Courantes dans les régions chaudes et aux climats tropicales ou subtropicaux, les solifuges privilégient principalement les milieux secs ou semi-désertiques. Pour échapper aux températures extrêmes, leur mode de vie nocturne leur permet de se réfugier dans des refuges souterrains ou sous roches. Leur caractéristique distinctive réside dans leurs gros chélicères, équipés de dents comme des pinces, leur servant à saisir et déchiqueter leur nourriture. Bien que leurs morsures puissent perforer la peau, il est peu fréquent que les humains croisent ces arachnides insaisissables, actifs surtout la nuit. Ces créatures, souvent appelées fausses-araignées, ont une apparence qui peut prêter à confusion.
Qui sont les solifuges ?
Les solifuges constituent un groupe d’arthropodes appartenant à l’ordre des arachnides. À ce jour, plus d’un millier d’espèces ont été identifiées, dont la majorité évolue dans les zones chaudes et humides du globe. Leur nom, dérivé du latin « solifuga » signifiant « qui fuit le soleil », illustre leur comportement d’évitement de l’exposition en pleine lumière. Souvent désignés par des surnoms comme l’araignée soleil, le scorpion du vent ou la fausse araignée, ils se répartissent en 13 familles différentes, notamment :
- Ammotrechidae
- Ceromidae
- Daesiidae
- Eremobatidae
- Galeodidae
- Gylippidae
- Hexisopodidae
- Karschiidae
- Melanoblossiidae
- Mummuciidae
- Protosolpugidae
- Rhagodidae
- Solpugidae
Pourquoi les solifuges ont-ils été baptisés “fausses araignées” ?
Ces arachnides doivent leur surnom de « fausses araignées » à leur ressemblance avec leurs homologues véritables. Bien qu’étant tous deux classés parmi les arachnides, ils diffèrent à plusieurs égards importants. Par exemple :
- Les solifuges forment un groupe distinct appelé Solifugae, alors que les araignées appartiennent à l’ordre Araneae ;
- Ils ont un céphalothorax fusionné avec leur abdomen, tandis que chez les araignées, le corps se divise en deux parties clairement séparées ;
- Contrairement à plusieurs araignées, ils ne possèdent ni venin, ni fil de soie utilisé pour tisser des toiles ou envelopper leurs proies.
Comment distinguer les solifuges ?
La taille des solifuges varie selon leur espèce, allant de moins d’un millimètre pour certaines à plus de 7 cm pour d’autres, comme ceux de la famille des Solpugidae. Leur corps, composé de deux segments appelés prosome (où se trouvent les pattes) et opisthosome (queue), présente une apparence plus continue et moins segmentée que celle de nombreuses araignées. La silhouette générale est plutôt homogène et allongée. Ils disposent de 8 pattes, mais leurs deux imposants pédipalpes placés devant la bouche leur donnent parfois une impression de posséder 10 membres. Ces appendices, qui ressemblent à des antennes, sont hyper sensibles et servent à manipuler la nourriture ou à explorer leur environnement. Leur particularité réside également dans leurs grosses chélicères puissantes, équipées de dents, situées à la bouche. Ces pinces leur permettent de capturer et de déchiqueter leurs proies. Enfin, leurs trois paires de pattes postérieures assurent leur mobilité.
À quoi servent les poils des solifuges ?
Les solifuges sont recouverts de poils fins dont la densité varie selon les espèces. Ces structures sensorielles tapissent leur corps, leurs pattes, leur céphalothorax et leur abdomen, leur permettant d’interagir avec leur environnement. Ces poils détectent des vibrations, des mouvements ou encore la moindre variation dans l’air, ce qui leur confère une grande capacité à repérer proies et prédateurs. Lors des rencontres sociales ou lors de la reproduction, ces éléments peuvent également jouer un rôle dans la communication tactile entre individus.
Où évoluent les solifuges ?
Partout sur la planète, ces arachnides occupent divers habitats, du moment qu’il fait chaud. On les retrouve aussi bien en plaine qu’en altitude, certains pouvant vivre jusqu’à 3 000 mètres dans les montagnes du Turkestan. La majorité des espèces, notamment celles plus grandes, évoluent dans des environnements semi-arides et désertiques d’Afrique ou d’Asie. Cependant, on peut également observer des solifuges dans des forêts ou des zones plus verdoyantes. Par exemple, la famille des Daesiidae s’étend majoritairement en Afrique, tandis que les Rhagodidae se trouvent en Australie ou en Asie. Certaines espèces plus petites, comme Galeodes caspius, sont présentes en Europe, notamment en Grèce ou en Espagne, mais aucune n’a été recensée en France.
Que mangent ces arachnides ?
Les solifuges étant de voraces carnivores, se nourrissent principalement d’insectes tels que mouches, punaises, termites, coccinelles ou abeilles. Toutefois, certaines grandes espèces n’hésitent pas à s’attaquer à de plus gros proies comme des scorpions, des petits amphibiens, des lézards, voire des rongeurs ou des oiseaux. Très rapides, certains peuvent atteindre une vitesse impressionnante de plus de 15 km/h. Leur chasse se veut active, ils traquent leurs cibles plutôt que d’attendre immobiles. Leur technique consiste à utiliser leurs pédipalpes adhésifs pour saisir et manipuler leur proie, qu’ils amènent ensuite à leurs chélicères. Là, ils déposent des enzymes digestives puissantes pour décomposer les tissus, puis aspirent les liquides biologiques résultants, laissant derrière eux une masse amorphe.
Comment vivent ces arachnides ?
Très actifs entre mai et novembre, les solifuges préfèrent les nuits pour éviter la chaleur et la sécheresse de leur habitat. Ils creusent des terriers ou se réfugient dans des galeries, parfois en investissant celles de petits mammifères, pour se protéger du feu du jour. En hiver, ils s’enfouissent dans le sable ou sous terre pour maintenir leur température corporelle. Bien qu’ayant une apparence inquiétante, ils ne possèdent pas de venin et sont inoffensifs pour l’homme. Leurs morsures, rares, peuvent perforer la peau, mais ils ne deviennent agressifs que lorsqu’ils se sentent menacés. Leur vie étant principalement nocturne, il est peu fréquent de croiser leur chemin.
Comment se reproduisent-ils ?
Les solifuges se reproduisent généralement une seule fois au cours de leur vie. La fécondation peut se faire de deux manières : soit le mâle dépose ses gamètes sur le sol et les transfère à la femelle à l’aide de ses pédipalpes, soit il produit un spermatophore qu’il dépose pour que la femelle le récupère. La femelle construit une petite cavité pour y déposer entre 50 et 200 œufs, puis la plupart du temps, elle veille sur la ponte jusqu’à leur éclosion, ce qui peut prendre jusqu’à un mois. Après éclosion, les larves traversent plusieurs stades de croissance en muant environ 9 fois avant d’atteindre la maturité. La durée de vie des solifuges est généralement courte, rarement plus d’un an, la femelle meurt environ six semaines après la reproduction, et le mâle peu après l’accouplement.