracte. Les mâles atteignent aisément 4 mètres de longueur, certains dépassant 6 mètres. Sa technique de chasse repose sur une immobilité stratégique dans l’eau : seules ses narines et le sommet de sa tête émergeant de la surface, il guette sa proie avant de bondir avec force, la noyant sous sa masse puissante. Il s’attaque aussi bien à des antilopes qu’à des buffles ou même de jeunes hippopotames, incarnant une menace redoutable pour la faune locale.