L’homochromie saisonnière chez les animaux : explication et enjeux

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La capacité de certains animaux à ajuster la teinte de leur pelage ou de leurs plumes selon la saison s’appelle l’homochromie saisonnière. Cet article explore ce phénomène fascinant, souvent surprenant par son originalité.

Quelle est la fonction de l’homochromie saisonnière ?

Le terme d’homochromie combine le préfixe « homo- », indiquant la similitude, avec « -chromie », qui fait référence à la couleur. Il désigne un mécanisme de camouflage permettant à un animal d’adopter des teintes proches de celles de son environnement immédiat.

Ce processus offre principalement un avantage stratégique : il sert à échapper aux regards des prédateurs ou à approcher discrètement leurs proies, facilitant ainsi la fuite ou l’attaque.

Ce type d’adaptation n’est qu’une parmi plusieurs stratégies animales pour faire face aux changements environnementaux. Beaucoup d’espèces optent plutôt pour la migration ou des changements de comportement, comme l’hibernation.

Où observer l’homochromie saisonnière ?

Cette capacité se manifeste principalement chez des animaux vivant dans des zones où les saisons entraînent des contrastes visibles. Les régions proches des pôles, comme l’Arctique, ainsi que les zones montagneuses, en sont de parfaits exemples. Lorsqu’une couche de neige apparaît, elle transforme complètement le décor naturel.

Le lièvre ou le renard arctique illustrent parfaitement cet ajustement, car leur coloration change pour se fondre dans le paysage enneigé ou non.

À quel moment le changement de couleur se produit-il ?

Ce phénomène intervient généralement lors de la transition saisonnière. Par exemple, au printemps, le lièvre des Alpes troque son manteau blanc d’hiver pour une teinte grise estivale. La vitesse de ce changement dépend de divers facteurs comme l’altitude, le climat ou l’habitat. En altitudes plus basses, la mue peut débuter dès mars, alors qu’en zones plus froides, elle peut s’étaler jusqu’en mai.

Les températures jouent également un rôle clé : un printemps plus chaud accélère la transformation, tandis qu’un hiver prolongé entraîne un décalage.

Comment se déroule la transition de couleur ?

Le processus débute par la tête. Le museau commence à prendre une teinte beige, puis ce changement se propage aux yeux, aux joues, à la base des oreilles, et au crâne. Après environ deux semaines, c’est au tour du cou, puis de la gorge, de changer de couleur. Suite à cela, la mue s’étend par plaques irrégulières vers les épaules, le dos, la poitrine, le thorax et les flancs supérieurs. Environ six semaines après le début, la coloration couvre tout le corps. La mue printanière s’achève généralement en trois mois.

La mue automnale est moteur par les conditions environnementales. Elle débute dans le silence, car une grande partie des poils blancs, déjà morts, se cache sous la toison d’été. Leur chute rapide donne lieu à une transition courte mais spectaculaire, différente de celle du printemps.

Impacts du changement climatique sur cette adaptation

Le réchauffement planétaire modifie la répartition des neiges, notamment dans des régions autrefois recouvertes en permanence. Des recherches menées en Norvège montrent que la survie des lièvres, notamment leur mortalité, est davantage affectée dans les zones où la neige est moins abondante. La disparition de leur blanc pour se fondre dans un environnement sombre augmente leur vulnérabilité face aux prédateurs, ce qui peut bouleverser la dynamique démographique de l’espèce. Toutefois, certaines espèces ont déjà commencé à adapter leurs comportements en réponse à ces changements climatiques.