Souvent entendu : « monter à cheval est néfaste pour la colonne vertébrale ! » Pourtant, cette idée est erronée. La pratique de l’équitation peut en réalité apporter de nombreux bienfaits. Lorsqu’un cavalier adopte une position correcte, il engage et renforce les muscles qui soutiennent sa colonne vertébrale ainsi que sa ceinture abdominale. Un tronc solide et tonifié est bénéfique pour le dos, notamment pour la région lombaire et cervicale !
Nous allons vous démontrer pourquoi l’équitation n’est pas une menace pour votre dos, même si vous souffrez de douleurs lombaires.
Les muscles sollicités lors de la pratique équestre
Outre les adducteurs, présents dans l’intérieur des cuisses, et les mollets, qui aident à maintenir la pression sur le cheval, c’est surtout la musculature du dos, du bassin et de la sangle abdominale qui est principalement engagée.
Effectivement, pour bien s’asseoir et suivre le mouvement de l’animal, le cavalier doit mobiliser des muscles spécifiques, notamment ceux du rachis pour amortir les secousses liées aux différentes allures. La colonne vertébrale, ou rachis, s’étend du haut du cou jusqu’au sacrum en passant par les régions dorsale et lombaire.
Pratiquer l’équitation contribue à renforcer le rachis en améliorant la tonicité des muscles érecteurs situés dans le bas du dos.
C’est également une activité qui favorise le développement musculaire latéral autour des vertèbres et dans la ceinture abdominale. C’est pourquoi il est préférable d’éviter une pratique intensive dès le départ. Une progression douce permettra à la musculature de s’adapter, d’amortir les impacts et de réduire les tensions posturales.
Les muscles principalement sollicités lors de l’équitation ont tendance à gagner en longueur plutôt qu’en volume, ce qui confère aux cavaliers une silhouette élancée et harmonieuse. Voilà l’un des nombreux atouts de la discipline équestre !
Les principaux risques et inconvénients de l’équitation sur le corps
Malgré ses nombreux avantages, il est important de connaître ses éventuels inconvénients. Le plus important reste le risque de chute. En respectant les consignes de sécurité, les accidents peuvent être limités :
- Porter un casque de protection pour la tête ;
- Utiliser des bottes ou des bottines avec des jambières pour limiter la douleur en cas de coup de pied ;
- Choisir un harnachement adapté à l’animal.
Des comportements responsables incluent aussi :
- Privilégier les chemins cavaliers en extérieur ;
- Pratiquer dans un manège ou une carrière peu profonde et souple ;
- Ne pas pousser son poney ou son cheval à galoper lors de rattrapages ou de retours de promenade ;
- Maîtriser continuellement sa monture.
Cependant, le cheval étant un animal naturellement sensible, il peut réagir brusquement, surtout en cas de peur, entraînant des traumatismes, principalement au niveau de la tête ou du cou. Le port du casque est donc primordial. Statistiquement, les autres blessures concernent la poitrine, les membres ou encore le ventre.
Il est donc essentiel de ne pas négliger ces risques. Pourtant, beaucoup de cavaliers expérimentés traversent une longue vie sans accidents majeurs.
Saviez-vous ? Selon une étude de l’association Tendances et animaux, parmi les activités sportives, l’équitation présente un risque de blessures graves supérieur à celui du ski ou de la course automobile.
En réalité, le dos n’est pas forcément la partie la plus vulnérable en équitation. La discipline demande une vigilance constante. Il faut toutefois éviter le stress excessif en adoptant une posture détendue, souple, qui sera la plus bénéfique pour votre dos !
Pratiquer l’équitation en cas de lombalgie : est-ce possible ?
Une lombalgie n’interdit pas forcément la pratique du sport équestre. Néanmoins, pour les jeunes en phase de croissance, notamment à l’adolescence, une surveillance médicale renforcée est recommandée en cas de douleurs lombaires persistantes.
Astuce : Chez les enfants et adolescents, il est conseillé de faire vérifier leur rachis par un professionnel deux fois par an pour prévenir toute complication.
Chez l’adulte, les lombalgies peuvent avoir diverses origines : mauvaises postures, inactivité, faiblesse musculaire de la sangle abdominale ou dorsale. Lorsqu’elle est bien encadrée, la pratique équestre peut aider à corriger la posture et à renforcer la musculature, ce qui soulage souvent la douleur. Avant la séance, un échauffement adapté est essentiel pour éviter les contractures et les tensions musculaires.
Dans tous les cas, un contrôle médical annuel est vivement conseillé pour faire un état des lieux du dos et obtenir un certificat médical attestant de la capacité à monter à cheval.
À noter : Certaines restrictions temporaires peuvent s’appliquer, notamment en cas de douleur articulaire ou dorsale importante. Il convient alors d’attendre la résolution du problème ou de consulter un spécialiste avant de reprendre une activité sportive.
Scoliose et équitation : peut-on combiner les deux ?
Selon le chirurgien pédiatrique Raphaël Vialle, praticien à l’hôpital Trousseau à Paris, faire du sport, y compris de l’équitation, n’est pas contre-indiqué en cas de scoliose. Il souligne que la pratique sportive favorise une musculature équilibrée, ce qui contribue à protéger le dos et à diminuer l’impact de la déformation, même pour les enfants et les adultes atteints de scoliose.
Par contre, les activités qui causent un déséquilibre musculaire ou qui compriment la colonne vertébrale, comme certains sports de musculation intensifs, sont à éviter si la scoliose est douloureuse. L’équitation, en revanche, permet d’obtenir un tonus musculaire harmonieux, une excellente prévention pour la santé rachidienne.
Et avec une hernie discale, puis-je encore monter à cheval ?
Une hernie discale, souvent douloureuse, peut compliquer la pratique de l’équitation. Toutefois, monter à cheval n’est pas automatiquement interdit si la posture est correcte. Renforcer la ceinture abdominale aide à soulager la pression sur les vertèbres. Sous réserve de l’avis médical, il est tout à fait envisageable de continuer à monter, en évitant les impacts excessifs comme le trot assis ou les chutes, et en informant votre instructeur pour adapter la séance.
Pour ceux qui ont préféré d’autres disciplines, il existe aussi des alternatives comme le sulky ou l’attelage, qui peuvent convenir tout aussi bien selon le cas.
En résumé : l’équitation est-elle bonne pour le dos ?
Associée à la marche à pied ou à la natation, l’équitation peut représenter une activité bénéfique pour le dos, selon le kinésithérapeute Vincent Rogine. En complément, il recommande aussi la marche nordique (avec un bâton) pour renforcer la capacité respiratoire. La natation ou le vélo, exigeant une bonne endurance, jouent aussi un rôle positif dans la condition physique du cavalier, surtout lors de compétitions ou d’entraînements intenses.
Il insiste également sur l’importance de préparer ses muscles en faisant des échauffements avant de monter, pour éviter blessures et douleurs musculaires. Ces précautions sont indispensables à tous les niveaux.
L’équitation n’est pas l’ennemi de votre dos, à condition de respecter les règles de sécurité et de faire contrôler régulièrement son corps. En cas de chute, d’efforts excessifs ou de tensions musculaires, il est essentiel d’intervenir rapidement pour éviter que ces problèmes ne s’aggravent.
La clé réside dans une bonne maîtrise de sa posture et dans l’acquisition d’une assiette souple, qui permet au cavalier d’absorber et d’adapter ses mouvements à ceux de la monture. Une pratique correctement encadrée garantit que l’équitation reste un sport sain pour le dos et efficace pour votre santé globale.