La famille des gerbilles comprend une centaine d’espèces réparties dans une quarantaine de genres différents. La plupart des gerbilles que l’on trouve en captivité appartiennent à l’espèce de Mongolie, une petite créature sauvage qui évolue dans des zones semi-arides du Nord-Est chinois et de la Mongolie. Si vous souhaitez mieux connaître leurs problèmes de santé courants pour intervenir rapidement en cas de souci, cet article vous apportera des informations utiles.
La résistance de votre gerbille : un mythe à déconstruire
Il est souvent supposé que ces petits rongeurs évoluant dans des environnements semi-désertiques s’adaptent aisément à la vie en cage. Cependant, cette idée est erronée pour deux raisons principales.
La première tient à leur histoire : la sélection effectuée sur des animaux sauvages capturés dans leur milieu naturel a privilégié certains traits, au détriment d’autres capacités. Par exemple, leur aptitude à résister à la déshydratation ou aux infections a été renforcée, ce qui a permis leur utilisation en laboratoire depuis les années 1950. En revanche, en captivité, ils mâchent beaucoup moins violemment que leurs homologues sauvages et présentent également une attitude moins agressive. Leur fécondité est plus élevée, et leur poids moyen supérieur à celui de leur version sauvage.
La seconde raison concerne la vie en captivité elle-même : des conditions peu adaptées peuvent entraîner du stress, facteur déclencheur de nombreuses pathologies. Il revient à leur propriétaire de leur proposer un environnement propice à leur épanouissement. Lorsqu’un animal s’adapte à un habitat difficile, cela peut lui coûter cher en santé. Le stress prolongé réduit leur durée de vie et engendre diverses complications.
Les clés pour éviter les maladies chez votre gerbille
Pour préserver la santé de votre petit compagnon, commencer par mettre en place un cadre de vie optimal est primordial. La première étape consiste à lui offrir la compagnie d’autres gerbilles pour favoriser une véritable vie sociale. Le plus simple est de former un petit groupe homogène, idéalement composé de même sexe, en veillant à ce que les individus aient été habitués à vivre ensemble avant leur puberté, afin d’éviter les disputes ou blessures. Une gerbille qui a vécu seule pendant plus d’un an aura beaucoup plus de difficulté à tolérer la présence d’un congénère par la suite.
La deuxième précaution essentielle concerne la qualité de la litière. Elle doit être épaisse, car ces rongeurs aiment creuser des tunnels complexes qui restent restés très présents malgré leur domestication. Optez pour un lit de chanvre ou de foin, exempt d’odeurs ou de parfums, pour limiter tout risque allergique. Évitez les copeaux de bois ou la sciure, qui peuvent être irritants ou toxiques.
Pensez aussi à leur fournir des éléments pour construire des nids, comme des boîtes en bois, des feuilles mortes non traitées, du papier sans encre, ainsi que des tunnels, une roue et un bac à sable non coupant, rempli de sable de rivière. Ces accessoires favorisent leur comportement naturel et leur bien-être.
Enfin, l’alimentation et l’hydratation doivent être soigneusement surveillées. Bien que ces petites créatures soient particulièrement résistantes à la déshydratation, il est important de leur fournir une eau propre en quantité suffisante, renouvelée régulièrement. Leur diète de base repose sur des graines, mais il faut également prendre garde aux aliments interdits, car leur tube digestif fragile est en proie à des troubles héréditaires liés au cholestérol. Ne leur donnez pas n’importe quoi : une alimentation inadéquate peut entraîner des problèmes de santé graves.
Les maladies fréquentes chez la gerbille : comment les repérer ?
En respectant ces recommandations, votre gerbille, animal robuste par nature, aura peu de risques de tomber malade. Un peu d’attention et une observation vigilante permettent de déceler rapidement tout signe de problème.
Les signes majeurs d’alerte incluent un manque d’appétit, de la toux, un nez qui coule, la présence de diarrhée, une léthargie ou un pelage mal entretenu. Lorsqu’ils apparaissent, il est crucial de consulter rapidement un vétérinaire spécialisé. La santé de ces petits rongeurs peut se détériorer en un rien de temps. Si vous avez plusieurs gerbilles, isolez celles qui semblent souffrir sauf si elles sont encore très jeunes ou avec leur mère. Dans ce cas, il faut isoler la mère et ses petits pour éviter la contagion et consulter un vétérinaire.
Il est également essentiel de surveiller la croissance excessive de leurs incisives, qui peuvent devenir un problème si elles ne sont pas suffisamment usées. Fournir des jouets à mâcher ou des morceaux de bois sûr permet d’épouser leur instinct fixant à ronger, mais si elles rongent les barreaux, cela traduit souvent un stress important. En cas de dents trop longues, elles peuvent rencontrer des difficultés à s’alimenter ou s’infliger des coupures en se toilettant. Ne tardez pas à consulter pour faire raccourcir leurs dents.
Les infestations de parasites comme puces, tiques ou mites sont également à surveiller. Examinez votre animal régulièrement, en le manipulant calmement pour qu’il ne soit pas stressé. Évitez de saisir la gerbille par la queue, car cela peut entraîner sa déchirure. En cas d’infection, particulièrement au niveau des voies respiratoires, il faut agir rapidement si vous percevez des bruitages anormaux ou une respiration difficile. Ces infections peuvent évoluer rapidement, ce qui rend une intervention vétérinaire indispensable.
Les crises d’épilepsie, même si elles sont rares, peuvent survenir si le stress est élevé chez les gerbilles adultes. Elles se manifestent par des spasmes ou l’immobilité pendant une à deux minutes. Lorsqu’elles se produisent, il est conseillé de calmer l’animal sans le manipuler, en veillant à éviter tout stress supplémentaire pour prévenir des lésions cérébrales à long terme.