Les Haras Nationaux : Rôle, Objectifs et Organisation

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Les Haras nationaux remontent à l’époque de Louis XIV. Après une période d’oubli, c’est Napoléon qui les a relancés en 1806, en créant une structure regroupant 23 sites historiques. En 2010, ils ont été intégrés à l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation (IFCE).

Cependant, leur mission principale demeure, axée sur la sauvegarde des races françaises de chevaux, tout en allant bien au-delà. Leur rôle consiste aussi à encourager l’élevage, à mettre en valeur diverses activités équestres, qu’elles soient sportives, culturelles ou économiques. Découvrez leurs finalités, leurs missions et leur organisation.

Les haras nationaux : un peu d’histoire !

Au XVIIe siècle, la monarchie confie à Colbert la tâche de créer un réseau de haras pour restaurer la cavalerie nationale, décimée par des guerres successives, et pour éviter de dépendre des importations étrangères. La première installation royale voit le jour en 1715, imposant aux propriétaires de chevaux de déclarer annuellement leurs juments, tout en assurant une tutelle automatique sur les mâles, afin de préserver la pureté des races. La Révolution française met fin à ce système en 1790, mais Napoléon le relance en 1806 sous le nom de Haras nationaux, adaptant leur fonctionnement selon les besoins militaires et agricoles de chaque époque.

À partir des années 1960, les usages évoluent, la demande en chevaux étant désormais centrée sur le sport et les loisirs. Les sites deviennent alors des lieux pour les sociétés, les collectivités et les associations équestres, gagnant en autonomie. En 1999, la création de l’établissement public administratif « Les Haras nationaux » officialise cette organisation, toujours sous la tutelle du ministère de l’Agriculture. Cependant, avec la croissance urbaine dans les années 2000, leur implantation sur des territoires densément peuplés devient problématique.

Finalement, en 2010, l’ensemble des Haras nationaux est transféré à l’IFCE, tout en conservant leur identité pour continuer à valoriser l’art équestre.

Quelles sont la vocation et les objectifs des Haras nationaux ?

Initialement conçus pour préserver les races chevalines françaises, leur rôle a considérablement évolué au fil du temps. Depuis les années 2000, leur priorité est de soutenir la filière équine dans son ensemble. Cela consiste à générer de la valeur, aussi bien sur le plan culturel qu’économique, en fédérant autour d’eux l’ensemble des professionnels du secteur. Leur fonction s’est aussi étendue à la fourniture de services pour les acteurs du monde hippique (éleveurs, collectivités, associations, clubs).

La préservation du patrimoine équestre constitue également une de leurs missions, couvrant à la fois le patrimoine immobilier et les savoir-faire traditionnels liés à la sellerie, au harnachement ou à l’attelage. La majorité des Haras sont aujourd’hui gérés par des collectivités locales, qui maintiennent souvent l’image prestigieuse de la marque à travers divers événements : journées portes ouvertes, participations à des salons internationaux, campagnes de financement participatif, etc.

Leur priorité demeure le développement des races françaises de chevaux :
De trait, de sport ou de selle, ils assurent la gestion des reproducteurs (étalons et juments) et contribuent à la formation des éleveurs et cavaliers.

Comment fonctionne la structure des Haras nationaux ?

Autrefois organisés région par région, chaque site était spécialisé dans une race spécifique. Aujourd’hui, l’IFCE – qui a pris la relève — gère une organisation plus vaste. La marque « Haras nationaux » continue d’être utilisée pour valoriser le savoir-faire traditionnel, en particulier dans les disciplines de l’attelage et de la sellerie, même si l’administration centrale se trouve à Saumur, notamment au sein du Cadre noir.

La direction générale repose sur un directeur, un adjoint et un écuyer issus du Cadre noir de Saumur. Elle est encadrée par un conseil d’administration comprenant :

  • 7 représentants de l’État
  • 1 commissaire du Gouvernement
  • 12 membres issus des organisations professionnelles
  • 4 représentants du personnel

Le réseau national s’étend sur tout le territoire avec six délégations régionales et quatre sites majeurs :

  • Le Cadre noir de Saumur, siège administratif principal
  • Le Haras de Pompadour
  • Le Haras du Pin
  • Le Haras d’Uzès

Chaque site est spécialisé selon ses activités : par exemple, la gestion du Système d’Information Relatif aux Équidés (SIRE) est rattachée à Pompadour, tandis que la formation professionnelle se concentre principalement à Saumur, au Pin et à Uzès. Certains Haras, comme ceux d’Uzès ou de Pompadour, conservent leur reconnaissance locale et l’utilisation de leur nom, en partenariat avec l’IFCE, via des protocoles d’utilisation ou de cession de site.

En tant qu’opérateur public, l’IFCE — dépendant du ministère de l’Agriculture — pilote toutes les activités relatives aux chevaux, telles que :

  • L’environnement et la biodiversité
  • L’économie du secteur hippique
  • Les sports et loisirs équestres
  • Le bien-être animal
  • L’agriculture et la génétique
  • Les enjeux sociaux liés au monde équestre

En plus de ses missions traditionnelles, l’IFCE développe des actions variées comme la formation professionnelle, la valorisation du patrimoine culturel équestre, la traçabilité sanitaire, le soutien aux pratiques sportives, la recherche et l’innovation, ainsi que l’accompagnement réglementaire de la filière.

L’héritage transmis par les Haras nationaux

Au sein de l’IFCE, plusieurs valeurs fondamentales issues des Haras ont été conservées, telles que l’excellence, qui guide l’amélioration continue de la qualité, et l’impartialité, garantissant un traitement équitable pour tous, peu importe la région ou le partenaire.

Leur héritage inclut aussi un profond engagement, incarné par une action constante, et une volonté de persévérer face aux défis. Enfin, l’esprit d’innovation demeure essentiel :adapter les pratiques traditionnelles pour répondre aux besoins contemporains, tout en valorisant le savoir-faire ancestral avec une touche de modernité.

Aujourd’hui, les Haras nationaux — sous la bannière de l’Tendances et animaux — continuent d’exercer une influence majeure dans l’élevage équin et dans la promotion des activités équestres. Leur rôle est clé dans le développement, la sauvegarde et la mise en valeur de toutes les disciplines et filières autour du cheval.

Crédit photo : Aymeric Pinel