Dissiper les Mythes sur les Moutons : 5 Idées Fausses Courantes

Accueil » Les animaux domestiques » Mouton » Dissiper les Mythes sur les Moutons : 5 Idées Fausses Courantes

Les idées reçues sur les moutons ont la vie dure, alimentant des clichés persistants malgré les avancées de la science. Ces ruminants, présents dans nos campagnes depuis l’Antiquité, mériteraient qu’on revoie certains préjugés qui leur collent à la peau depuis des siècles. Au fil de cet article, nous allons déconstruire cinq de ces idées fausses basées sur les connaissances modernes.

1 – La majorité des moutons ont une toison blanche

Bien que la couleur blanche domine chez ces animaux, une minorité possède une robe de teinte différente. La teinte pâle est due à un gène dominant qui empêche la pigmentation, ce qui explique cette prévalence du blanc. À l’inverse, la couleur noire résulte d’un gène récessif, nécessitant que les deux parents en soient porteurs pour qu’un agneau noir naisse, avec une chance sur quatre. On recense toutefois diverses races qui exhibent des couleurs distinctes, telles que :

  • La race noire du Velay, originaire d’Auvergne, affiche une peau et une laine noires ou brunâtres ;
  • Le mouton d’Ouessant, petite race de France, avec une peau noire, et une laine pouvant présenter des variantes brunes ou blanches ;
  • La Manech tête noire, élevée dans la région pyrénéenne, présente une toison blanche avec des zones noirs ou sombres au niveau du cou et du visage ;
  • Le mouton nez noir du Valais en Suisse, dont le pelage est blanc avec des taches noires bien dessinées, lui a valu le surnom de “mouton le plus mignon du monde”.

2 – Les moutons agissent sans réfléchir

L’expression “être un mouton” évoque souvent l’idée d’imitation sans pensée critique, ou de suivre aveuglément la majorité. Cela trouve son origine dans des récits comme celui de François Rabelais, illustrant une tendance grégaire naturelle chez ces animaux. Lors d’un épisode inspiré de ces histoires, un troupeau se précipite dans l’eau, non par stupidité, mais parce qu’ils ont instinctivement tendance à se regrouper face à la menace. En réalité, cette forte propension au regroupement est une stratégie de survie : étant démunis pour se défendre, ils privilégient la fuite ou la cohésion. Lorsque la menace est absente, ils peuvent évoluer en petits groupes ou seul. Par ailleurs, suivre un leader n’est pas forcément un signe d’irréflexion, mais plutôt une démarche rationnelle pour faire face au danger, une réaction essentielle à leur survie, tout comme chez bien d’autres êtres vivants.

3 – La réputation de stupidité des moutons est infondée

Souvent considéré comme un animal simple et inoffensif, le mouton souffre d’une image négative depuis plusieurs siècles. Cependant, des études récentes démontrent qu’il possède des capacités cognitives remarquables. Grâce à divers tests, il a été montré que ces ruminants ont une bonne mémoire, notamment spatiale, et qu’ils peuvent reconnaître et se souvenir d’un humain ou de plusieurs pairs pendant de longues périodes. Ils sont aussi capables d’évaluer la disparition d’un compagnon et de pratiquer l’auto-médication, en sélectionnant des plantes ou des substances naturelles pour soulager certains symptômes ou lutter contre les parasites.

4 – Le vocabulaire désigne les mâles et les femelles

Le terme « mouton » est souvent utilisé de façon générique pour désigner tout le troupeau, mais en réalité, chaque catégorie a son propre nom :

  • Le mâle reproducteur est le bélier, caractérisé par sa taille et ses cornes en spirale ;
  • Le mouton castré, ou méson, est un mâle qui a été castré pour atténuer son agressivité ;
  • La femelle se nomme la brebis, généralement dépourvue de cornes et pouvant se reproduire dès six à huit mois ;
  • Le jeune mâle s’appelle un agneau, et la femelle, une agnelle ;
  • Dans un troupeau, un seul bélier, souvent le mâle dominant, participe à la reproduction, tandis que les autres sont castrés pour éviter les combats violents visant à établir la hiérarchie.

5 – Les moutons ont une queue généralement absente

Il est courant de penser que ces animaux n’ont pas de queue, lorsqu’en réalité, ils en possèdent une. Chez les moutons domestiques, la queue peut mesurer entre 40 et 50 cm, tandis que chez les sauvages, elle peut atteindre 70 à 90 cm. La plupart des élevages pratique une opération appelée caudectomie, ou raccourcissement de la queue, pour plusieurs raisons sanitaires et pratiques :

  • Réduire l’accumulation de matières fécales qui attirent les insectes parasites, tels que la mouche à viande, pouvant provoquer des infestations douloureuses et graves ;
  • Éviter que les déjections n’entrent dans le lait lors de la traite ;
  • Faciliter la tonte en réduisant la longueur de la queue.