Parmi les nouveaux compagnons à quatre pattes, le furet occupe une place particulière, étant apprécié comme animal de compagnie par de nombreuses familles françaises. Cependant, certains propriétaires ignorent encore certains traits essentiels de ce petit animal, à la fois vif et malin. Vous envisagez d’accueillir un furet chez vous et souhaitez démêler le vrai du faux à son sujet ? Suivez nos conseils pour mieux découvrir ce mustélidé et dissiper quelques idées reçues tenaces.
1 – Non, le furet n’est pas un animal sauvage
Bien que son apprentissage demande un investissement en patience et en connaissances, le furet n’a pas toujours été un animal sauvage. Son histoire domestique remonte à plusieurs milliers d’années, où il était utilisé pour protéger les récoltes contre les rongeurs ou pour la chasse. Avec un poids variant de 500 g à 2 kg, il se glisse habilement dans les terriers pour attraper ou guider ses proies vers le chasseur, qui peut alors les capturer ou les tuer. Aujourd’hui, la pratique de la chasse au furet est réglementée et nécessite une dérogation auprès des autorités. Cependant, dans certains territoires, des spécialistes utilisent encore cette méthode pour lutter contre la prolifération de rats urbains, grâce à l’aide de ces prédateurs naturels.
Les mustélidés, dont le furet fait partie, ont été initialement domestiqués en Afrique du Nord, étant issus du putois. Leur utilisation comme animaux de compagnie s’est développée au Moyen Âge, avant de céder la place à la popularité grandissante des chats. Même si autrefois ils servaient aussi pour leur fourrure, leur survie à l’état sauvage est aujourd’hui impossible, ce qui explique qu’ils ne peuvent pas se débrouiller dans la nature une fois relâchés.
2 – Le furet n’est pas un animal agressif
La croyance selon laquelle le furet serait naturellement agressif est une erreur. En réalité, ce sont surtout leur sociabilisation et leur comportement qui déterminent leur attitude. Comme pour d’autres animaux de compagnie, ils ont besoin d’être habitués à la manipulation et à la présence humaine pour s’épanouir à vos côtés. Pour favoriser leur calme et leur confiance, il est recommandé de :
- Les toucher fréquemment dès leur jeune âge;
- Les manipuler régulièrement pour créer un lien;
- Jouer avec eux pour renforcer leur confiance.
Ces gestes, répétés dès leur enfance, contribuent à rendre les furets plus tolérants et détendus. Lorsqu’ils ont été correctement socialisés, ils mordent rarement par peur ou frustration, leur système de communication passant par la morsure qui ne doit pas forcément être perçue comme une agressivité, mais comme une manière d’interagir. Leurs canines serrées servent à exprimer leurs émotions ou leur excitation. Il est donc essentiel d’apprendre à votre furet à maîtriser cette approche mordante en lui montrant quels comportements sont acceptables, sans interdire complètement les mordillements, pour qu’il ne devienne ni peureux ni agressif en situation de stress.
Pour cela, évitez de faire des mouvements brusques qui pourraient l’effrayer, et stoppez tout jeu quand il devient trop excité. Se renseigner auprès de professionnels ou d’éleveurs expérimentés reste la meilleure manière de lui inculquer un comportement équilibré et de construire une relation de confiance sincère.
3 – Le furet ressemble à un petit rat ?
Contrairement à ce que leur apparence pourrait laisser penser, les furets ne sont pas de simples rongeurs. Ce sont des carnivores, leur alimentation privilégiant la viande notamment les rats, souris ou lapins. Leur appartenance à la famille des mustélidés, dont le nom latin “mustela” signifie “chasseur de souris”, illustre leur nature de petits prédateurs. Parmi leurs proches figurent le putois, la belette, la loutre ou encore la martre, tous issus du même groupe.
Les furets, pesant entre 500 g et 1 kg et mesurant jusqu’à 46 cm, possèdent une queue longue et un corps bas sur pattes. Les mâles sont généralement plus imposants, pesant jusqu’à 2 kg pour environ 60 cm. Leur anatomie comprend des glandes olfactives situées près de l’anus, utilisées pour marquer leur territoire ou lors de la reproduction. Leur dentition carnivore comporte des canines puissantes pour saisir la proie, des molaires adaptées à déchiqueter la viande et des incisives plus petites.
Il est à noter que, même domestiqués, ces animaux restent de véritables prédateurs. La coexistence avec d’autres petits animaux comme les rats ou les lapins peut poser problème si le furet n’est pas éduqué. Tous les reptiles, insectes ou oiseaux devront être tenus à l’écart, étant donné leur danger pour lui.
4 – Posséder un furet nécessite un espace dédié
À l’opposé des rongeurs tels que les souris ou les rats, le furet a besoin de beaucoup d’espace pour se dépenser, jouer et se divertir. Se limiter à une cage est insuffisant pour garantir son bien-être. Il lui faut une pièce entière aménagée avec des accessoires comme des tunnels, des câlins, des coussins ou des hamacs, pour qu’il puisse se prélasser, dormir et s’amuser. La période de sommeil d’un furet varie entre 14 et 18 heures par jour, ce qui souligne l’importance d’un espace confortable pour ses siestes. Ce lieu doit être sécurisé et sans objets dangereux pour éviter tout accident.
Certains propriétaires laissent leur animal évoluer librement dans leur logement, en veillant à ce que les ouvertures soient bien fermées, et que rien ne présente un risque pour lui. Lors d’absences prolongées ou si la surveillance est impossible, il est recommandé d’utiliser une cage suffisamment grande. Quoi qu’il en soit, il doit bénéficier de sorties quotidiennes de 4 à 6 heures ou davantage pour préserver sa santé physique et mentale.
5 – Le furet est-il silencieux comme un ange ?
Lorsqu’il se repose, le furet est plutôt calme. Par contre, à l’aube et en soirée, il devient très actif, ce qui peut produire des bruits lors de ses jeux. À l’instar du chat ou du chien, il peut également adapter son rythme pour coïncider avec le vôtre. La nuit, il peut se promener dans votre appartement ou votre maison, puis revenir se coucher pour dormir. Son comportement vocal inclut des caquètements de satisfaction, des petits grognements ou des feux du genre chat, qui traduisent sa joie, ses frustrations ou ses découvertes. En observant attentivement ses postures, vous pourrez mieux comprendre ses états d’esprit, que ce soit de la curiosité ou de la contrariété.
Si cette extraversion peut sembler bruyante, elle reste une partie intégrante de sa personnalité active. Quand il est éveillé, il est généralement en mouvement ou en train de jouer, plutôt que d’adopter une position passive.
6 – La nourriture doit lui être servie en plusieurs petites portions
Une règle essentielle pour le furet est de lui donner à manger deux fois par jour au minimum. Contrairement à certaines idées, il n’a pas besoin de repas très fréquents lors de sa santé normale. Seul un animal souffrant d’insulinome, une maladie spécifique, doit être nourri plus souvent pour réguler sa glycémie. Un furet en bonne santé, alimenté selon ses véritables besoins énergétiques, peut recevoir ses repas le matin et le soir sans risque pour sa santé.
7 – Mythes et réalités sur l’alimentation du furet
Malgré leur appétit d’ogre, les furets doivent suivre un régime strict orienté vers leur nature de carnivore. Leur alimentation doit être riche en protéines et pauvre en glucides ou en fibres, car leur digestion est mal adaptée pour supporter les végétaux ou les céréales. Les friandises doivent privilégier la viande lyophilisée, comme du poulet ou de la dinde, plutôt que des produits sucrés ou végétaux. Le pain ou le lait, que certains considèrent comme des aliments précieux, sont mal tolérés : en effet, le lactose peut provoquer des troubles digestifs si leur sevrage est passé, car ils deviennent intolérants. Dans la nature, ils se nourrissent exclusivement de viande fraîche. Si vous souhaitez accueillir un furet, consultez un vétérinaire ou un éleveur pour définir un régime comportant au minimum 40 % de protéines, en évitant les aliments industriels contenant des céréales ou des fruits inutiles à leur métabolisme.
8 – En lui donnant de la viande crue, il devient agressif ?
Imaginez passer une journée à ne manger que des céréales ou à attendre qu’une proie satisfasse votre faim… Lorsqu’un furet reçoit une alimentation adaptée et équilibrée, il n’a pas plus de tendances agressives à cause de la viande. Au contraire, ses comportements dépendent surtout de ses conditions d’élevage et de leur traitement. Lorsqu’on lui propose pour la première fois de la viande, il peut manifester beaucoup d’enthousiasme, mais cela ne signifie pas qu’il devient hostile. Cependant, un régime mal adapté ou une surcharge en aliments inappropriés peuvent engendrer des douleurs chroniques, voire des comportements agressifs liés à la malnutrition ou à l’inconfort digestif.
9 – Faut-il retirer ses glandes anales ?
En France, depuis 2004, l’ablation des glandes anales chez le furet est interdite. Ces glandes jouent un rôle essentiel dans leur communication olfactive, notamment pour marquer leur territoire ou lors de la reproduction. La suppression de ces glandes, sauf en cas d’infection ou de problèmes médicaux graves, est considérée comme une mutilation illégale pouvant entraîner des sanctions, y compris une interdiction de possession d’un animal pour plusieurs années. Il est également important de ne pas couper leurs griffes ou leurs dents, actions qui sont considérées comme de la maltraitance si elles sont effectuées de façon abusive.
10 – Le furet doit être régulièrement nettoyé
La muscade naturelle du furet provient de ses glandes sébacées, produisant une substance protectrice appelée sébum. Elle dégage une odeur particulière, plus forte lors de la saison des amours. Si vous le bath, cela peut irriter ses glandes, amenant son organisme à produire encore plus de sébum, ce qui accentue l’odeur. Par conséquent, un bain trop fréquent n’est pas conseillé ; l’entretien doit rester exceptionnel pour préserver son équilibre naturel.
11 – Le furet sait-il utiliser sa litière ?
Comme un chat, votre furet peut apprendre à être propre avec patience. Pour l’aider dans cette étape, il faut disposer plusieurs bacs à litière dans différents coins de l’espace qu’il occupe, en utilisant une matière sûre comme coton, maïs, chanvre ou lin. La position des bacs doit éloigner la litière de son alimentation domestique. Félicitez-le chaque fois qu’il utilise sa litière pour renforcer ce comportement. En cas d’accident, ne le grondez pas : rassemblez ses déjections et déposez-les dans la litière, afin qu’il comprenne où il doit aller. Avec de la patience, il Assimilera rapidement l’apprentissage et sera plus propre.
Savez-vous d’autres idées reçues sur cette petite boule d’énergie qu’est le furet ? Connaître la réalité derrière ces mythes vous aidera à mieux prendre soin de votre futur compagnon.