Que vous soyez amateur d’équitation ou simplement captivé par cet animal qui accompagne l’homme depuis des millénaires, l’idée d’accueillir un cheval chez soi peut rapidement surgir. Avant de vous lancer dans cette aventure, il est essentiel d’en connaître les éléments fondamentaux pour assurer le bien-être de votre futur compagnon.
1 – La vie en groupe est essentielle pour le cheval
Malgré l’image de certains chevaux seuls dans un pré, ce comportement ne doit pas être la norme. En réalité, le cheval appartient à une espèce profondément sociale qui trouve son équilibre dans la vie collective. Dans la nature, ces animaux évoluent en harde, c’est-à-dire en troupeau comprenant généralement une dizaine de membres, dont un mâle dominant, plusieurs femelles et leurs jeunes. À l’âge adulte, ces derniers rejoignent généralement leur propre groupe.
Ce fort instinct collectif perdure même chez l’animal domestique. La présence régulière d’autres chevaux ou de compagnons comme des poneys, ânes ou moutons est importante pour leur sécurité mentale et physique. La compagnie leur procure un sentiment de stabilité, leur permettant de se détendre davantage, notamment lorsqu’ils se trouvent en pâturage. Même en box ou en stalle, il est vital qu’un cheval puisse interagir avec d’autres équidés, que ce soit lors de sorties ou de séances de travail.
Il peut surprendre, mais l’enfermement prolongé reste une source notable de stress. Un cheval isolé ou limité à un environnement confiné éprouve une nécessité instinctive d’interagir avec ses pairs pour préserver son équilibre émotionnel.
2 – Prendre soin d’un cheval, c’est pour le long terme
Le cheval peut vivre en moyenne jusqu’à 30 années, ce qui implique une responsabilité durable pour son propriétaire. Il est primordial de s’assurer que sa situation personnelle reste stable pour lui garantir une vie sereine jusqu’à son dernier souffle.
Des contraintes financières, un emploi peu stable ou un espace limité peuvent rendre la décision d’adopter un cheval problématique. Mieux vaut attendre d’être certain de pouvoir assurer ses besoins pendant toute sa vie, plutôt que de se précipiter.
Posséder un cheval ne demande pas forcément de maîtriser parfaitement l’équitation, mais il faut consacrer du temps quotidiennement à son entretien. Un nettoyage régulier, ou pansage, est une étape clé. Prévoir au moins une heure par jour, peu importe la météo, pour prendre soin de lui est indispensable. Il faut également organiser la gestion de ses absences, notamment lors des départs en vacances.
Le pansage n’est pas seulement un rituel hygiénique ; il forge la relation de complicité avec l’animal. Ce moment d’échange comprend le brossage, le massage, le nettoyage et la vérification de son état physique, participant à sa santé globale. Ces soins renforcent la confiance mutuelle et permettent de déceler d’éventuelles blessures ou tensions musculaires.
3 – Un environnement adapté est vital pour le cheval
Pour préserver sa santé mentale et physique, le cheval nécessite une bonne dose d’air pur, de luminosité naturelle, et surtout, de liberté de mouvement. Son espace de vie doit être suffisamment vaste, notamment pour les équidés qui vivent en extérieur : au minimum un hectare par animal.
Le sommeil de l’animal est également crucial : il doit pouvoir s’allonger complètement pour accéder au sommeil paradoxal, une étape essentielle à sa récupération mentale. Même un quart d’heure quotidien de repos profond est nécessaire, car sa nature de proie l’incite à rester en alerte constante. L’absence de ce repos peut entraîner des troubles comportementaux, comme stress excessif, dépression ou paranoïa, voire hallucinations.
Un cheval cloîtré dans une enclosure toute la journée souffrira de mal-être : il manifestera des comportements auto-destructeurs, des tics, ou deviendra agressif et nerveux. Pour favoriser son épanouissement, il doit pouvoir évoluer en espace ouvert comme un paddock, un pré ou un manège, où il pourra se défouler librement, galoper, se rouler ou s’ébrouer. En général, il est recommandé qu’un cheval ait accès à l’extérieur au moins deux heures par jour.
La pratique du jeu chez le cheval n’est pas universelle, mais certains individus, surtout mâles ou hongres, peuvent avoir un besoin important de jouer. Cela dépend fortement de leur personnalité et de leur environnement.
4 – Le coût de l’entretien d’un cheval n’est pas négligeable
Beaucoup de passionnés prennent la décision d’acquérir un cheval en étant prêt à sacrifier une partie de leur budget ou de leur quotidien. Cependant, il est primordial de bien évaluer si ses ressources permettent de couvrir tous les frais liés à cet engagement, tant sur le court que sur le long terme.
Outre le prix d’achat, lié souvent à une recherche minutieuse, l’équipement représente une dépense importante. Monter un cheval nécessite un matériel dont le coût peut varier entre 1 500 et 3 000 euros. Si vous envisagez de participer à des compétitions, il faudra également compter éventuellement l’achat ou la location d’un camion pour le transport, dont le coût reste relativement stable sur le temps.
Chaque année, prévoir un budget d’environ 1 000 euros pour la nourriture et les soins courants (vaccins, vermifuges, soins du maréchal-ferrant, etc.) est essentiel. Il ne faut pas oublier que des imprévus liés à des soucis de santé peuvent survenir malgré votre vigilance.
Si vous souhaitez confier l’entretien à un professionnel, opter pour une pension peut être une solution. Cependant, cela engendre des coûts supplémentaires puisqu’ils incluent souvent la rémunération des gérants et des soignants. Les tarifs varient fortement selon la région, en particulier dans la région parisienne où ils sont généralement plus élevés.
En accumulant toutes ces dépenses sur la durée de vie du cheval, le montant total devient conséquent. Faire le choix d’accueillir un cheval doit donc s’accompagner d’une réflexion approfondie sur votre mode de vie et votre capacité financière à assumer cet engagement pour de nombreuses années.