Discrètement niché dans les fissures du bois, sur les perchoirs ainsi que dans les pondoirs, le pou rouge connaît une vitesse de reproduction fulgurante, provoquant parfois des dégâts difficiles à réparer lorsqu’il s’en prend aux poules. Mais comment éradiquer ce parasite redoutable qui envahit les habitats avicoles ? Voici nos recommandations pour lutter efficacement.
Comprendre le pou rouge
Le pou rouge, également appelé Dermanyssus gallinae, est un acarien qui se nourrit exclusivement de sang et ciblant principalement les oiseaux. Sa prolifération se manifeste surtout lors des périodes chaudes, correspondant à une accélération du cycle de reproduction : en une semaine, ses œufs, au nombre de plusieurs centaines, deviennent adultes. Les piqûres qu’il inflige provoquent une anémie pouvant affaiblir le système immunitaire des poules, les rendant vulnérables à diverses infections et maladies. Elles occasionnent également des démangeaisons intenses qui perturbent leur repos, tout en générant un stress important. Par ailleurs, le pou rouge peut être vecteur de pathologies bactériennes ou virales, telles que la salmonellose.
Facteurs favorisant l’infestation
Ces acariens ont la capacité de rester plusieurs mois cachés dans l’ombre, en attendant des conditions favorables : chaleur et humidité. Leur mode de vie nocturne leur permet d’attaquer les oiseaux discrètement, se réfugiant dans des recoins sombres durant la journée. Si vous repérez leur présence en plein jour, cela indique une infestation avancée et il est urgent d’intervenir. On peut repérer leur présence par des amas dans les espaces confinés comme les interstices, sous les perchoirs, dans la paille ou encore derrière les portes. Des traces visibles telles que des excréments gris ou blanc en poudre, ou la découverte de poux rouge gorgés de sang dans leurs déjections, peuvent aussi témoigner de leur présence.
Signes d’une poule infestée par les poux rouges
Plusieurs indices comportementaux ou physiques peuvent suggérer une invasion de poux rouges chez une poule :
- Une dégradation générale de son état, avec un affaiblissement évident et une moindre activité ;
- Une diminution ou arrêt total de la ponte ;
- Une pâleur ou un blanchiment de la crête ;
- Une perte de plumes, surtout autour du cou ;
- Des marques visibles de piqûres sur la peau ;
- Une tendance à se gratter fréquemment ;
- Une hésitation ou un refus d’entrer dans le poulailler, qu’elle associe à son inconfort.
Moyens de lutte contre les poux rouges
La lutte contre ces parasites est longue et nécessite de la constance, car ils peuvent survivre sans se nourrir pendant jusqu’à neuf mois. Néanmoins, il est vital d’instaurer rapidement des mesures concrètes pour limiter leur développement :
Procéder à un nettoyage minutieux du poulailler
- Vider totalement l’enclos en plaçant les oiseaux dans un autre espace si possible ;
- Procéder à un nettoyage approfondi : passer l’aspirateur sur toutes les surfaces, et décaper les fissures à l’aide d’un outil pointu ;
- Laver à grande eau à l’aide d’un nettoyeur haute pression, notamment dans les interstices, pour éliminer parasites et œufs ;
- Utiliser une flamme de chalumeau ou un appareil vapeur sur toutes les surfaces, y compris les perchoirs et pondoirs, en veillant à ne pas endommager la structure ;
- Si l’infestation est importante, éliminer les litières usées et tous les accessoires contaminés par combustion ;
- Appliquer des acaricides en vente dans le commerce, contenant principalement des organophosphorés ou des pyréthrinoïdes. Ces produits chimiques, destinés à traiter l’intérieur du poulailler (sans contact direct avec les poules), ciblent les larves, nymphes et adultes, mais sont moins efficaces sur les œufs ;
- Utiliser des traitements naturels à base de silice (terre de diatomée), bicarbonate ou huiles essentielles. Ces substances doivent être répandues dans les zones fréquentées par les parasites, de préférence en soirée. La terre de diatomée agit en coupant la membrane des poux, provoquant leur mort, tout en étant sans danger pour les oiseaux ;
- Introduire un acarien prédateur, comme Androlaelaps casalis, en le dispersant sur un support comme la vermiculite dans les zones infestées. Ce prédateur, actif à tous les stades de développement, permet une lutte biologique respectueuse de l’environnement. La colonisation prend quelques semaines, mais cette méthode offre un contrôle durable.
Effectuer une désinfection complète
Outre le nettoyage mécanique, la désinfection avec des produits chimiques ou naturels est essentielle pour éliminer toute trace de parasites et œufs restants. La combinaison des deux méthodes augmente considérablement l’efficacité.
Conseils pour prévenir le retour des poux rouges
Pour éviter la réapparition du parasite, il est conseillé de :
- Effectuer un nettoyage régulier de l’habitat, en ramassant les fientes, en changeant la litière souillée et en utilisant une litière propre, quelques minutes chaque jour suffisent ;
- Privilégier l’installation d’un poulailler en plastique, moins propice à l’installation des poux rouges, plutôt que celui en bois, qui favorise leur développement.