Les chèvres, appréciées pour leur tempérament convivial et leur sociabilité naturelle, attirent souvent ceux qui souhaitent accueillir ces animaux sur leur propriété. Avant de se lancer, il est essentiel d’évaluer précisément la part financière du projet : combien coûte l’acquisition d’une chèvre et quels seront les frais liés à son entretien sur le long terme ? En effet, posséder une chèvre représente un engagement qui peut durer entre quinze et dix-huit années. Il est donc crucial d’être certain de pouvoir assurer cet investissement durable. Voici un guide pour vous aider à estimer ces coûts.
Le coût d’acquisition d’une chèvre
Le prix d’un jeune chèvre, qu’il s’agisse d’un mâle ou d’une femelle, reste généralement inférieur à celui de nombreux chiens de race. La taille attendue à l’âge adulte influence beaucoup le tarif, notamment si vous recherchez une race naine. La taille futur de l’animal se déduit à partir de ses caractéristiques à la naissance, en tenant compte du poids du bébé et de la corpulence des parents. On distingue aussi un prix plus élevé pour les femelles, étant souvent plus demandées que les mâles, qui sont aussi plus difficiles à gérer. Enfin, certains sujets rares avec un pelage particulier peuvent faire grimper la facture.
Typiquement, le prix varie entre 100 euros pour un bouc dont la taille adulte dépasse 51 cm au garrot, et jusqu’à 350 euros pour une femelle de petite taille, d’environ 42 cm. Des prix légèrement inférieurs sont souvent pratiqués pour des chèvres de taille standard. Cela dit, des tarifs bien inférieurs à ces fourchettes devraient attirer votre vigilance, car ils peuvent indiquer une absence de sérieux chez le vendeur. Les producteurs honnêtes, qui prennent soin de la santé et du bien-être de leurs animaux, supportent des coûts importants, et leurs prix sont souvent justifiés pour couvrir ces dépenses.
Il est également possible d’acheter à des particuliers, qui cèdent les petits issus de leur propre élevage. Cependant, la taille de l’animal ne sera pas toujours garantie, et vous pourriez vous retrouver avec des individus plus grands que prévu si le critère de taille est important pour vous. Vérifiez également la santé de l’animal lors de l’achat, afin d’éviter de mauvaises surprises.
N’oubliez pas que la vie avec une chèvre implique une grande sociabilité : ces animaux ont besoin de la compagnie d’autres congénères pour s’épanouir pleinement. Bien que certains puissent s’entendre avec des moutons, des chevaux ou des poneys, il est recommandé d’adopter au moins deux chèvres ou un couple mixte. Si vous choisissez deux mâles, pensez à les faire castrer pour éviter toute agressivité ou reproduction non souhaitée. Ces mâles castrés, souvent moins chers à l’achat, peuvent toutefois présenter une odeur forte et poser des difficultés de gestion, comme cela a été le cas pour certains propriétaires confrontés à leur comportement parfois difficile.
La location, la clôture et la préparation du terrain
Pour accueillir deux chèvres, une superficie de 1 000 mètres carrés est recommandée. Si vous ne possédez pas cette surface, vous pouvez envisager de la louer. Dans ce cas, il faut intégrer ce poste dans votre budget, en tenant compte des prix appliqués dans votre localité.
Un espace clôturé est indispensable, car les chèvres sont des animaux très agiles et déterminés à explorer leur environnement. La clôture doit mesurer au moins 1,20 m pour éviter qu’elles ne sautent au-delà. L’installation doit également comporter un grillage à maille fine pour empêcher leur passage de la tête, ainsi que des fils électriques pour renforcer la structure et éviter qu’elles ne la déforment ou ne s’y frottent. Le coût total dépendra des matériaux choisis et de votre implication dans la pose des clôtures.
En dépit de leur côté herbivore, ces animaux peuvent aussi nécessiter un entretien régulier des abords de leur espace, notamment pour enlever les repousses ou désherber. Pensez à prévoir le matériel nécessaire à ces travaux si besoin.
L’abri
Une protection fiable et fermée est essentielle pour assurer le bien-être de vos chèvres, surtout face aux intempéries ou au vent. Une petite cabane en bois, d’au moins 8 m2 pour deux animaux nains, constitue l’abri idéal. La hauteur doit être pensée pour faciliter votre accès et simplifier les opérations d’entretien. De nombreux modèles prêts à l’emploi sont disponibles à partir d’environ 550 euros. L’abri doit également comprendre une mangeoire et être doté d’un matelas de paille pour leur confort. Une balle de paille rectangulaire pesant 400 kg coûte approximativement 14 euros.
l’assurance responsabilité civile et santé
Il est conseillé de souscrire à une assurance responsabilité civile dédiée aux animaux de ferme, équivalente à celle des moutons ou des chevaux. Cela permet de couvrir les dommages que peut causer une chèvre en cas d’évasion ou d’incident. Selon votre contrat d’assurance habitation, une telle couverture peut être incluse de manière automatique, sans coût supplémentaire, surtout si votre terrain est déjà couvert. Renseignez-vous auprès de votre assureur pour connaître les modalités précises.
En tant qu’animaux domestiques, les chèvres peuvent également bénéficier d’une assurance santé. Cette couverture peut couvrir une partie des frais vétérinaires. La résistance varie selon les races, certaines étant plus rustiques et moins sujettes aux maladies. Il est donc pertinent de connaître la rusticité de la race choisie pour évaluer l’intérêt d’une assurance spécifique.
L’alimentation
Les chèvres ont besoin d’une abondante consommation d’eau propre, pouvant atteindre 10 litres par jour par animal.
Pour leur alimentation, elles se nourrissent principalement d’herbe en pâture, mais aussi de foin et de paille. Environ un kilogramme à un kilogramme et demi de foin sec par jour par chèvre est recommandé, complété éventuellement par un peu de paille. En période de froid ou de gestation, il convient d’ajouter des céréales ou granulés, qui apportent une énergie concentrée. Une pierre à sel, essentielle pour leur apport en minéraux, coûte environ 15 euros.
Au total, ces dépenses alimentaires s’élèvent à peu près à une vingtaine d’euros par mois.
Les soins vétérinaires
En bonne santé, une chèvre ne nécessite pas de coûts importants, mais en cas de problème, la facture peut vite grimper. Aucun vaccin obligatoire n’est en vigueur, mais il est conseillé de réaliser un dépistage annuel ou triennal de la brucellose, selon votre département. La prise de sang coûte généralement entre 2 et 7 euros, tandis que le déplacement du vétérinaire représente entre 10 et 50 euros ou plus selon la distance. Pour limiter ces dépenses, il peut être intéressant d’emmener directement l’animal au cabinet, mais cela suppose de disposer d’un véhicule adapté, ce qui engendre un coût supplémentaire.
Les traitements antiparasitaires, comme la vermifugation, ne dépassent pas 12 euros par an. Les soins nécessitant une anesthésie sont plus coûteux, notamment à cause de la nécessité de surveiller l’animal après intervention, en raison de leur système digestif sensible. La castration, par exemple, oscille entre 75 et 150 euros, selon les méthodes et la sedation. Enfin, une consultation vétérinaire coûte généralement entre 25 et 40 euros, hors frais de déplacement.