L’importance du ferrage chez le cheval : raisons et bénéfices

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La pratique du ferrage chez le cheval remonte à des siècles et occupe une place essentielle dans la gestion quotidienne des équidés domestiques. Elle consiste à fixer des dispositifs métalliques ou d’autres matériaux sur les sabots pour les protéger contre l’usure prématurée et pour optimiser leurs performances lors de diverses activités. L’utilité de cette opération varie selon le mode de vie, le travail et l’environnement du cheval. Dans cet article, vous découvrirez en quoi consiste concrètement le ferrage et comment il évolue avec les approches modernes.

Protection des sabots

Les sabots d’un cheval sont réalisés dans une substance appelée kératine, la même matière que celle des ongles humains. En liberté, leur usure se fait naturellement de façon équilibrée par rapport à leur croissance, permettant un renouvellement optimal. Toutefois, lorsqu’un cheval est en captivité, il évolue souvent sur des surfaces dures telles que le béton ou le pavé, ce qui peut accélérer l’usure et causer des dommages. Le ferrage sert à préserver la santé du sabot en évitant cette usure excessive, afin d’assurer une marche confortable, sans douleur ni risque de déformation.

Dans un cadre domestique ou urbain, cette protection devient donc cruciale pour permettre aux chevaux de se déplacer librement et en sécurité, même sur des sols abrasifs ou difficiles.

Amélioration de la stabilité

Lorsqu’il s’agit d’activités sportives ou de travail, une meilleure adhérence au sol devient souvent nécessaire. Sur des terrains glissants ou accidentés, la traction renforcée permet au cheval d’éviter les glissades et les chutes. Pour cela, des fers à cheval spécifiques sont conçus avec des textures ou des appendices comme des crampons, visant à augmenter la prise au sol. Cette démarche est privilégiée dans des disciplines comme le saut en obstacle, le dressage ou encore lors de rassemblements de chasse ou de transport de charges lourdes.

Soutien articulatoire et structurel

Certains équidés présentent des vulnérabilités du sabot ou des membres, nécessitant un appui supplémentaire. Des fers spécialisés, souvent réalisés sur mesure par un maréchal-ferrant qualifié, redistribuent le poids et soulagent les zones fragiles ou déformées. Ces dispositifs contribuent à limiter la pression sur les zones faibles et à prévenir les aggravations, ce qui améliore indéniablement leur confort de vie et leur mobilité.

Prévention et soin des maladies du sabot

L’utilisation de fers bien ajustés peut aussi jouer un rôle préventif contre certaines pathologies. Par exemple, ils peuvent diminuer la probabilité de fissures ou de déformations du sabot qui, si elles ne sont pas traitées, risqueraient de provoquer des infections ou d’autres complications graves. Par ailleurs, dans certains cas, des fers thérapeutiques, élaborés en collaboration avec un vétérinaire, sont utilisés pour traiter des affections spécifiques du sabot ou des membres.

Est-ce que tous les fers sont en métal ?

Non, la fabrication des fers à cheval ne se limite pas à l’utilisation du fer ou de l’acier. Historiquement, ces matériaux étaient privilégiés pour leur solidité et leur facilité de travail. Aujourd’hui, une diversité de matières est employée pour répondre à des impératifs de confort, de performance ou de bien-être animal.

Les fers en aluminium ont gagné en popularité, notamment dans les sports équestres exigeant rapidité et agilité, comme la course ou certains essais de saut. Leur poids réduit soulage la fatigue du cheval, même si leur durabilité est moindre, ce qui peut nécessiter un remplacement plus fréquent. Cependant, cette légèreté contribue à améliorer la souplesse et la performance globale.

Les matériaux en plastique ou caoutchouc sont privilégiés pour des usages spécifiques, tels que corriger une démarche ou apporter un soutien supplémentaire dans des situations de santé particulières. Leur capacité à absorber les chocs et à offrir une meilleure adhérence est un avantage notable, notamment pour les terrains glissants ou durcis. Ces matériaux ont aussi l’avantage de diminuer la contrainte sur les structures du sabot et du membre.

Les matériaux composites, associant divers éléments comme la fibre de carbone ou de kevlar, permettent de fabriquer des fers légers, flexibles et robustes. Leur conception vise à respecter la souplesse naturelle du sabot, favorisant la reprise circulatoire et apportant davantage de confort au sujet.

Certains fers se fixent directement par collage plutôt que par clouage, une option obtenue avec des matériaux composites ou plastiques. Cette solution est souvent recommandée pour les chevaux dont les sabots sont fragilisés ou sensibles, évitant ainsi d’aggraver leur état en limitant la manipulation mécanique.

Vers une tendance plus naturelle : le déferrage

De nos jours, le débat autour de la nécessité de ferrer tous les chevaux est de plus en plus présent. Certains professionnels estiment que, dans de nombreux cas, le ferrage n’est pas indispensable, surtout pour ceux qui vivent dans des conditions peu exigeantes ou qui ne pratiquent pas de sport intensif. La philosophie du maintien du sabot dans une approche « au naturel » prône le respect de sa santé sans intervention artificielle, à condition d’adapter la gestion à la vie et aux activités du cheval. Des études et observations montrent que laisser un cheval sans fers peut souvent favoriser sa santé et son bien-être général.

Le surpoids et la fixation métallique empêchent la semelle du sabot de se dilater et d’évacuer naturellement les forces lors du contact avec le sol. Un sabot non ferré peut ainsi mieux absorber les chocs, réduire le stress sur les articulations et favoriser une circulation sanguine optimale. Enfin, il peut offrir une meilleure stabilité sur certains terrains, notamment ceux plus meubles ou accidentés.

Le passage au déferrage doit cependant être bien planifié : la transition demande un accompagnement professionnel pour assurer une adaptation progressive. Il convient d’étudier l’environnement, le mode de vie et les besoins spécifiques de chaque cheval. Un maréchal-ferrant ou un vétérinaire pourra évaluer si cette démarche est adaptée. Par ailleurs, un entretien régulier du sabot par un parage approprié est essentiel pour préserver leur forme naturelle et leur santé. La période d’adaptation demande également de la patience, notamment lorsqu’il s’agit de surfaces difficiles ou abrasives.