Historiquement, le cochon a été considéré comme un animal d’élevage, souvent relégué au rang de source de viande, sans réelle considération pour ses qualités ou ses comportements. Pendant longtemps, il a été vu comme un simple fournisseur de nourriture sur pattes. Cependant, avec l’évolution de nos perceptions envers la faune domestique, notre regard sur cet animal a changé. Aujourd’hui, il est souvent perçu de façon plus nuancée et positive. Voici six idées préconçues courantes au sujet du cochon, qui, après avoir lu cet article, pourraient bien modifier votre point de vue.
Idée reçue n°1 : Le cochon est un animal insalubre
L’image du cochon comme un animal sale provient d’une méconnaissance de ses véritables habitudes d’entretien. En réalité, le cochon se montre extrêmement propre dès ses premières semaines, même dès l’âge de 5 jours. Il s’assure de faire ses besoins hors de son espace de repos, en choisissant un endroit propre, et évite de mélanger alimentation et excréments. La croyance selon laquelle il serait sale découle en grande partie de sa pratique de la couverture de sa peau de boue. Pour l’homme, la boue est synonyme de saleté, mais pour le cochon, il s’agit d’un véritable rempart contre les agressions extérieures. La boue sert à le protéger des brûlures solaires, en plus d’éloigner certains parasites, et de réguler sa température corporelle, car il ne transpirant pas. Ces raisons expliquent ses habitudes de bain de boue, qui ne sont nullement un signe d’insalubrité.
Idée reçue n°2 : Le cochon est un animal qui se nourrit de tout
Autrefois, par nécessité, on alimentait les cochons à partir de restes et de déchets alimentaires, car les ressources étaient limitées. Pourtant, les éleveurs faisaient preuve de discernement : leur régime comprenait principalement du maïs, des produits laitiers, des œufs durs, des légumes cuits comme les carottes, et divers fruits comme les pommes ou les courges. Avec l’apparition des approches modernes, le point de vue a évolué. Il est désormais recommandé que les cochons passent au moins 70 % de leur temps sur des pâturages, où ils peuvent brouter une grande variété de végétaux : herbes, trèfle, luzerne, chicorée, légumes feuillus, arbustes, etc. Cependant, leur environnement doit être surveillé pour éviter l’ingestion de plantes toxiques pouvant mettre leur vie en danger.
Idée reçue n°3 : Le cochon est un animal peu intelligent
Malgré sa représentation populaire comme animal simplet, le cochon possède une capacité cognitive bien supérieure à ce qu’on lui prête souvent. Des expériences montrent qu’il peut manipuler des dispositifs tels qu’un joystick pour obtenir des récompenses, un test comparable à ceux réalisés sur des primates. Certains spécialistes avancent même que l’intelligence du cochon dépasse celle du chien dans certains domaines. Parce qu’ils peuvent apprendre à répondre à leur nom ou à réaliser des tours, de plus en plus de cochons sont aujourd’hui adoptés comme animaux de compagnie. Leur apprendre des gestes ou des ordres demande néanmoins patience et régularité, étant donné leur capacité d’apprentissage. Leur intelligence fait aussi qu’ils ont besoin de stimulations mentales : sans cela, ils peuvent devenir agressifs ou dépressifs. C’est cette complexité qui explique en partie pourquoi beaucoup de personnes abandonnent ces animaux, souvent sans avoir réellement compris leur potentiel ou leurs besoins.
Idée reçue n°4 : Les cochons sont naturellement agressifs
Le comportement agressif chez le cochon n’est généralement que le reflet d’un mauvais apprentissage. La clé pour éduquer ces animaux est la constance et la fermeté, sans recours à la violence. Respecter leur hiérarchie, leur donner des repères clairs, et établir un cadre strict permettent d’éviter bien des problèmes. Il est aussi essentiel d’adopter au moins deux cochons, car ils sont sociaux et ont besoin de compagnons pour s’épanouir. Leur caractère varie, et certains sont plus câlins que d’autres, mais cela ne signifie pas qu’ils manquent d’attachement : ils peuvent véritablement développer un lien affectif fort avec leur maître. Comprendre leur personnalité permet de mieux répondre à leurs attentes et d’installer une relation harmonieuse, à condition d’être patient et cohérent dans l’éducation.
Idée reçue n°5 : La viande de porc est mauvaise pour la santé
Quand on parle de produits comme la charcuterie, on entend souvent dire qu’ils sont néfastes, en raison des conservateurs, du sel, ou d’autres additifs. Pourtant, la viande de porc en elle-même peut être intégrée à une alimentation équilibrée. Elle constitue une source importante de protéines, essentielle pour la croissance musculaire et la récupération. Pour être saine, une viande doit contenir moins de 10 g de matière grasse pour 100 g. Des morceaux comme le filet, le saut de porc ou les mignonnettes répondent à ce critère, tout comme d’autres viandes. Par ailleurs, la viande de porc ne contient pas plus de cholestérol que d’autres protéines animales, ce qui en fait une option nutritive, particulièrement appréciée par les sportifs ou ceux qui cherchent à diversifier leur alimentation.
Idée reçue n°6 : Les cochons ne servent qu’à produire de la viande
Au-delà de leur utilisation pour la viande, les cochons jouent un rôle clé dans le domaine médical et scientifique. Grâce à leur anatomie similaire à celle de l’homme, ils ont été au cœur de la recherche pour le développement de traitements et de dispositifs médicaux. Par exemple, ils ont permis la conception de valves cardiaques implantables, ou encore la mise au point de médicaments anticoagulants comme l’héparine. En 2022, des chirurgiens ont réalisé une première mondiale en transplantant un cœur de porc modifié génétiquement sur un patient, une avancée prometteuse pour les greffes d’organes. De plus, leur physiologie a permis d’étudier des maladies telles que l’obésité, le diabète, ou encore certains troubles neurodégénératifs. La véritable richesse du cochon réside dans ses nombreuses applications pour améliorer notre santé et la médecine humaine.
Le cochon, plus qu’un simple animal d’élevage, pourrait un jour devenir l’un des meilleurs alliés de l’homme dans le domaine médical et biologique, révélant ainsi toute sa complexité et ses potentialités insoupçonnées.