Posséder un ou plusieurs lapins implique souvent de s’informer en profondeur sur leur mode de vie, leurs besoins et leur comportement au quotidien. Cependant, il existe également des faits étonnants, peu connus, qui ressalent leur singularité. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir six particularités surprenantes sur ces animaux, pour mieux comprendre leur nature et leur évolution.
1 – La particularité des oreilles du lapin
Les oreilles longues et mobiles des lapins fascinent souvent. Leur utilité va bien au-delà de leur apparence : ces appendices jouent un rôle crucial pour leur survie, notamment en tant que sens d’alerte face aux dangers. En effet, la grande surface de leurs oreilles, représentant une part importante de leur corps, leur permet d’écouter efficacement tout ce qui se passe autour d’eux. Leur capacité à pivoter indépendamment sur 360 degrés leur donne un avantage énorme pour détecter les sons, même venant de derrière eux, sans avoir à faire tourner la tête.
Une autre fonction méconnue mais essentielle concerne la régulation thermique. En l’absence de glandes sudoripares, ces animaux se servent de leurs oreilles vascularisées pour dissiper la chaleur corporelle. Lorsqu’il fait chaud, la circulation sanguine dans leurs oreilles augmente pour évacuer la chaleur, et le processus s’inverse en période plus froide. Au fil des saisons, en particulier en été, leur conservation de la température corporelle passe donc par ces structures vulnérables mais efficaces. Il est important de veiller à leur santé, notamment en maintenant les oreilles propres pour éviter inflammations ou otites, en évitant par exemple l’utilisation de coton-tige, qui peut endommager leur conduit auditif.
2 – Les yeux au champ de vision impressionnant
Chez le lapin, la position de leurs yeux leur confère un regard presque panoramique, leur permettant de percevoir leur environnement dans presque toutes les directions. Leur placement sur les côtés de la tête leur donne une vision périphérique très étendue, avec seulement deux zones pauvres en vue : une tout juste au-dessus de leur nez, une autre derrière eux, chacune d’environ 5 degrés.
Ce système visuel leur confère également une capacité accrue à distinguer les distances, surtout à longue portée, favorisant leur vigilance face aux menaces, tout en étant moins efficace pour voir de près. Cette particularité explique aussi pourquoi ils peuvent mordre par inadvertance : si leur main se trouve dans leur champ de vision limité à proximité, ils peuvent réagir en mordant, sans que leur créateur ne le souhaite. La morsure accidentelle survient souvent lorsque leur perception de l’objet est obstruée ou déformée par leur angle de vue. Leur vision nocturne dépasse celle de l’humain, surtout dans des conditions de faible luminosité, même si leur œil ne possède pas l’organe spécifique du tapetum lucidum — un miroir à la rétine. Leur perception des couleurs est également différente : ils voient mieux le vert et le bleu, mais ont une sensibilité réduite aux nuances de rouge, rendant leur perception du monde adaptée aux heures de crépuscule ou d’aube.
3 – La tête, une structure complexe
L’anatomie de la tête du lapin est remarquable par sa complexité. Ils respirent principalement par le nez, une particularité qu’ils partagent avec certains mammifères comme le cheval, ce qui limite la capacité de respirer par la bouche à environ 10 % de leur ventilation totale. Leur tête comporte plusieurs zones dédiées à différentes fonctions essentielles : alimentation, communication olfactive, territorialité ou encore respiration. Leur bouche, entourée de vibrisses sensibles, leur permet de manipuler la nourriture et de détecter leur environnement, tandis que leurs narines, très mobiles, facilitent la respiration et la thermorégulation grâce à un système de muscles spécialisés. La présence d’un organe olfactif peu développé (l’organe de Jacobson) limite leur perception des phéromones par rapport à d’autres animaux. Lorsqu’ils mangent, ils peuvent mâcher jusqu’à 120 fois par minute, ce qui montre leur capacité à consommer rapidement et efficacement leur nourriture.
4 – Leur impossibilité de vomir
Une des caractéristiques étonnantes du lapin est qu’il ne peut ni vomir ni éructer. La musculature de leur œsophage ne leur permet de faire remonter leur nourriture, ce qui peut poser problème en cas d’accumulation de gaz ou d’obstruction intestinale. La stase digestive, un arrêt du transit, peut rapidement devenir fatale si les gaz ne peuvent pas être évacués. Les causes de ces blocages sont variées, allant du stress à une alimentation inadéquate, en passant par des problèmes dentaires ou l’ingestion de substances indigestes. Les lapins étant d’instinct de proie, ils montrent peu de signes visibles de leur malaise, ce qui nécessite une vigilance constante. En cas de refus de manger ou d’autres symptômes inhabituels, il est impératif de consulter rapidement un vétérinaire.
5 – La peur, un facteur pouvant être fatale
Leur système de survie très développé les rend extrêmement sensibles au stress. La moindre peur ou frayeur peut provoquer la libération massive d’hormones, notamment des catécholamines, qui ont un impact direct sur leur cœur et leur respiration. Lorsqu’ils sont stressés, leurs narines ne permettent pas de mesurer leur état, mais on peut repérer le stress chez un lapin par l’observation de leur cage thoracique ou de leur comportement : agitation, recherche de cachette ou oreilles plaquées contre le corps. Dans des moments extrêmement intenses, certains lapins peuvent même crier ou tenter de se cacher complètement. Si cette réaction est fréquente ou importante, cela peut entraîner une tachycardie avec un risque vital. Une gestion du environnement et des interactions est essentielle pour limiter ces situations, car leur fragilité physique ne leur laisse que peu de marges face à une forte peur.
6 – Le sport en saut pour lapins
Le Kaninhop, ou saut d’obstacles pour lapins, est une discipline sportive née dans les années 1980 en Suède, à l’initiative d’un petit groupe d’amies. Son succès croissant a permis de développer des compétitions officielles, inspirées du saut d’obstacles équestre. Le principe repose sur le fait que le lapin doit sauter par-dessus différents obstacles, sous la conduite attentive de son maître, sans aucune contrainte ni tirage. L’activité est conçue pour que l’animal sautille de façon autonome, dans un esprit ludique et de complicité. La pratique est ouverte à toutes les races de lapins, à condition qu’ils soient pleinement maturés. Le seuil d’âge minimum varie selon les modèles, et le but n’est pas de faire courir ou sauter le lapin pour le fatiguer, mais d’établir un plaisir partagé. Des records ont été établis, avec Dobby, un lapin suédois, sautant à plus d’un mètre en hauteur et dépassant trois mètres en longueur. Si vous souhaitez essayer cette activité avec votre compagnon, commencez par une courte séance, en utilisant des barres sur le sol, et observez sa réaction, pour que ce moment reste une expérience positive pour lui.