Reconnaissable à son abdomen orné d’un motif en forme de bicorne, ce type d’araignée affiche une silhouette facilement identifiable. Ce spécimen, qui ne tisse pas de toile, se distingue par ses talents de chasseur. Située sur une plante, cette araignée se projette rapidement sur ses proies volantes et leur infère un venin puissant pour les paralyser. Découvrons ensemble la thomise globuleuse, une petite prédatrice féroce souvent aperçue dans nos jardins.
À quelle famille appartient cette araignée ?
La thomise globuleuse, officiellement nommée Synema globosum, appartient à l’ordre des aranéides, communément appelés araignées. Elle se range dans la famille des Thomisidae, ou araignées-crabes, caractérisées par leurs pattes antérieures plus longues et plus musclées que les postérieures. Ces araignées aranéomorphes, dont les crochets se croisent au repos, diffèrent des mygalomorphes, qui ont des crochets parallèles et repliés. Certaines thomises, comme l’espèce variable, peuvent changer de couleur pour mieux se camoufler, mais cette capacité ne concerne pas notre araignée Napoléon. Notons que ces araignées sont connues pour leur absence de toile et leur déplacement latéral, rappelant ceux des crabes. La thomise globuleuse se décline en quatre sous-espèces :
- Synema globosum canariense
- Synema globosum globosum
- Synema globosum nigriventre
- Synema globosum pulchellum
Comment reconnaître l’araignée Napoléon ?
Son corps se divise en deux segments principaux : un céphalothorax fusionné avec la tête et le thorax, et un abdomen finement marqué. Facile à repérer, cette araignée arbore sur son abdomen un motif dentelé évoquant le bicorne de l’empereur Napoléon, ce qui lui a valu son nom populaire. Sa coloration varie selon la région : noir avec un dessin doré sur un fond jaunâtre dans le sud de la France, ou orange-rouge dans le nord. La femelle, plus grande que le mâle, peut mesurer jusqu’à 9 mm contre 5 mm pour ce dernier. Son céphalothorax possède une brillance brun-noir, tandis que ses pattes, noires, sont parsemées de petits anneaux jaunes. Elle possède huit yeux identiques, entourés de blanc, alignés en deux rangées.
Pourquoi l’appelle-t-on araignée-crabe ?
Étant membre de la famille des Thomisidae, la thomise globuleuse partage plusieurs traits avec les crustacés, notamment leur capacité à se déplacer rapidement sur le côté ou en arrière. Ses pattes antérieures, longues et robustes, lui servent surtout pour la chasse en mode latéral, imitant ainsi le déplacement d’un crabe. Lorsqu’elle se met en position d’attente ou pour capturer une proie, elle soulève ses pattes avant, renforçant cette ressemblance. Ce mode de déplacement et cette posture particulière expliquent cette analogie avec le crabe.
Où trouve-t-on la thomise globuleuse ?
La distribution géographique de cette espèce couvre tout le paléarctique, notamment l’Europe (sauf la Scandinavie), l’Afrique du Nord, les régions nord de l’Asie et du Moyen-Orient. En France, elle est très répandue, surtout dans la zone méditerranéenne. Elle occupe divers habitats, qu’ils soient secs ou humides, privilégiant en général les lisières forestières, les bordures de chemins, les prairies, les clairières ou encore les jardins. Elle se plaît aussi dans les milieux montagnards, souvent parmi des végétaux ombellifères ou autres végétations hautes et arbustives, où elle chasse parmi la végétation dense et variée.
Que mange l’araignée Napoléon ?
La thomise globuleuse adopte un régime insectivore, ciblant principalement des insectes pollinisateurs de grande taille. Elle ne construit pas de toile mais chasse en stationnaire, se tenant prête à bondir lorsqu’une proie s’approche. Elle capte essentiellement des mouches, abeilles, guêpes, papillons, coléoptères, ainsi que diverses autres petites bêtes comme les punaises ou les sauterelles. Si elle est peu connue en tant que consommatrice de fourmis, elle en fait néanmoins partie intégrante de son menu.
Comment chasse-t-elle ?
Positionnée généralement sur une fleur, cette araignée adopte une posture de crabe, avec ses premières pattes étendues vers l’avant pour mieux verrouiller ses proies. Lorsqu’un insecte passe à proximité, elle se précipite pour l’attraper, lui infligeant une morsure injectant un venin très puissant. Ce venin immobilise rapidement la victime. N’étant pas capable de mâcher, la thomise injecte aussi des sucs digestifs liquéfiant ses proies, qu’elle aspire ensuite à travers ses chélicères. Après le repas, il ne reste souvent qu’une enveloppe vide, signe de sa technique de digestion liquéfiée.
Quels sont ses prédateurs ?
Malgré sa taille petite, la thomise globuleuse se retrouve à la merci de nombreux prédateurs. Parmi eux, les oiseaux insectivores tels que les mésanges, les fauvettes ou encore les rouges-gorges se nourrissent d’araignées. D’autres araignées ou même des crapauds peuvent également la chasser. Certains insectes, comme les guêpes maçonnes, capturent ces araignées pour nourrir leurs larves, tandis que des guêpes parasitoïdes pondent leurs œufs à l’intérieur même de l’araignée, menant à sa mort par parasitisme.
Comment se reproduit cette araignée ?
Chez l’adulte, le mâle prépare une toile de spermatique où il dépose son sperme qu’il aspire avec ses bulbes copulateurs. Lorsqu’il rencontre une femelle, le processus d’accouplement peut commencer. Après la fécondation, la femelle tisse un sac à œufs qu’elle suspend dans la végétation pour la protéger contre les chutes. À l’éclosion, les petits ressemblent à des versions miniatures de leur mère, et consomment rapidement leur cocon pour prendre des forces. Ensuite, ils dispersent et muent plusieurs fois pour grandir, mais la majorité des jeunes ne survivront pas jusqu’à maturité en raison de leur vulnérabilité face aux prédateurs.