Élever des moutons sur un vaste terrain offre de nombreux bénéfices pour ceux qui souhaitent diversifier leur mode d’élevage. Ces animaux sont polyvalents : leur lait permet de fabriquer d’excellents fromages, leur viande est appréciée, leur laine est utilisée dans le textile, et leur présence contribue aussi à l’entretien du terrain en tondant l’herbe.
Il est cependant crucial de choisir la race adaptée à vos objectifs, car toutes ne sont pas capables de fournir simultanément la laine, le lait, la viande, ou de servir d’animaux pour tondre la pelouse. Par ailleurs, leur élevage nécessite une compréhension de leurs besoins spécifiques, car cette activité ne se limite pas à un simple jardin.
Comment sélectionner la race de mouton idéale
Le monde ovins compte plus de 450 variétés, dont 46 sont présentes en France. Choisir la race appropriée dépend de vos ambitions : certaines sont spécialisées dans la production de laine, d’autres dans le lait ou la viande. Il est souvent préférable de privilégier les races indigènes, qui sont parfaitement adaptées aux conditions locales.
Pour ceux qui souhaitent simplement des moutons décoratifs pouvant aussi participer à l’entretien du sol par la tonte, les races rustiques comme l’Ouessant sont recommandées. Ces petites bêtes, mesurant moins de 50 cm au garrot, sont aussi réputées pour leur calme.
Pour bénéficier d’une production lanaire satisfaisante, il vaut mieux opter pour des variétés comme le Mérinos, les moutons des landes ou les brebis Solognote, qui offrent une laine épaisse.
Si l’objectif est la fabrication de fromage, il est pertinent de choisir des races comme la Lacaune, qui produisent un lait adapté à la fabrication du roquefort. Les Manech à tête rousse ou à tête noire ont aussi cette vocation laitière.
Pour ceux qui priorisent la viande, des races telles que les North County Cheviot, Southdown ou Dorset Down sont souvent privilégiées pour leur rendement en chair.
Pour mieux connaître le tempérament, le comportement et les qualités de chaque race, il est conseillé de visiter un élevage local et d’échanger directement avec les éleveurs, qui sauront partager leur expertise.
Une fois votre choix arrêté, il est préférable d’acquérir des moutons encore jeunes. Bien qu’ils puissent s’adapter à un nouvel environnement à tout âge, ceux qui viennent d’être sevrés se montrent généralement plus réceptifs au changement.
Qu’en est-il de l’identification des moutons ?
Depuis le décret du 13 décembre 2005, la législation française impose à tout détenteur d’ovins d’obtenir un numéro d’exploitation national à huit chiffres. Ce numéro peut être obtenu via les Établissements de l’élevage (EDE) disponibles dans chaque département. En cas de difficulté administrative, il est conseillé de vous tourner vers la Chambre d’Agriculture locale, qui peut vous guider dans ces démarches.
Depuis 2001, chaque mouton doit porter une boucle d’identification équipée d’un transpondeur, placé obligatoirement sur l’oreille, avant l’âge de 6 mois.
Enfin, l’éleveur doit tenir un registre précis de l’élevage comportant notamment une fiche détaillée de chaque animal et un document recensant les soins vétérinaires administrés, afin d’assurer un suivi rigoureux de la santé et de la traçabilité des animaux.
Comment constituer un troupeau cohérent
Les moutons étant des animaux à forte sociabilité, il est essentiel qu’ils soient élevés en groupe, idéalement entre 4 et 8 individus. Avoir un seul mouton n’est pas approprié, puisqu’il risque de souffrir de la solitude, voire de décliner psychologiquement ou physiquement. Si vous ne pouvez pas avoir plusieurs moutons, vous pouvez envisager de l’associer à d’autres animaux tels que des ânes, des cochons ou un chien, qui pourront lui tenir compagnie.
De plus, les moutons vivent en groupe, souvent sous forme de harem, donc il faut prévoir d’associer un bélier à plusieurs brebis ou maintenir des groupes de femelles seules. Si vous envisagez la reproduction, il est prudent de séparer les jeunes agneaux de leur mère à partir de leur premier anniversaire pour éviter l’accroissement des risques de consanguinité.
Aménagement d’un espace pour accueillir vos moutons
Posséder des moutons requiert un espace conséquent. En général, il est recommandé de prévoir entre 200 et 300 mètres carrés de terrain herbeux par animal, selon la race choisie. Cela permet de leur offrir un environnement confortable et suffisant pour leur alimentation et leur mouvement.
Une clôture solide est indispensable pour délimiter leur espace, afin de prévenir leur fuite et de les protéger des prédateurs potentiels. Il est également judicieux de réserver une zone à l’écart du potager, car ces animaux ont tendance à grignoter les légumes et les fruits.
Construire un abri n’est pas une obligation absolue, surtout si la race choisie est bien adaptée au climat local. Toutefois, disposer d’un refuge leur offre une protection appréciable contre la pluie, le vent ou l’excès de chaleur, contribuant ainsi à leur bien-être.
Quelle alimentation pour des moutons en bonne santé
Le régime principal des moutons repose sur l’herbe disponible dans leur pâturage. Cependant, lors des périodes hivernales ou en cas de déficit en herbe, il est nécessaire de leur apporter des compléments, comme du foin ou des granulés, en veillant à éviter les produits génétiquement modifiés.
Les moutons ont également besoin de sels minéraux, facilement fournis par des blocs de sel à lécher, qu’il faut leur mettre à disposition en permanence.
Enfin, leur fournir de l’eau fraîche à volonté est primordial : elle doit être changée chaque jour pour éviter toute contamination bactérienne.
Prendre soin des moutons au quotidien
Les moutons requièrent une attention régulière, notamment si l’éleveur souhaite exploiter leur laine. La tonte doit être effectuée à intervalles réguliers, soit par un professionnel, soit en la réalisant soi-même si l’on possède l’expertise.
De plus, étant sensibles aux parasites, en particulier les parasites intestinaux, il est indispensable de vermifuger régulièrement les animaux pour prévenir tout problème de santé.