Les araignées sont souvent mal perçues et victimes de préjugés, malgré leur rôle essentiel dans l’équilibre écologique, même lorsqu’elles évoluent dans nos habitats. Tendances et animaux souhaite donc réhabiliter leur importance et vous fournir des clés pour changer votre regard, évitant ainsi de recourir à leur élimination. Commençons par découvrir les différentes espèces que l’on peut croiser dans nos maisons.
Les tégénaires
Tegenaria domestica, communément appelée la tégénaire ordinaire, est fréquemment rencontrée en intérieur. Malgré sa discrétion, elle mesure environ un centimètre de long pour le corps, excluant les pattes, et peut atteindre une envergure de 5 à 6 centimètres. D’un ton brun clair, cette araignée évite le contact humain et préfère la fuite. Elle est principalement active durant la nuit, tissant une toile en forme d’entonnoir, qu’elle quitte pour chasser si ses pièges ne lui procurent pas suffisamment de nourriture.
Tegenaria atrica appartient au même genre, mais se distingue par une teinte plus sombre. Son apparence est aussi plus robuste, avec des pattes proportionnellement plus épaisses et un corps plus volumineux, pouvant atteindre 1,4 centimètres chez la femelle, recouvert de poils. Bien que sa morsure soit trop petite pour infecter l’humain, elle privilégie les lieux humides comme les salles de bain ou les caves, mais peut aussi se trouver ailleurs dans la maison. Sa toile ressemble à une nappe avec une ouverture en entonnoir dans un coin.
La pholque
Pholcus phalangioides, facilement reconnaissable grâce à ses longues pattes fines et son petit corps, ressemble à un moustique nommé “faucheux”. Elle habite surtout en hauteur, dans les coins, souvent au-dessus des fenêtres. Inoffensive, elle se montre totalement inoffensive pour les humains. Lorsqu’elle se sent menacée, elle fait vibrer rapidement sa toile, ce qui la rend difficile à repérer pour ses prédateurs. Elle ne supporte pas le froid rigoureux, ce qui limite sa survie en hiver.
Une salticidé
Les Salticidae, ou araignées sautillantes, se distinguent par leur capacité à sauter. Active durant la journée, l’une des espèces les plus représentatives est Salticus scenicus. Facile à repérer grâce à ses rayures noires, blanches et beiges, elle affectionne les endroits ensoleillés. Ne tissant pas de toile, elle repère ses proies grâce à une vue exceptionnelle capable de détecter un insecte à deux mètres. La taille de cette araignée ne dépasse généralement pas 7 millimètres pour le corps, avec des pattes de 2 à 3 millimètres, et ses mouvements rapides lui confèrent une allure saccadée.
Les steatodes
Steatoda grossa appartient à un groupe caractérisé par un corps assez volumineux, recouvert de soies courtes, avec des pattes dépourvues d’épines. La femelle ne dépasse pas 1 centimètre de longueur. Elle préfère les environnements sombres tels que les fissures, les coins ou derrière les meubles, mais peut également vivre à l’extérieur. Sa toile, croquante et désordonnée, est souvent visible, tout comme ses cocons. Bien que sa morsure puisse être perçue, elle ne présente aucun danger. Ce risque ne survient que si vous cherchez à l’attraper.
Steatoda bipunctata est une petite araignée mesurant à peine 7 millimètres. Elle se distingue par deux points noirs sur l’abdomen, qui ressemble à un grain de café. Malgré sa petite taille, sa toile est extrêmement efficace, ce qui en fait une prédatrice redoutable dans nos domiciles, sans toutefois présenter de danger pour l’humain.
L’utilité des araignées dans nos foyers
La présence de ces différentes espèces indique généralement un environnement équilibré et sain. Les seules espèces mortelles à l’autre extrémité du globe se trouvent en Australie, en Afrique du Sud ou en Amérique du Sud. En France, la plupart des araignées ne causent aucun mal, car leur capacité à mordre est très limitée, voire inexistante.
Leur rôle principal consiste à réguler les populations d’insectes nuisibles, comme les moustiques, mouches, blattes ou papillons de nuit, en se nourrissant d’eux. Ainsi, elles contribuent à diminuer la nécessité d’utiliser des produits chimiques pour contrôler ces nuisibles.
La présence d’araignées peut également servir d’indicateur écologique, car leur nombre peut augmenter en réponse à une surpopulation d’insectes. Leur existence participe à une biodiversité équilibrée, où chaque espèce joue un rôle précis. En tant que prédateurs, elles servent aussi de nourriture pour d’autres animaux comme certains petits mammifères ou oiseaux, complétant ainsi la chaîne alimentaire.
Pourquoi les araignées entrent-elles dans nos maisons ?
La période automnale marque leur saison de reproduction, lorsque les mâles sortent de leur cachette pour rechercher des femelles. En général, leur présence est motivée par la recherche de nourriture et de chaud. La baisse des températures à la fin de l’automne pousse souvent ces créatures à chercher refuge en intérieur. Elles profitent également des ouvertures comme une fenêtre laissée entrouverte, des fissures dans le bâtiment ou des conduits pour s’abriter, notamment pour hiberner. La végétation dense, comme le lierre ou d’autres plantes grimpantes près de la maison, facilite aussi leur venus.
Pourquoi éprouve-t-on une peur instinctive des araignées ?
La peur des araignées, ou arachnophobie, est une phobie courante à travers le monde, allant d’un simple malaise à une peur paralysante. Leur morphologie particulière—plusieurs yeux, huit pattes, parfois des poils—peut susciter chez nous un sentiment d’étrangeté. Leur capacité à effectuer des mouvements rapides et imprévisibles renforce cette réaction instinctive. La représentation négative de ces créatures dans la culture populaire, ainsi que la transmission de cette peur au sein des familles, contribuent à leur image peureuse. Leur forme, leur comportement et la façon dont elles sont souvent montrées dans les médias, participent à cette perception négative.
Surmonter la peur des araignées pour préserver leur rôle dans la nature
Il est possible d’atténuer cette crainte en apprenant à mieux connaître ces animaux et leur importance écologique. Comprendre qu’elles ne représentent qu’un minuscule danger pour nous peut aider à réduire cette peur. Des thérapies d’exposition ou des approches de type cognitive-comportementale existent pour vous accompagner si cette peur est envahissante, en vous confrontant progressivement à leur présence.
Les araignées méritent notre respect et leur rôle dans la nature, souvent méconnu, est précieux. Si leur présence vous dérange, il est préférable de les déposer dehors, où elles pourront participer à la nourriture d’autres animaux tels que les oiseaux. En fin de compte, leur élimination n’est pas toujours bénéfique, puisque leurs services écologiques contribuent à la biodiversité et à la santé de nos environnements.