Comprendre les espèces invasives : définition et illustrations clés

Accueil » Les animaux sauvages » Anecdotes insolites » Comprendre les espèces invasives : définition et illustrations clés

Le mot « invasif » peut sembler confus à la première lecture, car il s’agit d’un emprunt à l’anglais. En français, le terme équivalent est « envahissant », qui évoque davantage une capacité à s’étendre rapidement. Bien que l’expression « une espèce envahissante » puisse sembler plus précise pour décrire ce phénomène, elle ne recouvre pas exactement la même idée. Voici une synthèse pour mieux comprendre ce qu’est une espèce invasive, accompagnée de quelques exemples marquants.

La dangerosité des espèces invasives

On utilise souvent le terme d’espèce envahissante pour désigner un organisme, qu’il soit animal ou végétal, capable de coloniser rapidement un nouvel environnement. Cela peut résulter d’une croissance accélérée ou d’une reproduction exceptionnelle. Par exemple, dans nos jardins, on rencontre fréquemment des végétaux comme le pissenlit, le chiendent, le liseron ou le trèfle, qui peuvent se propager rapidement.

Une espèce invasive est définie comme étant une espèce, animal ou végétal, qui s’installe et se développe hors de son habitat d’origine. Son introduction peut être volontaire, comme dans le cas d’élevages, ou accidentelle, à cause d’échanges commerciaux ou transportés sans intention. Elle trouve dans son nouveau lieu un environnement où elle s’épanouit au point de concurrencer les espèces indigènes, causant souvent des dommages à l’écosystème, à l’économie ou à la santé. Ces organismes profitent souvent d’une résistance supérieure, capable de transmettre des maladies aux populations locales ou d’échapper à la prédation en raison de l’absence de leurs prédateurs naturels. Leur développement représente ainsi une cause majeure de diminution de la biodiversité dans le monde.

L’écrevisse américaine

En France, trois types d’écrevisses provenant d’Amérique du Nord sont reconnues comme invasives. Elles ont été initialement introduites pour l’élevage, mais leur accès aux milieux naturels a permis leur dissémination dans diverses eaux comme les rivières ou les étangs. La plus répandue d’entre elles, l’écrevisse américaine (Orconectes limosus), est particulièrement volumineuse et résistante, ce qui constituait un avantage pour l’élevage. Cependant, sa voracité, ainsi que sa capacité à véhiculer la peste des écrevisses, qui décime les populations autochtones, font d’elle une espèce problématique. Une fois à l’âge adulte, elle ne craint que les grands prédateurs comme le brochet ou la loutre. En leur absence, elle se multiplie rapidement, consommant beaucoup de nourriture et contribuant à l’appauvrissement des petits biotopes aquatiques.

Une méthode efficace de contrôle consiste à la pêcher, d’autant plus que son goût est apprécié. Néanmoins, cette activité doit respecter la réglementation, notamment la possession d’une carte de pêche et le respect des périodes d’ouverture, surtout dans les cours d’eau où résident des populations indigènes d’écrevisses à pattes blanches, qu’il est crucial de préserver. Pour éviter la propagation de la peste des écrevisses, il est essentiel de désinfecter son matériel avant et après la pêche, en le trempant dans de l’eau javellisée et en le rinsant soigneusement.

Le frelon asiatique

Ce prédateur, présent en France depuis 2004 suite à une importation involontaire en provenance d’Asie, a connu une expansion fulgurante, notamment accentuée par la canicule de 2006. En moins de 7 ans, il a colonisé plus de la moitié du territoire français, avec une progression estimée à environ 100 km par an. La rapidité de sa dispersion et l’absence de prédateurs naturels dans nos régions en font une espèce invasive. Son comportement agressif et sa consommation importante d’abeilles, déjà vulnérables, aggravent la menace qu’il représente. En zone rurale, il peut consommer jusqu’à 50 % de son alimentation en abeilles, et en milieu urbain, ce pourcentage peut atteindre 80 %, tout en complétant son régime avec des chenilles, des papillons ou encore des araignées.

Le ragondin

Ce rongeur, originaire d’Amérique du Sud, peut paraître sympathique lorsqu’on l’observe près d’un plan d’eau. Pourtant, sa présence en Europe pose problème et nécessite la mise en place de mesures pour réguler sa population. Son introduction au 19e siècle pour l’élevage de fourrures bon marché a facilité son installation. Mesurant entre 40 et 60 cm, avec une queue pouvant atteindre 45 cm, il peut prêter à confusion avec le castor, mais il s’agit d’un autre animal. Herbivore, il peut aussi se nourrir de moules d’eau douce et s’adapte rapidement à son environnement. Toutefois, lorsqu’il devient trop nombreux, il devient nuisible en dégradant les berges, contribuant à leur érosion, en menaçant la végétation aquatique et en endommageant les habitats ornithologiques. De plus, il peut transmettre des maladies comme la leptospirose.

Son contrôle passe par la chasse à la fois au fusil, à l’arc ou par piégeage. Bien que l’empoisonnement ait été utilisé dans le passé, il est désormais interdit car il est peu sélectif et peut tuer d’autres espèces. En quantité modérée, le ragondin peut aussi avoir un rôle positif en favorisant la croissance des plantes aquatiques comme les roseaux ou les lentilles d’eau. La clé est donc de trouver un équilibre pour encourager une cohabitation harmonieuse.

L’ibis sacré

Ancien symbole de l’Égypte antique, l’ibis sacré a été observé en Afrique sub-saharienne et en Irak avant d’être introduit dans plusieurs zoos européens, notamment en France, à la fin des années 1980. Son évasion a permis la prolifération de l’espèce en dehors de ces établissements, notamment dans le parc de Branféré dans le Morbihan, où il participait à des spectacles en vol libre. La grande capacité d’adaptation de cet oiseau lui a permis de multiplier rapidement, passant de 20 individus en 1990 à environ 5000 dans les années 2000. Il fréquente principalement les zones proches des littoraux ou le long de la Loire, se nourrissant de graines, de poissons, mais aussi en fouillant les déchets. En 2013, le ministère de l’Écologie a décidé de son éradication en Loire-Atlantique, car il représentait une menace pour certaines espèces, notamment les sternes, dont il détruit les œufs. Des campagnes de chasse ont été organisées, suscitant parfois la controverse. La prise de conscience tardive de la problématique a conduit à ces mesures draconiennes. En dépit d’un équilibre temporaire, la situation a fini par dégénérer, avec des impacts négatifs croissants sur les écosystèmes, notamment en Italie, où sa présence pose également problème.

L’équilibre des écosystèmes

Les êtres humains souhaitent souvent voir cohabiter les diverses espèces dans un environnement stable. Cependant, la nature étant en perpétuel mouvement, cet équilibre doit être considéré comme dynamique, nécessitant des ajustements réguliers et délicats pour maintenir la biodiversité et préserver les habitats naturels.

Le mot « invasif » peut sembler confus à la première lecture, car il s’agit d’un emprunt à l’anglais. En français, le terme équivalent est « envahissant », qui évoque davantage une capacité à s’étendre rapidement. Bien que l’expression « une espèce envahissante » puisse sembler plus précise pour décrire ce phénomène, elle ne recouvre pas exactement la même idée. Voici une synthèse pour mieux comprendre ce qu’est une espèce invasive, accompagnée de quelques exemples marquants.

La dangerosité des espèces invasives

On utilise souvent le terme d’espèce envahissante pour désigner un organisme, qu’il soit animal ou végétal, capable de coloniser rapidement un nouvel environnement. Cela peut résulter d’une croissance accélérée ou d’une reproduction exceptionnelle. Par exemple, dans nos jardins, on rencontre fréquemment des végétaux comme le pissenlit, le chiendent, le liseron ou le trèfle, qui peuvent se propager rapidement.

Une espèce invasive est définie comme étant une espèce, animal ou végétal, qui s’installe et se développe hors de son habitat d’origine. Son introduction peut être volontaire, comme dans le cas d’élevages, ou accidentelle, à cause d’échanges commerciaux ou transportés sans intention. Elle trouve dans son nouveau lieu un environnement où elle s’épanouit au point de concurrencer les espèces indigènes, causant souvent des dommages à l’écosystème, à l’économie ou à la santé. Ces organismes profitent souvent d’une résistance supérieure, capable de transmettre des maladies aux populations locales ou d’échapper à la prédation en raison de l’absence de leurs prédateurs naturels. Leur développement représente ainsi une cause majeure de diminution de la biodiversité dans le monde.

L’écrevisse américaine

En France, trois types d’écrevisses provenant d’Amérique du Nord sont reconnues comme invasives. Elles ont été initialement introduites pour l’élevage, mais leur accès aux milieux naturels a permis leur dissémination dans diverses eaux comme les rivières ou les étangs. La plus répandue d’entre elles, l’écrevisse américaine (Orconectes limosus), est particulièrement volumineuse et résistante, ce qui constituait un avantage pour l’élevage. Cependant, sa voracité, ainsi que sa capacité à véhiculer la peste des écrevisses, qui décime les populations autochtones, font d’elle une espèce problématique. Une fois à l’âge adulte, elle ne craint que les grands prédateurs comme le brochet ou la loutre. En leur absence, elle se multiplie rapidement, consommant beaucoup de nourriture et contribuant à l’appauvrissement des petits biotopes aquatiques.

Une méthode efficace de contrôle consiste à la pêcher, d’autant plus que son goût est apprécié. Néanmoins, cette activité doit respecter la réglementation, notamment la possession d’une carte de pêche et le respect des périodes d’ouverture, surtout dans les cours d’eau où résident des populations indigènes d’écrevisses à pattes blanches, qu’il est crucial de préserver. Pour éviter la propagation de la peste des écrevisses, il est essentiel de désinfecter son matériel avant et après la pêche, en le trempant dans de l’eau javellisée et en le rinsant soigneusement.

Le frelon asiatique

Ce prédateur, présent en France depuis 2004 suite à une importation involontaire en provenance d’Asie, a connu une expansion fulgurante, notamment accentuée par la canicule de 2006. En moins de 7 ans, il a colonisé plus de la moitié du territoire français, avec une progression estimée à environ 100 km par an. La rapidité de sa dispersion et l’absence de prédateurs naturels dans nos régions en font une espèce invasive. Son comportement agressif et sa consommation importante d’abeilles, déjà vulnérables, aggravent la menace qu’il représente. En zone rurale, il peut consommer jusqu’à 50 % de son alimentation en abeilles, et en milieu urbain, ce pourcentage peut atteindre 80 %, tout en complétant son régime avec des chenilles, des papillons ou encore des araignées.

Le ragondin

Ce rongeur, originaire d’Amérique du Sud, peut paraître sympathique lorsqu’on l’observe près d’un plan d’eau. Pourtant, sa présence en Europe pose problème et nécessite la mise en place de mesures pour réguler sa population. Son introduction au 19e siècle pour l’élevage de fourrures bon marché a facilité son installation. Mesurant entre 40 et 60 cm, avec une queue pouvant atteindre 45 cm, il peut prêter à confusion avec le castor, mais il s’agit d’un autre animal. Herbivore, il peut aussi se nourrir de moules d’eau douce et s’adapte rapidement à son environnement. Toutefois, lorsqu’il devient trop nombreux, il devient nuisible en dégradant les berges, contribuant à leur érosion, en menaçant la végétation aquatique et en endommageant les habitats ornithologiques. De plus, il peut transmettre des maladies comme la leptospirose.

Son contrôle passe par la chasse à la fois au fusil, à l’arc ou par piégeage. Bien que l’empoisonnement ait été utilisé dans le passé, il est désormais interdit car il est peu sélectif et peut tuer d’autres espèces. En quantité modérée, le ragondin peut aussi avoir un rôle positif en favorisant la croissance des plantes aquatiques comme les roseaux ou les lentilles d’eau. La clé est donc de trouver un équilibre pour encourager une cohabitation harmonieuse.

L’ibis sacré

Ancien symbole de l’Égypte antique, l’ibis sacré a été observé en Afrique sub-saharienne et en Irak avant d’être introduit dans plusieurs zoos européens, notamment en France, à la fin des années 1980. Son évasion a permis la prolifération de l’espèce en dehors de ces établissements, notamment dans le parc de Branféré dans le Morbihan, où il participait à des spectacles en vol libre. La grande capacité d’adaptation de cet oiseau lui a permis de multiplier rapidement, passant de 20 individus en 1990 à environ 5000 dans les années 2000. Il fréquente principalement les zones proches des littoraux ou le long de la Loire, se nourrissant de graines, de poissons, mais aussi en fouillant les déchets. En 2013, le ministère de l’Écologie a décidé de son éradication en Loire-Atlantique, car il représentait une menace pour certaines espèces, notamment les sternes, dont il détruit les œufs. Des campagnes de chasse ont été organisées, suscitant parfois la controverse. La prise de conscience tardive de la problématique a conduit à ces mesures draconiennes. En dépit d’un équilibre temporaire, la situation a fini par dégénérer, avec des impacts négatifs croissants sur les écosystèmes, notamment en Italie, où sa présence pose également problème.

L’équilibre des écosystèmes

Les êtres humains souhaitent souvent voir cohabiter les diverses espèces dans un environnement stable. Cependant, la nature étant en perpétuel mouvement, cet équilibre doit être considéré comme dynamique, nécessitant des ajustements réguliers et délicats pour maintenir la biodiversité et préserver les habitats naturels.