L’Âne des Pyrénées : un partenaire de confiance pour le travail et les loisirs

Accueil » Les animaux domestiques » Âne » L’Âne des Pyrénées : un partenaire de confiance pour le travail et les loisirs

Façonné au fil des siècles par le travail en milieu montagnard, l’âne originaire des Pyrénées demeure un allié précieux pour une région aux paysages escarpés. Lorsqu’il doit évoluer sur des terrains rocheux ou glacés, cet équidé a la capacité de se rendre dans des endroits inaccessibles aux véhicules motorisés. Son tempérament doux, associé à sa nature volontaire, en fait également un compagnon agréable pour diverses activités liées au tourisme.

L’âne des Pyrénées, un animal dédié aux efforts

Comme ses semblables, cet âne trouve ses racines dans des races asines originaires d’Afrique, introduites en Europe où elles ont été sélectionnées et croisées pour s’adapter à différents usages. Son nom indique son berceau géographique, la chaîne pyrénéenne — s’étendant du sud de la France au nord de l’Espagne — où il a été choisi pour réaliser des tâches en lien avec l’environnement montagnard. Utilisé traditionnellement pour le bétail, le transport de produits laitiers, ou encore la descente de fromage des pâturages d’estive, cet animal a su s’adapter à des conditions difficiles tout en nécessitant peu de nourriture. Sa robustesse en fait une aide précieuse pour de petits exploitants agricoles.

La baisse de la population de l’âne des Pyrénées

La première guerre mondiale a entraîné une forte diminution de la population rurale, laissant peu d’usage à ces animaux de trait. Avec le développement du motorisé dans les années 1950, la nécessité de recourir aux équidés a encore diminué. L’arrivée des voitures, trains et machines agricoles a progressivement remplacé leur rôle traditionnel, menant à un déclin marqué. Au début du 20e siècle, cette race était encore en nombre, mais dans les années 1990, sa population a atteint un seuil critique, mettant en péril sa survie.

La préservation de l’âne pyrénéen par une association

Pour assurer la conservation et la promotion de cette race, l’Association des éleveurs d’ânes des Pyrénées (APY) a été fondée en 1994. Trois ans plus tard, un stud-book est instauré, et la race est officiellement reconnue par le ministère de l’Agriculture. La définition précise du standard, basée sur des images anciennes telles que cartes postales, gravures et manuels d’hippologie, permet d’assurer la cohérence de cette race. Aujourd’hui, l’association se consacre à la production, la commercialisation, la valorisation, et à l’utilisation de l’âne et du mulet issus des Pyrénées.

La couleur sombre de l’âne des Pyrénées

En général, cet âne possède une tête de taille moyenne, avec un profil droit ou légèrement concave. Ses longues oreilles, fines et recouvertes de duvet, se dressent fièrement. Son visage est large, avec des lèvres épaisses et des naseaux bien ouverts, et ses grands yeux vifs lui confèrent un regard noble et expressif. Il se tient sur des membres fins mais robustes, équipés de sabots étendus et solides. La robe de l’animal varie entre le noir, le pangaré noir et le bai foncé, avec souvent des zones décolorées ou blanches autour du museau, des yeux, du ventre et à l’intérieur des membres. Son poil est ras, et son poids oscille entre 300 et 450 kg.

Deux types d’ânes pyrénéens

Au début du 20e siècle, la diversité de cette race permettait de distinguer plusieurs profils selon leur environnement et leur utilisation. Cependant, seuls deux types ont été retenus et définis dans le cadre du stud-book :

  • Le type Gascon, mesurant entre 1,20 et 1,35 m, affiche une tête courte, une encolure compacte, un corps large et musclé, ainsi qu’une croupe solide. Son profil arrondi et ses lignes harmonieuses en font un animal taillé pour le travail, le transport, et les déplacements longs ;
  • Le type Catalan, dont la taille minimale est de 1,35 m (sans maximum précis), possède un dos droit, un corps plus long et étroit, souvent anguleux, avec une tête longue et sèche, accompagnée d’oreilles aux extrémités légèrement incurvées. Cette variante a été sélectionnée pour la production mulassière et comme épieur d’amélioration pour d’autres races asines.

le mulet des Pyrénées, un hybride robuste

En 2004, un peu plus de sept ans après la reconnaissance de l’âne, le mulet des Pyrénées bénéficie également d’un statut officiel. Résultant du croisement entre un baudet pyrénéen et une jument de différentes origines — bretonne, percheronne, mérens, castillonne ou anglo-arabe — ce grand équidé atteint en moyenne 1,65 m de hauteur. Sa robe, souvent similaire à celle de l’âne pyrénéen, permet de le reconnaître facilement. Sa capacité à porter ou à tracter jusqu’à 30 % de son poids en fait un atout pour les travaux agricoles et forestiers, notamment dans des zones difficiles. Plus léger, il est également apprécié en tant que monture pour la randonnée, l’endurance ou l’attelage, grâce à ses qualités physiques.

L’âne des Pyrénées : un compagnon toujours utile

Malgré la mécanisation progressive de l’agriculture, cet âne conserve toute sa place dans les territoires montagneux caractérisés par des zones escarpées, enneigées, et difficilement accessibles aux véhicules. Il demeure un acteur essentiel dans l’entretien des terrains difficiles, la réduction de la végétation ou le ramassage des déchets lors d’événements publics, notamment avec des équipements spécifiques. Sa nature calme et docile permet de mener à bien ces missions sans problème, en toute sécurité.

l’âne pyrénéen, un spécialiste des randonnées

Son tempérament affectueux, volontaire et équilibré fait de l’âne des Pyrénées un partenaire idéal pour la pratique du loisir et du tourisme vert. Sa taille, son énergie et son aptitude à trotter en font un excellent animal de selle ou d’attelage pour de longues balades. Le type Catalan, avec ses capacités d’endurance et sa légèreté, est particulièrement adapté pour transporter des randonneurs lors de parcours en milieu naturel. Quant au type Gascon, sa puissance et sa robustesse lui permettent de porter des charges importantes lors de treks ou d’excursions, tout en offrant une expérience authentique et agréable. Promener dans les montagnes avec un âne pyrénéen offre la possibilité d’explorer des sites inaccessibles aux voitures et d’observer une faune sauvage riche. Le tourisme écologique a contribué à relancer l’intérêt pour cette race, et depuis, ses effectifs tendent à se stabiliser, voire à augmenter, grâce à l’engagement de passionnés.

Crédit photo : Jiel Beaumadier