Le cobaye ou cochon d’Inde est un animal domestique qu’il est préférable de protéger contre une reproduction non contrôlée. La reproduction de ces petits rongeurs doit être réservée en priorité aux éleveurs expérimentés, pour diverses raisons importantes que nous allons explorer.
Éviter l’élevage privé de cochons d’Inde
Lorsqu’on élève ces animaux, il est essentiel de leur réserver des cage séparées pour éviter toute reproduction accidentelle. Il faut notamment dissocier les femelles, qu’elles soient mères ou filles, des mâles, et séparer le mâle reproducteur de ses jeunes. Pour une famille contenant un couple et leurs petits, cela implique un minimum de trois cages distinctes.
La reproduction de ces rongeurs comporte plusieurs risques majeurs, expliqués ci-après :
Risques pour la santé de la femelle
En raison de leur structure anatomique particulière, il est impératif qu’une femelle cobaye soit gestée avant ses 10 mois. Passé cet âge, un premier accouchement devient très risqué, car ses os pelviens, après calcification, se soudent, empêchant tout passage naturel pour le bébé. Dans ce cas, la seule issue consiste souvent en une césarienne, un procédé invasif qui n’est pas sans danger.
La dangerosité de la consanguinité
Les jeunes cochons d’Inde atteignent leur maturité sexuelle très tôt, ce qui facilite des reproductions entre frères et sœurs. Cela augmente également le risque que des mâles saillissent leur propre mère, entraînant souvent des malformations ou d’autres défauts héréditaires graves.
incompatibilités entre certaines races
Certaines races comme les cochons dalmatiens ou rouans présentent des gênes létaux. Les croisements entre ces races ou avec des cobayes à pelage blanc peuvent donner naissance à des bébés qui sont morts-nés, gravement malformés ou destinés à mourir peu après la naissance.
Risque d’hypocalcémie chez certaines femelles
Les femelles porteuses du gène satin, par exemple, peuvent souffrir d’une fragilité osseuse appelée ostéodystrophie. La période d’allaitement peut aggraver cette faiblesse, provoquant une hypocalcémie sévère si la mère est mal alimentée. En cas de gestation, il est crucial de séparer le mâle de la femelle dès que la femelle devient gestante, jusqu’à la fin de l’allaitement.
Maturité sexuelle des cochons d’Inde
Le mâle devient capable de se reproduire lorsqu’il pèse environ 400 grammes, soit vers 10 semaines. La femelle, quant à elle, atteint sa maturité dès l’âge de 4 semaines pour un poids d’environ 200 grammes. Néanmoins, il est conseillé d’éviter toute saillie à ce stade précoce pour préserver sa santé, en attendant qu’elle atteigne un poids d’environ 730 grammes pour sa première portée. Généralement, elle peut avoir plusieurs portées par an, mais limiter ce nombre à deux pour éviter de trop solliciter sa physiologie.
cycle œstral chez la femelle cochon d’Inde
La saison n’a pas d’impact direct sur l’ovulation de la femelle, même si son activité sexuelle semble fléchir en automne et en hiver. Son cycle dure environ quinze jours, comportant quatre étapes principales :
- 36 heures : pro-œstrus,
- 12 à 14 heures : œstrus (période de chaleurs),
- 6 jours : metœstrus,
- 8 jours : post-œstrus.
Lors de l’œstrus, la femelle manifeste son intérêt pour le mâle, en lui présentant son arrière-train, ce qui facilite la reproduction. Elle reste fécondable principalement durant cette période, mais elle peut avoir des chaleurs à n’importe quel moment de l’année si elle n’est pas séparée du mâle. Supporter des gestations successives n’est pas idéal pour sa santé ou pour son bien-être, ce que tout élevage professionnel doit considérer.
La gestation chez le cochon d’Inde
Une femelle enceinte porte ses petits en moyenne 65 jours, avec une variation comprise entre 59 et 72 jours. Dépasser cette durée indique généralement un problème médical. Tout au long de cette période, la prise de poids est continue et indicatrice de la progression de la grossesse.
Une alimentation de haute qualité est essentielle pour la femelle gestante, composée principalement de légumes frais, de granulés spécifiques, et enrichie en vitamines et minéraux. Il faut notamment privilégier les apports en vitamine E, C, et calcium, dont les besoins augmentent durant cette phase. La femelle enceinte étant plus sensible au stress, il est vital de lui offrir un environnement calme et rassurant, en limitant toute manipulation ou perturbation inutile.
La mise bas des cochons d’Inde
Les femelles déposent leurs petits directement sur la litière, car elles n’élèvent pas de nid. La propreté de l’environnement est donc primordiale pour éviter toute contamination ou infection, en veillant à ce que la litière ne soit pas poussiéreuse. Les nouveau-nés naissent déjà très lourds, avec un poids moyen d’environ 80 grammes, et possèdent déjà des yeux ouverts, un pelage fourni, et des dents permettant de manger des aliments solides dès la naissance. La mère expulse le placenta en mangeant le reste, et les bébés rompent le cordon ombilical en bougeant.
Une portée comporte généralement deux ou trois petits, que la mère nourrit avec son lait. Il est important de vérifier leur apport en lait par la pesée, en évitant toutefois de manipuler les bébés dans les premiers jours pour ne pas les stresser. À partir d’un mois, ils sont sevrés, permettant de séparer les mâles, tout en laissant les femelles avec leur mère ou entre elles en groupes.
Comme on le comprend aisément, la reproduction du cochon d’Inde doit être confiée à des professionnels, car elle comporte des risques pour la santé de la mère et des petits. Si vous avez un couple en reproduction, il est judicieux de prévoir des solutions d’accueil pour les jeunes dès le sevrage, afin d’éviter tout accident ou complication. »