La peur excessive des poules, des poulets et des coqs, connue sous le nom d’alektorophobie, appartient à la grande famille des zoophobies, qui regroupent toutes les peurs spécifiques envers les animaux. Ce trouble psychique peut passer inaperçu pour ceux qui ne comprennent pas ses impacts sur la quotidien. Même si éviter les zones rurales ou fuir les poulaillers constitue une solution face à cette phobie, comment gérer l’apparition subite d’un volatile lors d’une diffusion sur un téléviseur ? Lorsqu’une crise d’angoisse tourne à l’hystérie sans danger réel, il devient crucial de recourir à un traitement. Découvrons ensemble la définition, les causes, les signes, les effets et les moyens pour dépasser cette peur.
Que désigne concrètement l’alektorophobie ?
Il s’agit d’un sentiment de terreur extrême envers les gallinacés, dont le terme synthétise des origines grecques : « alektôr » pour coq et « phobos » pour peur. Cette phobie génère des réactions en présence des oiseaux ou, dans les cas les plus sévères, simplement à l’idée qu’ils pourraient apparaître. Elle devient une véritable maladie quand elle provoque une souffrance importante, même en l’absence de tout danger, et qu’elle nuit à la qualité de vie. Si cette crainte est plus évidente chez les habitants des zones rurales où ces animaux prospèrent nombreux, il est tout à fait possible pour un citadin d’en souffrir également, par exemple à travers la télévision, internet ou des images. La difficulté réside souvent dans la incompréhension de l’entourage face à cette panique, qui peut sembler irrationnelle. Pourtant, cette peur spécifique n’est pas si rare : environ un adulte sur dix et une enfant sur cinq rencontrera cette crainte au moins une fois dans sa vie.
Quels sont les facteurs qui peuvent conduire à l’alektorophobie ?
Souvent, l’origine exacte d’une telle peur n’est pas claire pour ceux qui en souffrent, mais certains éléments récurrents sont connus comme déclencheurs :
- Une expérience négative en lien avec un volatile. La plupart des phobies animales naissent suite à un épisode traumatisant, comme une rencontre agressive avec une poule durant l’enfance. La plupart des cas apparaissent entre 5 et 10 ans. ;
- Une influence familiale. Les recherches indiquent que l’entourage, notamment les comportements et peurs des parents, peut renforcer ou transmettre la crainte. Un parent anxieux face aux gallinacés risque de transmettre cette peur à ses enfants par imitation ou par influence psychologique.
Quels symptômes signent une alektorophobie ?
Le rejet des poules, poulets ou coqs s’accompagne d’un ensemble de réactions physiques, dont voici quelques exemples :
- Une transpiration abondante ;
- Des tremblements ;
- Une sensation de chaleur ou de froid ;
- Des maux de tête ;
- La bouche sèche ;
- Une élévation de la pression artérielle ;
- Des difficultés à respirer ou à être essoufflé ;
- Une sensation d’étouffement ;
- Une accélération du rythme cardiaque ;
- Une douleur ou une sensation d’oppression dans la poitrine ;
- Des vertiges ;
- Des nausées ;
- Un malaise général.
Quels impacts une alektorophobie peut-elle avoir ?
Sachons que ceux qui souffrent de cette peur ont conscience irrationnelle de sa nature mais se sentent incapables de la contrôler. Cette phobie peut perturber leur quotidien à travers deux comportements typiques :
- Une peur anticipatoire. Un résident rural souffrant d’alektorophobie peut vivre dans une vigilance constante, vérifiant son jardin pour détecter la présence d’une poule, scrutant le paysage ou étant sensible au chant du coq, source d’insomnies. La simple idée ou le son d’un volatile peuvent suffire à générer une crise d’angoisse. Il n’est pas toujours nécessaire de voir l’animal pour vivre cette peur ; penser à lui ou imaginer sa présence peut suffire à déclencher la panique. ;
- Une tendance à éviter les rencontres avec l’oiseau ou son environnement. La personne refusera les activités rurales, les visites de fermes ou de zoos, ou évitera tout déplacement en campagne. Cette évitement peut entraîner un repli social, empêche d’accéder à certains loisirs ou de résider en zone rurale, et peut diminuer la qualité de vie sociale.
Comment peut-on traiter ce trouble phobique ?
Si la phobie ne perturbe pas le fonctionnement quotidien, il n’est pas forcément nécessaire d’intervenir. Cependant, lorsque cette peur devient envahissante, impactant la vie personnelle, professionnelle ou sociale, une prise en charge adaptée s’impose. La méthode privilégiée est souvent la thérapie comportementale et cognitive (TCC), qui accompagne le patient pour désamorcer la crainte. La démarche commence par des exercices d’imagination visant à réduire l’angoisse face à l’animal. Progressivement, le patient est exposé à des stimuli tels que des images ou des sons de gallinacés, notamment via des outils modernes en réalité virtuelle pour renforcer la sécurité. Par ailleurs, des techniques de gestion du stress, de relaxation et de contrôle de soi sont enseignées. La confrontation avec l’animal vivant ne intervient qu’une fois que le patient maîtrise ses réactions, ce qui lui permet d’affronter la situation dans un cadre contrôlé et sécurisé.