En parcourant les campagnes, il n’est pas rare d’apercevoir des poules en liberté, picorant dans les champs ou le long des sentiers. Ce spectacle peut laisser penser que ces oiseaux, par leur apparence de rusticité, nécessitent peu de soins. Cependant, cette perception comporte des vérités et des mythes. En effet, toutes les races n’ont pas le même degré de résistance aux conditions difficiles, certaines étant plus adaptées à une vie en plein air que d’autres.
Même si un certain nombre de poules peuvent résister à des environnements difficiles, cela ne doit pas inciter leurs propriétaires à leur prodiguer une attention minimale. Lorsqu’on souhaite qu’elles pondent régulièrement, il est essentiel de leur fournir une alimentation équilibrée, enrichie de vitamines et de minéraux indispensables à leur santé. Cet article vous révèle tout ce qu’il faut savoir sur ces nutriments clés pour le bien-être de vos volailles.
Pourquoi il est crucial d’intégrer vitamines et minéraux dans la diète des poules
Les vitamines désignent des composés nécessaires au fonctionnement du corps, que celui-ci ne peut synthétiser en quantité suffisante. Leur rôle est fondamental dans la conduite de processus chimiques vitaux. Pour que leur action soit optimale, certaines nécessitent aussi la présence de minéraux en quantité adéquate.
Les sels minéraux jouent également un rôle important dans le métabolisme général. Il en existe deux types : les macro-éléments, que l’on retrouve dans tous les aliments et l’eau, et les oligo-éléments, présents en faibles quantités mais essentiels pour diverses fonctions. Parmi les principaux macro-éléments, on retrouve :
- le calcium, indispensable à la minéralisation des os, à la coagulation sanguine et à la contraction musculaire,
- le magnésium, qui intervient dans la production d’énergie, le bon fonctionnement nerveux et la contraction musculaire,
- le potassium, essentiel aux activités du système nerveux, cardiaque et musculaire,
- le sodium, qui facilite l’absorption des nutriments ainsi que la transmission nerveuse et la contraction musculaire,
- le chlore, ayant une fonction similaire à celle du sodium,
- le phosphore et le soufre, qui participent à la régulation du métabolisme énergétique.
Quant aux oligo-éléments, ils comprennent des éléments comme le chrome, le fer, le fluor, l’iode ou le sélénium, indispensables en petites quantités mais tout aussi cruciaux.
Les vitamines essentielles que l’on retrouve fréquemment dans l’alimentation des volailles sont notamment :
- la vitamine A, appelée aussi rétinol ou bêta-carotène, connue pour ses effets sur la croissance, la fertilité, la production d’œufs, l’immunité et la résistance aux maladies,
- la vitamine D3 (ou cholécalciférol), qui favorise la formation des os, des muscles et de la coquille d’œuf, surtout si la ration contient assez de calcium et de phosphore,
- la vitamine E, ou tocophérol, essentielle pour le développement cérébral, la fertilité et l’éclosion des œufs.
Requis en vitamines et minéraux pour les jeunes poulets
Le régime alimentaire des poussins est déterminant pour leur croissance future. La qualité de leur alimentation, plus que la quantité, influence leur développement squelettique et leur métabolisme. La nature étant bien faite, dès leur apparition, ils doivent être capables de rechercher eux-mêmes leur nourriture. Avec une période de croissance rapide, un poussin d’un jour, pesant environ 40 grammes, peut rapidement multiplier son poids par 4 ou 5 en quelques semaines. La vitesse de croissance varie selon les races, les races naines étant souvent précoces, tandis que les grandes races comme les Brahmas peuvent mettre jusqu’à 18 mois pour atteindre leur taille adulte.
Les chercheurs ont déterminé les besoins nutritionnels précis pour chaque étape de leur développement. Ces besoins varient légèrement entre 0 et 6 semaines, puis entre 6 et 12 semaines. La nourriture commerciale pour poulets est souvent formulée pour répondre à ces exigences, avec des versions adaptées aux différents stades.
Certaines méthodes traditionnelles d’élevage continuent d’être pratiquées, notamment durant la première semaine, où l’on propose du pain trempé dans du lait écrémé mélangé à un jaune d’œuf dur. La deuxième semaine, le régime inclut une farine composée de diverses céréales, mêlée à des légumes verts et des restes de viande hachée. Dès la troisième semaine, l’alimentation comprend du maïs et du blé broyés, complétés par des fragments de coquilles d’huîtres ou du grit.
Besoins en vitamines et minéraux chez les poules adultes
Lorsqu’une poule est adulte, une déficience en nutriments peut entraîner des troubles au niveau des os, du plumage ou du développement musculaire, bien que ces problèmes soient souvent réversibles si la cause est traitée rapidement.
La sécrétion d’œufs exige des apports précis en calcium, constitué principalement par la coquille. Une carence se manifeste immédiatement par la présence de coquilles fragiles ou déformées. Par ailleurs, la vitamine A et la vitamine D ont une influence sur la couleur et la texture du jaune d’œuf.
La période de mue, durant laquelle la poule renouvelle ses plumes, peut s’avérer éprouvante, car ses besoins en énergie augmentent. De plus, des vitamines telles que E ou certains minéraux comme le zinc sont essentiels pour maintenir un système immunitaire performant. Des poules bien nourries sont généralement moins sujettes aux maladies et résistent mieux aux parasites, même si cela ne dispense pas de traitements appropriés.
Les vitamines B jouent aussi un rôle clé dans la vitalité. Il est important de garder à l’esprit que le stress peut intensifier les besoins nutritionnels des poules et affecter leur santé.
Comment détecter une carence en vitamines ou minéraux
Diagnostiquer précisément une carence chez la poule n’est pas toujours simple. L’expertise d’un vétérinaire spécialiste avicole peut être précieuse. Néanmoins, voici quelques signes révélateurs :
- des difficultés respiratoires ou des yeux qui coulent en cas de déficit en vitamine A,
- des problèmes pour marcher ou se tenir debout en cas de carence en vitamine D,
- des faiblesses musculaires ou neurologiques lorsque la vitamine E est insuffisante.
En règle générale, toute modification brutale du comportement ou de l’aspect de vos poules doit attirer votre vigilance. Une baisse soudaine de la production d’œufs, des plumes ternes ou abîmées, une peau sèche ou une coquille fragile, autant d’indices qui orientent vers une carence nutritionnelle.
Garantir un apport équilibré en vitamines et minéraux
Adoptez une approche pragmatique : une alimentation équilibrée, formulée spécialement pour les poules, doit couvrir leurs besoins en nutriments. Si votre élevage ne présente pas de signes de malnutrition, que la ponte est régulière, que les œufs sont beaux et que l’animal reste actif, vous pouvez considérer que votre ration est adéquate.
Il ne faut toutefois pas perdre de vue que les vitamines et minéraux ne doivent pas occulter l’équilibre général des macronutriments tels que protéines, lipides et glucides.
Utiliser des aliments tout-prêts, adaptés à chaque étape de vie ou situation (croissance, ponte, mue, maladie), permet d’éviter les calculs fastidieux. Mais leur qualité diffère, il est donc nécessaire de choisir avec soin. En plus, en cas de maladie ou de stress, il peut être nécessaire d’ajouter des compléments, sous conseil vétérinaire, pour ne pas dépasser les doses recommandées.
Les pierres à picorer, par leur instinct, offrent aux poules la possibilité de satisfaire spontanément leurs besoins en minéraux et en calcium, via des coquilles d’huîtres broyées ou d’autres coquillages. Les restes de légumes ou d’épluchures peuvent apporter des vitamines supplémentaires, mais ils restent des compléments aléatoires. La clé d’une alimentation saine réside dans la variété et l’équilibre.
En cas de doute ou de préoccupations, n’hésitez pas à consulter un spécialiste. Les poules, étant des animaux de proie, ont tendance à camoufler leurs troubles, rendant à l’observation attentive une nécessité absolue pour assurer leur santé et leur vitalité.