Perdre son cheval, compagnon fidèle et partenaire de nombreuses aventures, est une épreuve profondément touchante. Ce lien unique tisse des souvenirs émouvants lors de concours ou de simples moments de détente, et il est souvent essentiel de lui rendre un dernier hommage pour atteindre la paix intérieure face à sa disparition.
Jusqu’à récemment, la seule option légale après le décès d’un cheval était l’équarrissage. Depuis 2010, cette réalité a évolué : il n’est plus interdit d’organiser une crémation, qu’elle soit réalisée de façon individuelle ou collective. La législation prohibe l’enterrement dans la propriété privée, sous peine d’amende, mais vous pouvez en revanche faire appel à des sociétés spécialisées pour prendre en charge la gestion de la dépouille, dans le respect des règles en vigueur.
Avant toute démarche officielle, il est obligatoire qu’un vétérinaire constate le décès. Ensuite, vous avez deux options : ou il s’occupe des formalités pour vous, ou vous intervenez vous-même en déclarant la mort de votre animal dans un délai de 48 heures via la plateforme de l’IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Équitation), sur votre espace SIRE. Ce portail vous permet également de régler directement les frais liés à l’équarrissage. La déclaration rapide vise à préserver la sécurité sanitaire en évitant la décomposition du corps dans la nature ou un espace clos, tout en permettant de sécuriser l’identité de votre animal contre toute utilisation frauduleuse de ses documents.
Vos obligations suite au décès de votre cheval
Les démarches varient selon que vous possédiez un cheval ou un chien. Dans le cas d’un équidé, l’intervention d’un professionnel est indispensable. La loi interdit d’enfouir l’animal sur votre propriété ou ailleurs, afin de prévenir tout risque sanitaire. C’est donc au propriétaire de coordonner le retrait de la dépouille par une entreprise spécialisée, qui, jusqu’en 2010, envoyait systématiquement ces corps à un centre d’équarrissage, dont les frais étaient à la charge du propriétaire.
Après avoir fait constater le décès par un vétérinaire, vous devrez déclarer cette perte dans un délai de 48 heures sur le site de l’IFCE, en créant un espace dédié à votre animal. En plus, vous pouvez procéder au paiement des frais d’élimination ou de transformation du corps dans cet espace. Ce court délai a pour but de garantir une gestion sanitaire rigoureuse en évitant la prolifération de maladies ou la dégradation des corps animaux.
Par ailleurs, l’enregistrement du décès sert également à sécuriser l’authenticité des documents d’identification, garantissant qu’ils ne seront pas détournés à d’autres fins ou pour d’autres animaux. Cette obligation concerne aussi les animaux domestiques comme les chiens ou les chats, qui doivent eux aussi être déclarés à l’I-cad à leur mort.
En quoi consiste l’équarrissage d’un cheval ou d’un poney ?
Jusqu’à 2010, la seule voie légale pour éliminer un corps de cheval était l’équarrissage. Ce processus implique d’amener l’animal à un point de collecte où il sera stocké avec d’autres dépouilles animales. Ces restes, issus aussi bien d’animaux de ferme que de plus de 40 kilos, sont ensuite soumis à une série de transformations industrielles. Ces processus consistent à recycler les carcasses en produisant divers matériaux : la gélatine à partir des os, l’engrais ou les solvants à partir du sang séché, ou encore des biocarburants et farines animales à partir de la graisse. Le recyclage animal a pour objectif de réduire le gaspillage en valorisant ces matériaux pour différentes industries.
Tarif de l’équarrissage d’un équidé
Le coût pour faire éliminer un cheval ou un poney en passant par le service mutualisé ATM, affilié à l’IFCE, a été négocié pour une période de trois ans. Il dépend de plusieurs éléments, notamment :
- Le département dans lequel se trouve l’animal,
- Le poids de l’animal,
- La catégorie : poney, cheval de selle, de trait, âne, etc.,
- L’âge : moins d’un an, entre un et deux ans, ou plus de deux ans.
Par exemple, selon le tarif en vigueur depuis mars 2022, le prix pour un cheval de plus de deux ans dans le Calvados est d’environ 170 euros la tonne, tandis que dans les Alpes-de-Haute-Provence ou la Corse, il peut atteindre 600 euros. Pour un animal de moins d’un an, le coût s’établit à 26 euros la tonne dans le Calvados ou 90 euros dans cette même région. Le tarif pour un poney varie aussi selon la localisation : en Ain, il s’élève à 95 euros la tonne, ou bien 300 euros dans les Alpes-Maritimes.
La crémation : une option respectueuse pour dire adieu
Depuis sa légalisation, diverses structures proposent désormais l’incinération individuelle ou collective des chevaux, poneys et ânes, permettant ainsi à leur propriétaire de leur rendre hommage de manière digne. La démarche se rapproche des services funéraires pour animaux de compagnie, adaptée aux besoins des équidés. Vous pouvez opter pour une crémation orchestrée par votre vétérinaire ou directement contacter un centre spécialisé pour organiser la collecte après obtention du certificat vétérinaire.
La collecte du corps peut être prise en charge par le prestataire, qui assure aussi le transport vers le crématorium, et il se charge également des formalités administratives si vous le souhaitez. Il suffit de fournir les documents d’identification de l’animal, et si vous souhaitez récupérer son carnet de santé, demandez-le par écrit avec une enveloppe timbrée pour le retour.
La procédure de crémation commence par la mise en place d’une couverture pour respecter la dignité de la dépouille, suivie du soulèvement à l’aide d’un treuil électrique. La durée totale de l’incinération est d’environ une demi-journée. Lors de cette étape, il est possible d’ajouter un objet symbolique comme des fleurs, une friandise ou une mèche de crinière, à condition qu’il ne contienne pas de métaux ou de composants dangereux qui pourraient exploser à la chaleur. La restitution des cendres, en totalité ou en partie, peut se faire dans une urne ou un bijou funéraire, selon la préférence du propriétaire.
Le saviez-vous ? Le poids moyen des cendres d’un cheval oscille entre 20 et 30 kilos. Il est également courant de récupérer une mèche de crinière ou de queue pour conserver un souvenir tangible de l’animal disparu.
A la fin de la crémation, un certificat officiel est remis, marquant la clôture du processus. Organiser une petite cérémonie peut également aider à faire son deuil, offrant un moment de recueillement pour honorer la mémoire de son compagnon.
À savoir : La législation encadre la dispersion des cendres, qui reste autorisée dans certains lieux, tout en imposant des règles pour respecter l’environnement. Vous pouvez disperser les cendres dans un jardin du souvenir, en pleine nature, ou dans votre propre jardin, à condition d’en avoir l’autorisation ou d’être propriétaire.
Tarif de la crémation d’un équidé
Le coût pour une crémation individuelle d’un cheval en France est généralement inférieur à 1 800 euros, tandis qu’en Belgique ou aux Pays-Bas, il peut tourner autour de 1 300 euros, notamment à Numansdorp. La crémation collective, moins coûteuse, avoisine 1 200 euros, avec une dispersion des cendres conforme aux normes environnementales. Il est conseillé de vérifier si votre assurance peut couvrir une partie de ces frais, car cela peut alléger considérablement votre budget.
Où réaliser une crémation ?
Il est possible de faire venir un service spécialisé pour rapatrier la dépouille de votre cheval depuis tous les départements français, ainsi que depuis le Luxembourg, pour un tarif compris entre 300 et 800 euros selon la distance. Ces services existent également en Belgique, en Hollande, en Allemagne et en Suisse, permettant une gestion conforme et respectueuse de l’animal décédé. Une remorque dédiée assure le transport dans le respect de chaque étape du processus.
Ces dernières années, la crémation de chevaux a connu une forte croissance, doublant ou triplant en fréquence. Elle reflète la volonté des cavaliers de rendre hommage à leur ami avec plus de dignité et de respect, malgré un coût supérieur à celui de l’équarrissage, mais offrant une manière plus élégante de clôturer le lien affectif qui unit leur cœur à leur compagnon disparu.