Le cheval emblématique de la liberté, le mustang, occupe une place particulière dans l’imaginaire collectif, symbolisant l’esprit sauvage et indomptable de l’Amérique. Véritable mythe, il est étroitement associé à l’histoire et à la culture de cette région. Si vous souhaitez découvrir ce cavalier hors normes, laissez-nous vous guider dans l’univers fascinant du mustang.
Origine du nom du mustang
Le terme « mustang » trouve ses racines dans le vocabulaire hispano-mexicain, plus précisément dans le mot mestengo. Ce dernier dérive de l’espagnol mesteño et peut se traduire de différentes façons : « errant », « indompté » ou encore « sans maître ». Ces variantes reflètent la nature sauvage de ce cheval qui vit en troupeaux libres, sans propriétaire humain.
Bien que profondément liée à l’histoire de l’Amérique, cette race n’y serait pas née naturellement. Son origine remonte à la période des explorations européennes, puisque le continent a vu disparaître ses chevaux indigènes il y a plusieurs millénaires. C’est lors de son deuxième voyage que Christophe Colomb, après avoir reçu des chevaux de l’Espagne, leur permit d’être réintroduits en Amérique, marquant le début de leur établissement à travers le continent. Au fil des siècles, l’élevage de ces chevaux se propagea dans cette région encore en pleine exploration.
Toutefois, cette narration ne répond pas entièrement à la question du mode de vie du mustang. En effet, cette créature est née de la réintroduction du cheval domestique dans la nature, soulevant une énigme : comment se fait-il qu’il soit considéré comme un animal « sans maître » ?
Le mustang, incarnation du marronnage
Le mustang représente la transformation des chevaux domestiques en animaux totalement sauvages. Ce processus, appelé marronnage ou féralisation, désigne la transition d’un animal de compagnie ou de ferme vers un mode de vie en liberté totale. Ces équidés ont souvent été relâchés ou ont échappé à leurs propriétaires, souvent en raison de maladies, lorsqu’il était devenu difficile ou coûteux de continuer à les entretenir. Leur nature grégaire leur a permis de se rassembler, créant ainsi des vastes troupeaux évoluant dans les grandes plaines américaines. La relative absence de prédateurs dans ces zones favorise leur survie. Le puma demeure sans doute leur principal danger.
Leur adaptation à cet environnement particulier a métamorphosé leur morphologie, avec une taille allant généralement entre 1,32 m et 1,50 m au garrot. Leur robe ne suit pas de modèle spécifique, car ils n’ont pas subi de sélection humaine. La nature a plutôt favorisé un cheval résistant, endurant et frugal, capable de survivre dans des habitats difficiles.
Lorsqu’ils ont été progressivement intégrés à l’histoire de la conquête de l’Ouest, ces chevaux sauvages furent souvent capturés pour diverses utilisations : alimentation, travail ou commerce. À l’époque, on estimait que près de 2 millions de mustangs évoluaient en liberté. Les hommes ont également, à certaines périodes, introduit volontairement des chevaux domestiques dans leurs populations pour favoriser leur improvement génétique, en espérant obtenir par croisements des spécimens toujours plus résistants et robustes.
caractéristiques et description du mustang
Élever un mustang dans un cadre contrôlé constitue un défi de taille, exigeant une sélection rigoureuse pour préserver la santé de la population tout en évitant la consanguinité. À l’inverse, la vie en liberté a permis la naissance d’un cheval extrêmement robuste. La structure sociale de leur troupeau limite naturellement ce risque : un seul étalon s’occupe généralement d’un groupe de plusieurs juments, tandis que les poulains et jeunes mâles ou femelles sont progressivement exclus vers l’âge de trois ans ou à la première saison des chaleurs.
La silhouette de ce cheval est trapue, doté d’une croupe basse et inclinée, avec une ossature solide. Ses sabots sont si résistants que l’on peut souvent se passer de ferrure. Le mustang, véritable cheval rustique, combine agilité, vitesse et endurance. Ces caractéristiques lui ont permis de s’adapter aux climats extrêmes des territoires canadiens et américains, peuplés de prédateurs ou de conditions difficiles. Leur force et leur endurance ont inspiré, entre autres, le nom de modèles emblématiques comme la Ford Mustang ou le chasse P-51 Mustang.
La capacité à assimiler efficacement les nutriments en dépit d’un régime pauvre témoigne également de leur résilience. Leur système digestif, commun à toutes les races de chevaux, leur confère une grande autonomie alimentaire.
La présence du mustang dans certains territoires suscite aujourd’hui des débats : pour certains, ces chevaux sauvages représentent une espèce invasive, menaçant l’équilibre environnemental, la biodiversité et le bétail domestique. D’autres rappellent leur histoire ancestrale, soulignant que ces équidés occupent des zones peu exploitées par l’homme ou ses animaux, notamment dans des régions arides où l’eau se fait rare.
le mustang, un symbole fort
En 1971, la législation américaine a interdit la mise à mort ou l’empoisonnement des mustangs, afin de préserver cette espèce emblématique. La croissance de leur population, parfois démesurée selon les régions et le nombre de prédateurs présents, oblige à instaurer des stratégies de contrôle.
La méthode privilégiée consiste à capturer un troupeau par dressage, en utilisant une technique innovante : un cheval est entraîné pour guider le groupe vers une zone clôturée, permettant de faire des prélèvements ou de procéder à des adoptions sans tuer les animaux. Ces dernières années, face à des populations en forte croissance, l’abattage a aussi été mis en œuvre pour limiter leur impact.
Le mustang a également une forte dimension symbolique aux États-Unis, où il est considéré comme la monture légendaire des Indiens d’Amérique. Sur la vallée de Nemaiah, en Colombie-Britannique, des initiatives indiennes, notamment celles des Xeni Gwet’in, sont déployées pour préserver leur territoire et leur patrimoine, dans lequel les mustangs occupent une place centrale.
Au-delà de cette symbolique romantique, le mustang incarne aussi la résistance et la liberté, bien que le mythe cache une réalité plus accessible : c’est un animal doté d’une relative facilité à la domestication, capable de devenir un compagnon fidèle une fois qu’on lui offre un peu de confiance et de patience.