Curieux, doté d’une grande intelligence et adorable, le chinchilla a récemment été adopté comme compagnon à part entière dans de nombreux foyers. Son apparence variée, due à des modifications génétiques et à des croisements effectués par des éleveurs, lui confère une palette de teintes diversifiées. Voici un aperçu de ses origines et de ses particularités.
Origines du chinchilla
Ce petit rongeur, appartient à la famille des chinchillidés et est principalement natif des régions andines d’Amérique du Sud. En liberté, il évolue dans des zones escarpées à haute altitude, parfois jusqu’à 4000 mètres, où le climat est souvent sec et froid. Sa capacité à se dissimuler efficacement dans les crevasses et cavités naturelles lui assure une protection contre ses prédateurs, ce qui a permis à l’espèce de prospérer en colonies pouvant dépasser une centaine d’individus.
Un animal autrefois persécuté
Le nom du chinchilla provient du terme “chinchas”, un sobriquet donné par une tribu indigène des Andes. À l’époque, les populations locales élevaient ces rongeurs pour leur viande ou pour utiliser leur fourrure précieuse. Lors de la conquête espagnole, une chasse intensive a été menée pour exploiter leur pelage dense et soyeux, destiné à la confection de vêtements de luxe en Europe. La surchasse a failli entraîner la disparition de l’espèce, au point que, en 1910, les gouvernements péruviens, chiliens et boliviens ont instauré des interdictions de chasse pour sauvegarder le chinchilla.
La domestication du chinchilla
C’est l’intervention d’un naturaliste américain, Mathias F. Chapman, qui a permis la sauvegarde de cette espèce en initiant sa domestication. En 1919, épaulé par un groupe de chasseurs, il a entrepris des expéditions en montagne pour localiser et capturer ces petits animaux. Après plusieurs années de recherche, ils ont réussi à capturer une dizaine de chinchillas, dont seulement trois femelles. À partir de ces individus, la domestication s’est progressivement développée, jusqu’à faire aujourd’hui du chinchilla un animal de compagnie à part entière.
Le comportement du chinchilla
Bien qu’il puisse sembler réservé, le chinchilla a été socialisé grâce à sa nature amicale. Naturellement très grégaire dans la vie sauvage, il peut aussi vivre seul si son éducation l’a préparé à cette situation. Cependant, une attention constante doit être portée pour éviter qu’il ne souffre de solitude. Principalement actif en fin d’après-midi, cet animal nocturne n’apprécie pas la manipulation sans préparation préalable, sauf si il a été habitué dès son jeune âge. Le mâle est généralement plus affectueux que la femelle, qui affiche un tempérament plus indépendant. Sa longévité peut atteindre vingt ans.
Description du chinchilla
Le chinchilla domestique résulte du croisement entre deux sous-espèces : le chinchilla Lanigera et le Brevicaudate. Son corps est compact, sans démarcation nette entre la tête triangulaire et le tronc. La taille totale tourne autour de 30 cm, à laquelle s’ajoutent une queue mesurant entre 15 et 20 cm. Son poids peut grimper jusqu’à 800 grammes.
Les différentes mutations du pelage
Au natural, la robe du chinchilla affiche une teinte gris bleuté, allant du clair au foncé, avec un ventre blanc, des yeux noirs et des oreilles grises. La mutation génétique, un phénomène naturel, modifie la couleur, la taille ou la résistance à certaines maladies. Dans la nature, cette coloration standard lui offrait un camouflage efficace dans son habitat rocheux, tandis que d’autres mutations rendaient les chinchillas plus visibles et donc plus vulnérables. La sélection naturelle a favorisé la préservation des teintes naturelles, éliminant les anomalies moins adaptées à leur environnement.
Les principales catégories de mutations
En captivité, la multiplication des mutations a permis aux éleveurs de créer une variété de chinchillas aux couleurs originales, très recherchées. Depuis les années cinquante, ces mutants ont été sélectionnés pour leur caractère esthétique, et leur reproduction a largement contribué à enrichir la diversité génétique de la race. On distingue aujourd’hui quatre grandes familles de variations chromatiques :
Mutations à dominante noire
• Le Black velvet ou Gunning black : sa tête et son dos arborent un noir velouté brillant, laissent apparaître des flancs gris et un ventre blanc ;
• Le Charcoal : un noir uni dont la teinte peut aller du gris foncé au noir total, mais avec une brillance moindre comparée au Black velvet ;
• L’Ebony : présente une teinte noire uniforme, plus brillante que le Charcoal. La couleur peut varier du gris très foncé au noir profond selon la lignée.
Mutations à dominante blanche
• Le Blanc Wilson : il possède en général des poils de garde noirs ou gris, avec des taches plus sombres dispersées sur tout le corps ;
• Le Starlight ou Pink white : principalement blanc, mais peut présenter des taches beiges. Ses yeux sont rouges rubis.
Mutations à dominante beige
• Le Beige Tower : Selon sa généalogie, il peut exhiber un dos beige avec un ventre blanc ou bien une couleur crème pour le blond. Les deux variantes présentent souvent des yeux rouges ou roses ;
• Le Champagne ou Lowe : plus clair que le Beige Tower, avec un pelage léger, mais des yeux noirs ;
• L’Almond blossom : une version plus pâle du Tower ;
• Le Beige Velvet : sa tête et son dos adoptent une teinte beige foncée, les flancs un beige plus clair, avec un ventre blanc et des yeux rouges ;
• L’Afro-violet : mutation récente combinant des nuances bleues et beige, tout en conservant une bande ventrale blanche ;
• Le Pastel : une coloration uniforme brunâtre, plus ou moins foncée, douce ou sombre, le plus foncé étant appelé “chocolat” ou “Tan”.
Mutations à dominante bleutée
• Le Saphir : affiche une teinte très claire et bleutée, avec une bande ventrale blanche ;
• Le Saphir velvet : possède un corps principalement d’un bleu foncé, avec une zone ventrale blanche, donnant un aspect élégant et brillant.