Mouton d’Ouessant : caractéristiques, besoins et conseils pour un élevage performant

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De plus en plus adoptés par les collectivités pour leurs initiatives d’éco-pâturage, les particuliers montrent également un vif intérêt pour l’utilisation de moutons afin d’entretenir leurs espaces verts. Parmi les différentes races, le mouton d’Ouessant est souvent privilégié en raison de ses nombreux avantages pour ce type de projet. Mais quelles sont précisément ses caractéristiques ? De quels besoins doit-on tenir compte pour son bien-être ?

Découvrir le mouton d’Ouessant

Originaire de l’île bretonne qui lui a donné son nom, cette race est la plus compacte parmi celles que l’on trouve en France. Résistante aux conditions difficiles, elle arbore un dos droit, une poitrine large, un bassin étendu, avec des membres fins et une tête délicate. Ses cornes épaisses se recourbent autour de ses petites oreilles dressées, et sa queue est courte. La couleur de sa laine varie du noir au brun ou au blanc, ces nuances étant acceptées par la standardisation de la race, mais sa peau reste systématiquement noire.

Sa taille maximale à l’épaule ne dépasse pas 50 cm, la majorité des femelles étant légèrement plus petites. Leur poids varie souvent entre 11 et 16 kg pour les femelles, contre 13 à 20 kg pour les mâles.

Sa robustesse l’amène à produire une seule progéniture par an. La laine et la viande qu’il offre sont de très bonne qualité, mais sa taille modeste limite son intérêt commercial. La race a failli disparaître lorsque certains croisements avec des moutons continentaux, visant à augmenter sa rentabilité, ont été entrepris. Heureusement, dans les années 1970, quelques spécimens originaux ont été retrouvés, ce qui a permis de préserver cette espèce, qui n’est aujourd’hui plus en danger. Cette résistance originelle, autrefois perçue comme un défaut, constitue désormais un atout majeur, notamment pour l’entretien des espaces verts et des terrains escarpés.

Surface requise pour accueillir un mouton d’Ouessant

Malgré l’attrait de posséder un mouton pour l’entretien autonome de son jardin ou pour accueillir un compagnon à quatre pattes, peu de personnes disposent d’un espace suffisant pour accueillir cette race.

Les experts recommandent généralement un minimum de 800 à 1000 m² pour pratiquer l’éco-pâturage en toute sérénité. Bien qu’un seul mouton d’Ouessant puisse se contenter de 400 m², il est important de souligner que ces animaux vivent en groupe. La socialisation est essentielle, et un seul mouton isolé risque de dépérir rapidement, étant donné qu’ils vivent en troupeau d’au moins deux ou trois individus. La coexistence renforcera leur bien-être et leur santé.

Le tempérament du mouton d’Ouessant

En général, le mouton n’est pas toujours facile à apprivoiser, mais le modèle d’Ouessant se distingue par sa nature plutôt calme et son comportement plus amical envers l’homme comparé à d’autres races.

Les femelles sont généralement plus réservées ou craintives que les mâles, mais chaque animal développe sa propre personnalité : certains sont plus curieux face à la nouveauté, d’autres plus timides, affectueux ou indépendants.

Les béliers ont tendance à donner des coups de tête, mais ce comportement peut être atténué par la castration, une pratique qui adoucit leur attitude tout en évitant qu’ils ne multiplient ou n’attaquent. Castrer un bélier permet aussi de prévenir la mauvaise saveur de sa viande et de contrôler les grossesse non désirées.

Les moutons communiquent principalement par le bêlement, qui sert à échanger avec les autres membres du troupeau ou avec leur berger. Ils l’utilisent pour exprimer leur faim, leur soif ou leur volonté de revenir à l’abri, mais leur chant ne témoigne pas de la peur ou de la douleur.

Très gourmands, ces petits moutons peuvent souvent être agréablement approchés si l’on leur propose des friandises variées : morceaux de pain dur, grains, fruits ou feuillages en tout genre.

Prendre soin du mouton d’Ouessant

Ces moutons sont peu exigeants en ressources en eau, ne nécessitant qu’environ un quart de litre par animal en période estivale. Ils profitent également de l’humidité matinale et de l’herbe fraîche qu’ils broutent, avec parfois un apport en granulés en complément.

Il faut surveiller leur santé car ils peuvent être sujets à des parasites, qui se manifestent par des éternuements, de la toux, un écoulement nasal ou une diarrhée. En cas de symptômes persistants, il est indispensable de consulter un vétérinaire et d’effectuer un traitement antiparasitaire. Un mouton en bonne santé est un animal qui se nourrit bien. Si l’animal commence à maigrir ou refuse de manger, une intervention vétérinaire immédiate s’impose.

Concernant l’enclos, une hauteur de 90 cm est généralement suffisante pour éviter qu’un mouton ne saute lorsqu’il est effrayé. La barrière doit aussi protéger leur environnement contre l’entrée de prédateurs ou d’autres animaux. Si des jeunes arbres sont implantés sur le pâturage, il est conseillé de les entourer d’un grillage d’environ 80 cm pour éviter qu’ils ne soient dévorés, même si les arbres vieux ou résistants sont moins vulnérables.

Un abri n’est pas strictement nécessaire, car ces moutons sont adaptés à la rusticité, mais il reste pratique pour les regrouper, les soigner ou les isoler si besoin. La laine, qui tombe naturellement au début de l’été, doit être tondue lorsque le décollement au niveau du cou devient apparent.