Représenté pour sa laine exceptionnellement fine, le mouton mérinos trouve ses origines en Espagne, où le royaume contrôlait strictement son élevage jusque au XVIIIe siècle. Lorsqu’il a été libéré de cette exclusivité, cet ovipin s’est rapidement fait une place sur la scène mondiale, en particulier en Australie où la production de laine a connu une croissance fulgurante. La laine mérinos, très prisée dans l’industrie de la mode, se distingue par sa douceur et ses propriétés isolantes remarquables. Explorons davantage ce mouton et découvrons comment le cultiver dans des conditions optimales.
À quoi ressemble le mouton mérinos ?
Ce mouton, largement distribué à l’échelle planétaire, est élevé principalement pour sa toison maigre, d’aspect blanc et très fine au toucher. Son corps présente une silhouette compacte et robuste, avec un thorax large et profond. Ses membres sont courts, solides, et sa queue miniature demeure dépourvue de laine. La tête est relativement large, avec un museau allongé, des yeux pleins d’expression, et des oreilles de taille modérée, souvent droites ou légèrement tombantes. Bien que certains mérinos portent des cornes torsadées, la majorité des spécimens ont été sélectionnés génétiquement pour en être dépourvus, ce qui facilite leur manipulation et limite les risques de blessures ou de conflits entre eux.
Quelles sont les origines de la race mérinos ?
Les ancêtres du mérinos seraient issus de régions d’Asie Mineure, notamment des territoires actuels de la Turquie et du Moyen-Orient, avant leur introduction en Afrique du Nord. Leur implantation en Espagne aurait été réalisée par la domination mauresque à la fin du XIIe siècle. Jusqu’au XVIIIe siècle, cette race bénéficia d’un monopole strict, avec des sanctions sévères pour quiconque tenterait de l’exporter hors du territoire. La levée de cette interdiction a permis sa diffusion dans plusieurs pays, tels que la France, où des croisements avec des ovins locaux ont abouti à la création de races hybrides, notamment :
- Les moutons de Rambouillet : sous l’impulsion de Louis XVI, qui voulait améliorer la qualité de la laine nationale, le roi a introduit des mérinos espagnols en France. Un élevage sélectif à la Bergerie nationale de Rambouillet a permis de concevoir une race capable de résister au climat français tout en produisant une laine de qualité équivalente à celle des mérinos purs ;
- Les mérinos d’Arles : issus du croisement entre une race locale de la plaine de Crau et des béliers espagnols, cette race a été développée au XIXe siècle, avec une gestion organisée par un syndicat créé en 1921. Aujourd’hui, la majorité des mérinos d’Arles se trouve en Provence.
Quelles sont les caractéristiques de la laine mérinos ?
Considérée comme précieuse pour sa finesse, la laine mérinos doit ses qualités à deux siècles de sélection méticuleuse. Sous microscope, ses fibres se révèlent jusqu’à trois fois plus fines que celles utilisées dans la laine classique. Leur diamètre oscille entre 18 et 24 micromètres, avec certains moutons produisant des fibres inférieures à 18 micromètres. Cette finesse optimale en fait une matière idéale pour les peaux sensibles, car elle est généralement exemptée de picotements. La finesse de ses fibres permet la fabrication de tissus très légers et fins, tout en assurant une excellente isolation thermique.
Comment la laine mérinos a conquis le monde ?
Après la levée de l’interdiction d’exportation en 1797, les premiers moutons mérinos ont été envoyés dans les colonies australiennes. Le climat advantageux et les vastes pâturages ont permis un élevage performant. Par la suite, par la sélection génétique, ces moutons ont développé une peau très plissée et une laine abondante. La race a été améliorée pour obtenir une fibre plus fine et une production accrue, ce qui a permis à l’Australie de devenir le principal producteur mondial, fournissant environ 90 % de la laine mérinos utilisée dans la mode.
Qui a lancé la mode de la laine mérinos ?
Historiquement, la laine mérinos servait principalement à fabriquer des vêtements de travail robustes et des uniformes militaires. Son essor dans la mode contemporaine s’est concrétisé dans les années 1920 via l’innovation de Coco Chanel. La créatrice a conçu une robe en laine Jersey de haute qualité, mêlant confort et élégance. Appréciant la douceur et la légèreté de cette laine, elle a démontré qu’elle pouvait aussi être portée par les femmes, démocratisant ainsi son usage. Son influence a grandement contribué à faire connaître la laine mérinos dans l’industrie de la haute couture.
Comment élever des moutons mérinos ?
Ce type d’ovin est reconnu pour sa facilité d’élevage et d’entretien. Adaptés à différents environnements grâce à leur toison qui régule leur température corporelle, ils s’acclimatent rapidement à divers climats. Leur tempérament grégaire leur permet de vivre aussi bien dans de petites exploitations en bergerie que dans de vastes troupeaux en transhumance. Pour garantir leur santé et leur bien-être, voici quelques recommandations :
L’alimentation
Les mérinos ont une alimentation simple, sans régime spécifique. Une ration équilibrée composée principalement de pâturages riches et de foin de qualité leur suffit. Des compléments en protéines, vitamines ou minéraux peuvent être ajoutés selon leurs besoins. Leur accès à une eau claire et fraîche est également primordial ;
La bergerie
Malgré leur toison protectrice, ces moutons peuvent être sensibles aux températures extrêmes. Il leur faut un abri adéquat pour se préserver du vent, de la pluie, de la neige ou du soleil brûlant. La ventilation doit assurer un bon renouvellement de l’air, tandis que la paille en litière maintient le sol sec et limite l’apparition de maladies liées aux sabots. La sécurité de l’enclos est aussi essentielle pour éloigner les prédateurs ;
La reproduction
Les accouplements ont lieu de août à janvier, avec une gestation d’environ cinq mois. La plupart des brebis donnent naissance à un seul agneau au printemps, qu’elles allaitent en l’entourant de leur laine épaisse pour le préserver du froid. Elles lui enseignent aussi comment se nourrir, marchander ou se comporter en groupe. Une gestion attentive est recommandée, en particulier pour les primipares, car leur instinct maternel peut encore être faible et elles pourraient négliger leur petit.
Les soins vétérinaires
Il est vital de suivre un calendrier vaccinal adapté pour éviter des maladies courantes comme la fièvre catarrhale ovine ou la clavelée. La vermifugation régulière est également fondamentale pour lutter contre les parasites internes, souvent présents chez ces moutons laineux.
Pourquoi faut-il tondre le mouton mérinos ?
La toison, très dense, couvre tout le corps du mérinos, y compris le visage, les pattes et les oreilles. Elle peut peser jusqu’à 3 kg pour une femelle et dépasser 5 kg pour les mâles, surtout chez les spécimens sélectionnés pour leur laine. La tonte régulière est essentielle pour prévenir plusieurs risques :
- Une régulation inadéquate de la chaleur en période chaude, pouvant conduire à un coup de chaleur ou à une déshydratation ;
- Une prolifération accrue de parasites externes tels que tiques ou puces, responsables d’irritations et d’infections de la peau ;
- Une gêne ou une difficulté à se mouvoir, entraînant une incapacité à pâturer ou à se déplacer correctement ;
- Des douleurs lors de la tonte lorsqu’elle est effectuée tardivement ou de manière inadéquate, à cause d’une laine emmêlée ou trop longue.
Comment tondre le mouton mérinos ?
Il est indispensable de procéder à la tonte avant que la laine ne devienne trop longue, pour la santé du mouton. Lors des saisons chaudes, vérifiez que la toison est propre et sèche ; nettoyez si nécessaire pour éliminer saletés ou débris végétaux. Utilisez une tondeuse appropriée, bien affûtée et propre, pour assurer un confort optimal. Commencez par les zones moins sensibles afin d’habituer l’animal à la sensation, puis organisez la coupe en suivant la croissance de la laine, en évitant les plis de la peau. Faites attention aux parties délicates (ventre, mamelles, parties génitales) pour prévenir toute blessure. Après la tonte, assurez-vous que le mouton évolue dans un environnement sain, à l’abri des courants d’air et des variations brusques de température. Si vous avez peur de commettre une erreur, faites appel à un professionnel pour garantir son bien-être et une tonte propre et sûre.