La licorne : histoire et mystère du cheval blanc à corne

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Ce spectaculaire cheval d’un blanc immaculé, orné d’une enzyme sur le front, alimente depuis des siècles des contes et légendes. Dans l’imagerie collective, la figure de la licorne est associée à une créature pouvant atteindre mille ans et détenant des dons enchantés. Explorons ensemble les mystères entourant cet être mythique.

fiche d’identité de la licorne

La licorne se présente comme un animal légendaire, reconnaissable à sa seule corne torsadée et remarquable. Son origine est sujette à débats, mêlant descriptions d’animaux tels que le rhinocéros ou l’antilope, telles que racontées par des explorateurs. Son nom, parfois appelé unicorne, dérive du terme latin unicornis — qui signifie “à une seule corne” — issu du grec ancien monokeros.

Premiers récits liés à la licorne

Les premières mentions occidentales de la licorne apparaissent dans les œuvres de l’historien grec Ctesias, vers la fin du Ve siècle avant J.-C. Ces descriptions proviennent d’aventures racontées par des voyageurs ayant exploré la Perse et l’Inde, désignant cet animal sous le nom de “monocéros”. Selon Ctesias, la créature évoque un âne sauvage de la taille d’un cheval ou plus, doté d’un pelage blanc, d’une tête teintée de rouge foncé, et d’yeux d’un bleu profond. Sur son front, une longue corne, d’environ 50 cm, flotte, partant d’une base blanche, traversant une zone noire, puis se terminant en rouge. La licorne est ainsi vue comme un hybride entre un rhinocéros indien, une antelope himalayenne et un hémione (âne sauvage).

Morphologie de la licorne

Par la fin du Moyen Âge, la représentation physique de la licorne oscille entre la silhouette d’un cheval et celle d’une chèvre blanche. Elle possède un corps équin, une barbiche de bouc, des sabots fendus et une corne longue, droite, spiralée, pointue, centrée sur le front. Lors des grandes expéditions, plusieurs navigateurs rapportent avoir croisé cette créature ; leurs dessins, souvent très précis, présentent des divergences qui soulèvent le doute quant à leur exactitude ou à la diversité des races qu’ils ont pu observer.

Sources possibles de la légende

Si Ctesias rapprochait la licorne d’un âne sauvage, divers récits d’explorateurs évoquent d’autres espèces ayant pu alimenter la légende. Parmi elles, l’Elasmotherium, un rhinocéros préhistorique ayant vécu en Eurasie, doté d’une énorme corne centrale. Nomée la “licorne géante”, cette bête aurait transmis oralement une image de sa grande corne unique. L’oued blanc africain, l’oryx, possédant deux longues cornes fines pointant vers l’arrière, aurait également nourri le mythe. Quant au rhinocéros indien, seul, avec sa corne simple, il aurait été une autre source d’inspiration. Enfin, le narval, surnommé “licorne de mer”, avec sa longue corne en spirale, aurait joué un rôle dans l’essor de cette croyance.

Pouvoirs attribués à la corne de licorne

Depuis le Moyen Âge, jusqu’à la Renaissance, la licorne s’est affirmée comme une figure emblématique de l’Occident chrétien. Sa réputation était renforcée par la croyance en ses propriétés magiques, notamment via certains passages bibliques. La légende voulait que la corne possédât des vertus purificatrices : elle aurait permis de nettoyer l’eau, de neutraliser le poison, ou encore de soigner diverses maladies. Les souverains, notamment le roi de France, conservaient une corne à ces fins, tandis que des cadeaux de princes en comportaient également. Des objets tels que des couteaux à manche en corne, censés réagir en noirci si la nourriture était empoisonnée, renfermaient en réalité des défenses de narval, vendues comme des talismans médicinaux.

La symbolique de la licorne

La figure de la licorne fascine aussi bien les médecins, naturalistes, que les écrivains ou historiens. Dans les œuvres médiévales, la licorne est souvent représentée avec une forte charge symbolique. Elle incarne la pureté, la sagesse, mais aussi une ambivalence liée à sa corne masculine, dévoilant une dualité propre à la nature humaine. Selon la légende, seul un jeune fille vierge pouvait approcher et apprivoiser cette créature mystérieuse. Sa blancheur évoque l’innocence et la protection, tandis que la protubérance sur son front, souvent phallique, en fait aussi une figure de virilité. Son comportement sauvage et indomptable renforce cette dualité entre douceur et force.

La licorne dans la culture contemporaine

Aujourd’hui encore, la licorne continue d’inspirer la littérature, le cinéma et la culture populaire. Des romans classiques tels que De l’autre côté du miroir de Lewis Carroll ou La Dernière Licorne de Peter S. Beagle, ainsi que des films comme Legend de Ridley Scott, réactualisent cette créature fantastique. La représentation moderne la dépeint souvent comme un élégant cheval blanc doté d’une seule corne brillante, d’un blanc neige ou d’une teinte dorée ou argentée. Si vous avez la chance de croiser une licorne et d’en prendre une photo, soyez prévenu : la légende affirme que sa corne tend à disparaître sur la photo, laissant simplement apparaître un cheval mystérieux qui semble réaliser un rêve.