Les races de chevaux françaises à connaître

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Depuis 2011, l’équitation traditionnelle à la française est reconnue comme un patrimoine culturel immatériel mondial par l’UNESCO, témoignant d’une riche histoire centrée sur l’harmonie entre l’homme et le cheval. Historiquement, l’élevage équin a toujours été associé au prestige politique, avec Colbert créant les haras nationaux sous le règne de Louis XIV pour réguler l’élevage privé. Cette tradition séculaire a engendré plusieurs races françaises de chevaux de trait, dont voici un aperçu détaillé.

Variétés françaises de chevaux de trait

Le Percheron

Le Percheron est sans doute la race la plus emblématique de France en matière de chevaux de trait. À la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, il était couramment utilisé pour tracter divers véhicules hippomobiles, ce qui lui a valu le surnom de « diligencier ». Son physique robuste et puissant, associé à une nature calme et facile à manœuvrer, en faisait un outil polyvalent, notamment pour les activités agricoles et le service postal. La taille et le poids varient considérablement, avec des exemplaires atteignant plus de deux mètres au garrot et pesant près d’1,4 tonne. Malgré ses proportions impressionnantes, l’élégance de son allure en fait un cheval très apprécié. De nos jours, les éleveurs le croisent avec des étalons américains afin de l’alléger et de le rendre plus dynamique.

Le Comtois

Avec une stature plus modeste que le Percheron, le Comtois mesure généralement entre 1,50 et 1,65 m, pour une masse allant de 650 à 800 kg. Sa robe est souvent d’un brun foncé ou cuivré, accompagnée de crins « lavés », c’est-à-dire de nuances acajou mêlées à des crins blonds. Connu pour sa résistance, son endurance et sa robustesse, il supporte le travail en extérieur toute l’année. Sa douceur en fait un choix privilégié pour diverses applications, notamment dans le secteur touristique, comme compagnons de traîneaux à Avoriaz. Certains exemplaires portent la marque « TC » sur l’encolure, attestant de leur statut d’étalon reconnu, sélectionné selon des critères stricts par une commission spécialisée.

Le Breton

Le cheval Breton partage souvent une robe alezane à crins lavés avec le Comtois, mais son éventail de couleurs est plus large, comportant aussi des teintes comme bai, aubère, rouan, noir, pangaré ou chocolat. Il existe en deux formes principales : le modèle de trait lourd et le modèle postier, plus léger et plus souple dans ses mouvements. Sa silhouette imposante, avec des muscles bien développés et des membres courts, évoque sa fourchette de taille allant de 1,45 à 1,70 m, pour un poids moyen autour de 750 kg. La région Bretagne s’investit depuis 2011 dans la conservation de cette race, qui a joué un rôle essentiel dans l’histoire militaire, notamment dans l’artillerie napoléonienne.

L’Ardennais

Originaire de la région des Ardennes, cette race de trait s’est adaptée au fil du temps pour devenir une espèce polyvalente. En début de XIXe siècle, elle était réputée pour ses qualités en tant que cheval de selle, notamment lors des campagnes napoléoniennes en Russie. Évoluée par le travail des éleveurs, elle est devenue à la fois un cheval lourd et puissant de trait. En danger d’extinction, l’Ardennais a connu un regain d’intérêt récemment grâce à des préoccupations écologiques, étant idéal pour l’entretien des espaces verts ou le débardage forestier. Sa masse adulte peut dépasser la tonne en fonction de son utilisation.

L’Auxois

De robe généralement baie ou rouanne, cette race a failli disparaître dans les années 1970. Avec des effectifs encore faibles, elle est préoccupée par la consanguinité, étant la seule race de trait français entièrement locale, non exportée. La communauté agricole a lancé des programmes de valorisation, notamment la production de lait par des juments auxoises, dans le but de soutenir sa survie. En 1991, cette race a été officiellement reconnue comme menacée par la Protection des Races Menacées (PRM).

Le Boulonnais

Surnommé le « pur-sang des chevaux de trait » ou le « colosse blanc », le Boulonnais est remarquable pour sa grande taille et sa robe souvent grise. Si sa viande est très appréciée, cette race fait aussi face à un déclin naturel. Vif et endurant, il peut maintenir un trot énergique sur de longues distances, ce qui lui permet d’être utilisé par la brigade équestre de Boulogne-sur-Mer ou dans des spectacles équestres comme ceux du théâtre Zingaro dans la pièce Ex Anima.

Le Cob normand

Le Cob normand, plus léger que ses homologues destinés à la boucherie, présente une silhouette plus élancée. Enraciné dans la tradition locale, il se distingue comme un cheval de trait léger capable aussi de monter. Ses couleurs de robe varient entre bai, alezan, aubère ou gris, et sa taille oscille entre 1,58 et 1,71 m pour un poids généralement autour de 550 kg. Endurant et sportif, il est souvent choisi pour des activités dynamiques ou équestres variées.

Le Poitevin mulassier

Natif du marais poitevin, ce cheval s’adapte parfaitement aux zones humides, ce qui explique son élevage en plein air depuis toujours. Dans les années 1990, la ville de Niort a investi dans sa valorisation grâce à la production de lait de juments. Polyvalent, il est employé en selle ou pour l’attelage, et même par des services municipaux pour le ramassage des déchets. Son tempérament calme en fait aussi un excellent partenaire pour l’équithérapie.

Le Trait du Nord

Caractérisé par sa silhouette robuste, courte et musclée, le Trait du Nord possède une robe variant du baie au rouan, en passant par l’alezan et l’aubère. Sa capacité à supporter des conditions difficiles en fait un cheval de travail autrefois destiné aux cultures céréalières ou betteravières. Chaque année, le dernier dimanche de juillet, la ville de Cambrai organise un défilé mettant en valeur les plus belles représentations de cette race.

Les races françaises de chevaux de sang

Le Trotteur français

Le Trotteur français se distingue comme l’une des rares races de trotteurs dans le monde, même s’il n’est pas soumis à un standard strict. Son physique varie selon qu’il est destiné au trot monté ou attelé, avec une taille allant de 1,55 à 1,70 m. Vifs, résistants et puissants, ces chevaux présentent une musculature développée et des sabots solides, témoignant d’une grande tenacité et d’un engagement total dans leur tâche.

Le selle français

Créée officiellement en 1958, cette race résulte de la fusion de plusieurs variétés de demi-sang. N’étant pas une race purement protégée, elle est le fruit de croisements avec des chevaux non français, ce qui lui confère une grande diversité. Reconnu pour ses qualités en saut d’obstacles, le selle français se caractérise par une silhouette harmonieuse avec un dos droit, une croupe musclée et une arrière-main puissante.

Le camargue

Ce petit cheval rustique, à la robe grise, est un symbole fort de la région méditerranéenne. Son origine légendaire, évoquant une “naissance de l’écume de la mer”, renforce son image de liberté. La reproduction est laissée à la nature, ce qui limite parfois la sélection. Très peu dressés, ces chevaux pâturent toute l’année et se révèlent capables de brouter même sous l’eau dans les zones salines, où ils puisent leur nourriture en toute autonomie.

Le mérens

Vivant principalement dans les montagnes pyrénéennes, le Mérens est un petit équidé à la robe noire. Adapté à l’estive estivale, il possède une excellente stabilité et une habileté remarquable sur les terrains escarpés, grâce à ses sabots sûrs. Après une baisse dramatique des effectifs dans les années 1970, des efforts de conservation ont permis de faire remonter le nombre, mais sa population reste fragile depuis 2009.

Le cheval corse

Originaire de l’île de Corse, ce petit cheval de selle arbore souvent une robe noire, pangaré ou baie. Il incarne l’identité locale et est principalement utilisé pour le tourisme équestre, étant très apprécié pour ses capacités à évoluer sur des sentiers difficiles. Sa polyvalence l’amène aussi à être employé dans des disciplines comme le polo, l’équitation de travail ou l’endurance.

Le castillonnais

Ce petit cheval de selle, proche du Mérens, se distingue par sa robe noir pangaré ou bai foncé. En cours de standardisation, il est connu pour son agilité, son endurance et sa capacité à porter de lourdes charges, à un peu moins de 1,55 m au garrot. Habitué des terrains montagneux, il se montre calme, sensible et adapté à l’équithérapie, tout en étant performant en attelage.

Le cheval d’Auvergne

Officialement reconnu en 2012, ce petit équidé, mesurant entre 1,43 et 1,57 m, arbore une robe baie uniforme. Pesant entre 450 et 650 kg, il est un compagnon polyvalent, aussi à l’aise en selle qu’en attelage. Anciennement un animal de labour, capable de parcourir de longues distances, il reste aujourd’hui un atout pour des activités de loisir et de travail.

L’anglo-arabe

Né du croisement entre chevaux arabes et purs-sangs, cette race s’est développée à la fin du XVIIIe siècle en France ainsi qu’en Angleterre et en Russie. Malgré la diminution de son élevage en France, elle demeure robuste, légère, courageuse et dotée d’une forte personnalité, avec une amplitude de caractéristiques due à la diversité généalogique. Elle excelle dans les disciplines équestres où légèreté et agilité sont essentielles.

L’anglo-normand

Issu des croisements du XIXe siècle entre Purs-sangs, trotteurs anglais et chevaux normands lourds, l’Anglo-Normand a connu son apogée dans la deuxième moitié du XIXe siècle, notamment sous le Second Empire. Sa popularité décroissante liée à la modernisation a conduit à le réorienter vers les sports équestres, où il s’est imposé comme une des principales races pour la compétition internationale dans les années 1950 et 1960.

Le henson

Créé au début des années 1970 pour accompagner la croissance du tourisme équestre dans la baie de Somme, le Henson est né du croisement entre des Selles français, des Anglo-arabes et des Fjords. Reconnu officiellement en 2003, ce cheval se distingue par sa silhouette élancée (1,50 à 1,60 m) et sa robe isabelle ou baie, avec une raie dorsale caractéristique. Résistant aux sols sableux ou marécageux, il supporte une vie en liberté, reflétant l’esprit sauvage de la région.