Les 5 mythes courants sur les chevaux démystifiés

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Les équidés ont été des compagnons précieux pour l’humanité depuis des siècles, étant partie intégrante du paysage français. Cependant, malgré leur présence régulière, il reste beaucoup d’idées fausses qui circulent à leur sujet, surtout en dehors des milieux spécialisés. Cet article propose de clarifier cinq de ces malentendus courants au sujet des chevaux.

Idée reçue n° 1 : Nourrir un cheval accidentellement rencontré dans un champ ne pose pas de problème

Les chevaux sont connus pour leur appétit vorace et leur tolérance à une grande variété d’aliments, ce qui pousse certains à leur offrir de la nourriture lors de promenades sans penser aux risques. Pourtant, remettre de la nourriture à un cheval peut avoir des conséquences graves, voire fatales. La raison principale réside dans la fragilité de leur système digestif, qui requiert une attention particulière pour éviter toute perturbation. Ces dernières peuvent entraîner des troubles de santé sévères ou même mettre en danger la vie de l’animal.

De nombreux chevaux peuvent sembler maigres, mais cela ne signifie pas qu’ils ont besoin d’être davantage nourris pour retrouver une silhouette plus saine. Certains présentent des maladies nécessitant un régime strict pour contrôler leur poids ou gérer des intolérances alimentaires, comme celle à l’amidon. Offrir une nourriture inappropriée ou en quantité excessive peut provoquer des coliques, une condition sérieuse nécessitant une intervention vétérinaire.

Voici quelques règles essentielles : il ne faut jamais donner de pain, car un pain mou peut provoquer une obstruction œsophagienne fatale ; évitez aussi les restes de légumes ou les déchets de tonte, qui peuvent fermenter ou contenir des toxines ; enfin, toute modification de la nourriture doit être encadrée par un professionnel. Lorsqu’on veut faire plaisir à un cheval croisé, il vaut mieux s’abstenir de lui donner quoi que ce soit, car cela pourrait compromettre sa santé.

Idée reçue n° 2 : Les chevaux perçoivent uniquement le noir et blanc

Contrairement à une croyance populaire, les chevaux ne voient pas en monochrome. Leur vision repose sur un système dichromatique, ce qui signifie qu’ils distinguent principalement deux spectres de couleurs, principalement les tons de bleu et de jaune. Les rouges et verts leur apparaissent en nuances de gris, ce qui limite leur perception chromatique.

Leur sens de la vue crépusculaire est remarquable, grâce à la présence de cellules spécialisées appelées bâtonnets, qui leur permettent de mieux discerner dans la pénombre. De plus, leur œil possède une couche réfléchissante, le tapetum lucidum, qui augmente leur capacité à voir dans l’obscurité, un avantage par rapport à l’humain. Cependant, leur adaptation à la lumière est plus lente, il est donc conseillé de leur laisser le temps de s’acclimater lorsque leur environnement change brutalement, comme lors d’un déplacement dans une écurie sombre ou dans un van.

Ils peuvent percevoir de manière relativement précise les objets à distance, leur perception de la profondeur étant moins bonne que celle des humains, mais meilleure que celle des chiens ou des chats. Bien que leur vision binoculaire leur permette d’évaluer la hauteur ou la profondeur des obstacles, ils utilisent souvent le mouvement de leurs oreilles pour mieux cibler ce qu’ils regardent.

Idée reçue n° 3 : Les chevaux ne savent pas nager

Il est courant de penser que, en raison de leur structure corporelle, les chevaux ne sont pas capables de nager. En réalité, ils peuvent se déplacer dans l’eau et certains savent nager. Cependant, ce mode d’expression n’est pas naturel pour eux et leur demande un apprentissage. Les chevaux sont des animaux de proie, instinctivement très prudents face aux environnements aquatiques, surtout si leur expérience préalable n’a pas été positive.

Leux ne ressentent pas nécessairement le besoin de nager, et leur peur peut être accentuée par des éléments comme la réflexion du soleil sur la surface de l’eau ou le grondement d’une cascade. Néanmoins, dans des conditions adaptées—une eau tempérée ensoleillée par exemple—certains peuvent évoluer dans l’eau, en utilisant un trot pour se déplacer en ligne droite ou un galop pour plus d’effort. Des installations équipées de couloirs de nage sont parfois utilisées pour améliorer leur musculature ou leur endurance.

Il est essentiel de respecter leur individualité : certains chevaux apprécient les baignades, quand d’autres les évitent à tout prix.

Idée reçue n° 4 : Les chevaux sont des animaux solitaires

Si l’on voit parfois un seul cheval dans un pré, on pourrait en déduire qu’ils préfèrent vivre isolés. En réalité, leur comportement naturel est celui de la vie en groupe. Dans la nature, une harde est généralement organisée autour d’un étalon, avec plusieurs juments et leurs jeunes. Lorsqu’un jeune atteint un certain âge, il quitte son groupe d’origine pour rejoindre un autre groupe ou former une bande de célibataires, notamment si c’est un étalon.

La vie en communauté est vitale pour leur survie : étant des proies, ils ont besoin d’être entourés pour se reposer en toute sécurité et pour bénéficier d’une vigilance collective. Des études ont montré que l’isolement provoque chez eux stress, comportements répétitifs et agressivité. Les jeunes isolés dès leur jeune âge ont également une capacité limitée à communiquer et à lire les signaux sociaux des autres chevaux.

Idée reçue n° 5 : Les chevaux de trait ne sont pas destinés à être montés

Contrairement à une idée reçue, les chevaux de trait peuvent tout à fait être montés. Beaucoup pensent qu’ils se limitent à la traction ou au travail dans les champs, en raison de leur taille et de leur rôle historique. Pourtant, ils ont toutes les capacités pour porter un cavalier, avec une expérience d’équitation qui peut leur convenir tout autant que celle des chevaux de selle. La principale différence réside dans la gestion du volume et du poids, qui demande au cavalier une attention particulière.

Il faut également prendre en compte que chaque cheval a ses préférences : certains aiment être montés, d’autres moins. Leur intérêt pour l’équitation dépend de leur tempérament, du saut, de la selle, du terrain et de leur condition physique. Comme tous les animaux, ils réagissent de manière individuelle à l’interaction avec leur environnement, rendant donc chaque expérience unique.