Comprendre la diarrhée chez le cheval : causes et solutions

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La présence de troubles digestifs chez le cheval, notamment la diarrhée, est une problématique fréquemment rencontrée. Ce symptôme peut indiquer différentes pathologies, allant d’une réaction bénigne à une situation critique nécessitant une intervention urgente. Il est essentiel pour le propriétaire de surveiller attentivement les autres signes accompagnant cette perturbation afin d’adopter le traitement le plus adapté dès les premiers symptômes de diarrhée.

évaluer l’urgence en cas de diarrhée chez le cheval

Il est crucial pour tout propriétaire de distinguer une selle normale d’une diarrhée, car cette dernière peut rapidement compromettre la santé de l’animal. Le système digestif spécifique et complexe du cheval le rend vulnérable à tout dysfonctionnement intestinal. La flore bactérienne réside principalement dans le côlon et le cæcum, deux organes clés dans la digestion et la conversion des aliments en énergie, représentant entre 50 et 70 % de l’énergie extraite de la ration. Un relâchement intestinal peut prendre plusieurs formes, telles que :

  • Excréments non uniformes, ressemblant à des boulettes ;
  • Crottins mous ;
  • Sombres souillures autour de l’anus, de la queue ou des régions postérieures ;
  • Brûlures causées par l’acidité lors de la défécation, notamment sur le crin ;
  • Selles molles ou liquides.

La quantité d’eau expulsée peut varier, allant d’un jet à une fuite continue le long des membres arrière du cheval. La diarrhée peut apparaître de façon soudaine ou évoluer sur le long terme.

diarrhée aiguë

Elle se manifeste soudainement, souvent sans signes précurseurs, durant moins de deux jours. La plupart du temps, une simple adaptation alimentaire suffit pour limiter la déshydratation et préserver l’intégrité nutritionnelle de l’animal, sans nécessiter systématiquement une intervention vétérinaire immédiate.

diarrhée chronique

Ce type de trouble digestion perdure au-delà de quatre semaines et exige une consultation vétérinaire. Lorsqu’un cheval présente régulièrement des épisodes de selles molles ou liquides, on parle de diarrhée chronique. En complément des traitements recommandés par le vétérinaire, il est important d’assurer une hydratation optimale et de supplémenter en protéines et électrolytes pour soutenir sa santé.

quels sont les risques liés à la diarrhée pour le cheval ?

Bien que rare, la diarrhée peut tomber dans une dimension fatale si elle n’est pas détectée rapidement ou mal traitée, de même que pour les causes sous-jacentes qui restent non traitées. Dans la majorité des cas, ce symptôme peut entraîner :

  • Déshydratation ;
  • Douleurs et inconfort ;
  • Perte d’appétit ;
  • Diminution de la performance sportive ;
  • Faiblesse générale et perte d’énergie.

La mauvaise absorption des nutriments peut aussi provoquer des carences, notamment en protéines. Lors de diarrhée aiguë et abondante, la présence de fièvre ou de refus de s’alimenter peut apparaître. En cas de diarrhée prolongée, des signes d’amincissement ou la formation d’œdèmes dans la tête, l’abdomen ou la région du fourreau peuvent aussi se développer.

quelles sont les causes de la diarrhée chez le cheval ?

La majorité des origines sont liées à des troubles digestifs, principalement affectant le gros intestin. Cependant, des facteurs extradiégétiques peuvent aussi être impliqués, notamment l’alimentation, qui demeure une cause majeure du relâchement intestinal.

l’impact de l’alimentation

Une dysbiose intestinale peut survenir suite à l’ingestion d’aliments inadaptés ou à un changement brutal dans la ration. Ces modifications peuvent déséquilibrer la flore microbienne, perturbant la digestion normale. Avec les causes alimentaires principales, on trouve :

  • Les transitions alimentaires, surtout chez les poulains ;
  • Une alimentation insuffisante ou en surplus ;
  • Un déséquilibre électrolytique, notamment en magnésium, potassium, sodium ou chlore. Par exemple, un excès de magnésium peut attirer l’eau dans l’intestin et provoquer la diarrhée ;
  • La qualité du fourrage, comme l’herbe fraîche ou le foin (de luzerne ou de graminées), doit être homogène et sans moisissure ;
  • Changer brusquement la nature ou la quantité alimentaire ;
  • Une alimentation trop riche en amidon.

Le stress est également un facteur pouvant entraîner une diarrhée, car cet état fragile accentue la sensibilité digestive de l’animal.

la dimension psychologique : le stress

La diarrhée peut naître d’un stress ponctuel ou durer si des causes environnementales persistent. La réaction de stress modifie les hormones du cheval, ce qui impacte son appétit et le fonctionnement de son système digestif. Parmi les facteurs courants, on retrouve :

  • Le confinement en box ;
  • Les transports ou déplacements ;
  • Le bruit fort ou inattendu ;
  • Les mouvements inhabituels ;
  • Les changements d’environnement ou sociaux au sein du groupe ;
  • Le changement d’écurie ;
  • Les exercices physiques intenses.

Par ailleurs, l’anesthésie peut également provoquer une diarrhée, notamment en raison du stress associé. De même, le jeûne et le transport préalable à une intervention peuvent aussi jouer un rôle dans l’apparition de troubles digestifs chez le cheval.

infections et parasites

Comme tout être vivant, le cheval peut être victime d’infections ou d’héberger des parasites. Parmi les agents infectieux courants, on trouve :

  • Salmonellose ;
  • Clostridiose ;
  • Rhodococcus equi, notamment chez les poulains ;
  • Rotavirus ;
  • Cyathostomose larvaire.

La prise en charge de ces infections impose souvent une consultation vétérinaire et un suivi strict des prescriptions.

autres maladies et troubles affectant la digestion

Differentes pathologies et troubles peuvent aussi provoquer la diarrhée, nécessitant un diagnostic précis par un vétérinaire pour déterminer le traitement approprié. Parmi elles :

  • Ulcères ;
  • Les affections inflammatoires de l’intestin, comme l’AI (affection intestinale inflammatoire) ;
  • Syndrome d’eau fécale libre ;
  • Lymphome gastro-intestinal.

Enfin, certains facteurs liés à l’environnement ou aux traitements administrés peuvent également perturber la digestion. Un excès de sable ingéré peut s’accumuler dans le gros intestin, provoquant des impactions. De même, la consommation de plantes toxiques comme la belladone, laurier-rose ou certains glands peut poser problème. Enfin, une utilisation prolongée d’anti-inflammatoires non stéroïdiens peut induire une colite du côlon dorsal droit, source de diarrhée.

Que faire en cas de diarrhée chez le cheval ?

Tous les épisodes n’exigent pas nécessairement une intervention vétérinaire immédiate. Cependant, dès l’apparition de selles molles ou abondantes, il est conseillé de suivre leur évolution de près.

surveillance initiale

Lors des premières vingt-quatre heures, observez attentivement l’état du cheval. Si celui-ci ne montre pas d’autres signes d’inconfort et que la diarrhée diminue spontanément, une consultation n’est pas toujours nécessaire.

après vingt-quatre heures

Si le problème persiste ou s’aggrave avec plusieurs épisodes, il faut contacter un vétérinaire pour évaluer la situation, notamment en vérifiant l’absence ou la présence de signes supplémentaires tels que :

  • Perte d’appétit ;
  • Faiblesse ou baisse d’énergie ;
  • Peau et poils en mauvais état ;
  • Résistance diminuée à l’effort ;
  • Boiteries ;
  • Comportements répétitifs ou stéréotypés ;
  • Perte de poids notable.

Seul le vétérinaire pourra établir un diagnostic précis et définir le traitement à suivre. En attendant, quelques mesures simples peuvent aider à préserver la santé du cheval.

actions à prendre en cas de diarrhée

La priorité est d’éviter la déshydratation. Proposez une quantité suffisante d’eau fraîche en permanence. Il est également utile d’apporter du sel fin à volonté, et compléter la boisson avec des minéraux comme le magnésium, le calcium, le potassium ou le sodium pour rétablir l’équilibre électrolytique.

En accord avec le vétérinaire, l’administration de probiotiques peut aussi contribuer à rétablir une flore intestinale équilibrée. La diarrhée peut être une occasion de revoir l’alimentation pour qu’elle corresponde mieux aux besoins de l’animal :

  • Réduisez ou supprimez les aliments riches en amidon et toutes les céréales ;
  • Proposez des fibres naturelles, comme le psyllium ou la pulpe de betterave ;
  • Vérifiez que le cheval reçoit une quantité suffisante en protéines, selon les conseils d’un nutritionniste équin ;
  • Pratiquez un vermifuge régulier ;
  • Aménagez des points d’eau propres et accessibles pour éviter la contamination par les selles.

Une gestion du paddock adaptée et des routines comportant plusieurs petits repas fractionnés tout au long de la journée concourent au bien-être digestif. Favorisez également des journées en pré ou en pâture pour limiter le stress. Lorsqu’il n’est pas possible de sortir en extérieur, proposez diverses activités ou apprentissages pour réduire l’anxiété. Cette approche progressive de l’alimentation et de la routine permet de préserver le microbiote intestinal et de favoriser la sérénité de l’équidé.