Tortue des steppes : guide complet pour comprendre et prendre soin d’elle

Accueil » Les animaux de compagnie » Reptiles domestiques » Tortue des steppes : guide complet pour comprendre et prendre soin d’elle

La tortue des steppes, tout comme la tortue d’Hermann, figure parmi les espèces terrestres les plus prisées par les amateurs de reptiles. Il est souvent observé que l’acquisition et l’entretien de ces animaux impliquent des coûts plus conséquents que pour un chat ou un chien, notamment en termes d’équipement et d’alimentation. Si vous vous questionnez sur la compatibilité de cette espèce avec votre mode de vie ou si vous souhaitez simplement en savoir plus avant de vous engager, cet article vous guidera dans la découverte de leur nature et des soins essentiels à leur bien-être.

Caractéristiques principales de la tortue des steppes

Reconnaissable à ses membres courts et robustes, cette tortue possède également quatre doigts munis de griffes acérées, chaque bout de patte montrant une griffe distincte. Sa carapace présente une teinte allant du marron au vert-jaune clair, ornée de taches foncées et de bosses lisses, complétée par une griffe cornée au bout de sa queue. Mettant en moyenne entre 15 et 25 centimètres, son poids oscille généralement entre 1 et 2 kilogrammes.

Dans leur habitat naturel, elles évoluent en Iran, en Afghanistan, au Pakistan, dans le sud du Kazakhstan, en Ouzbékistan, en Russie et dans l’ouest de la Chine. Leur milieu privilégié est un désert ou une steppe sèche, avec des hivers glacials et des étés très chauds. Elles vivent à des altitudes allant de 200 à 2500 mètres, dans des zones peu humides. En France, leur acquisition est soumise à une réglementation stricte, car cette espèce est classée comme vulnérable. Leur élevage doit donc respecter des contraintes légales spécifiques, en privilégiant l’adoption d’individus issus de l’élevage plutôt que de la nature, pour préserver leur survie.

Se charger de cet animal représente un véritable engagement à long terme, puisque, avec de bonnes conditions, une tortue des steppes peut atteindre jusqu’à 60 ans.

Créer un environnement adapté pour la garder en captivité

Pour assurer leur confort, il est crucial de tenter de reproduire au maximum leur environnement naturel, tout en tenant compte du climat français qui peut être moins chaud et plus humide. La mise en place d’un terrarium s’avère indispensable, surtout durant leur période de croissance et de fragilité, avant leur maturité. La taille recommandée pour ce refuge est d’au moins 1,20 m de longueur, avec une hauteur de 20 à 30 centimètres. Des sorties en extérieur peuvent être envisagées lors des saisons chaudes et sèches, en s’assurant que la tortue bénéficie d’un bon ensoleillement tout en étant protégée du vent. La création d’un parcours avec des abris végétaux et minéraux favorisera leur bien-être.

Il est également essentiel de prendre des précautions contre les évasions, étant donné leur tendance à fouiller. La tortue adore creuser des terriers pouvant atteindre un mètre de profondeur, et ses griffes lui permettent d’accrocher des surfaces pour escalader. La conception de l’enclos doit donc être robuste et sécurisée pour éviter tout risque de fuite par les clôtures ou autres obstacles.

Températures idéales pour la tortue des steppes

Un terrarium modulable de température est crucial, en particulier pour les jeunes individus. Il doit comporter un point chaud où la température atteint entre 32°C et 35°C, ainsi qu’un espace plus frais autour de 25°C. Une grande pierre plate placée sur la zone chaude permet à la tortue de se chauffer efficacement. La régulation thermique se fait par ses déplacements entre ces zones. La présence d’un thermomètre est indispensable pour surveiller les variations et garantir des conditions optimales. La nuit, les températures doivent rester comprises entre 17°C et 20°C.

La physiologie de la tortue dépend étroitement de cette température. Son sang se calant à l’environnement, la température idéale de 28°C à 30°C favorise une croissance rapide. À partir de 10-15°C, elle entre en ralentissement métabolique, et en dessous de 10°C, elle hiberne, suspendant ses activités vitales, telles que la circulation sanguine et la respiration.

Gestion de l’hygrométrie

Jusqu’à deux ans, il est recommandé de maintenir un taux d’humidité d’au moins 70 %, même si leur habitat naturel est plutôt sec. Un taux insuffisant peut provoquer des anomalies sur le dessus de leur carapace, notamment des excroissances indésirables. Ensuite, pour les adultes, une hygrométrie comprise entre 40 % et 70 % est privilégiée, bien que difficile à reproduire en extérieur selon la région. Durant l’été, il est envisageable d’élever la tortue en extérieur, ou d’utiliser une serre adaptée pour lui offrir un environnement chaud et humide, favorisant leur confort et leur santé.

Préparer la période d’hibernation

Si votre tortue évolue dans un environnement extérieur, elle pourra hiberner en toute sécurité. Il faut lui fournir un abri stable, comme une plaque de tôle ou une planche de bois, pour la protéger durant cette période. La terre doit être suffisamment meuble pour qu’elle puisse creuser sans difficulté, à une profondeur lui permettant d’échapper au gel. Surveillez régulièrement où elle choisit de s’enterrer et recouvrez la zone avec du foin sec ou des feuilles mortes. La sécurité de cet abri est primordiale pour la protéger des prédateurs, notamment les rongeurs ou autres prédateurs terrestres. En creusant un espace protégé, vous limitez tout risque d’attaque ou de blessure.

La santé de votre animal est aussi cruciale : assurez-vous qu’elle est en pleine forme avant de l’inciter à hiberner. Des visites chez le vétérinaire, notamment pour un vermifuge, peuvent être nécessaires, surtout si elle a récemment été malade ou blessée. Une perte de poids allant jusqu’à 10 % est normale durant l’hibernation, mais au-delà, une consultation médicale est recommandée. Si l’animal présente des signes de maladie ou si vous avez des doutes, il est préférable d’éviter cette étape. Respecter scrupuleusement ce cycle biologique permet de réduire considérablement le risque de mortalité. Des études montrent que les tortues qui hibernent connaissent un meilleur taux de survie, notamment si l’hibernation dure plus de 3 mois.

Apporter une lumière adaptée à votre tortue

La lumière joue un rôle essentiel dans la santé de la tortue des steppes, qui est principalement active durant la journée. Son cycle lumineux doit durer une douzaine d’heures, avec des sources émettant à la fois des UVA et des UVB. Peu importe si ces UV sont produits par des lampes néon ou spot, l’important est qu’elles couvrent ces spectres. Il est conseillé d’utiliser des dispositifs séparés pour l’éclairage et le chauffage, ce qui facilite la maintenance et limite les risques en cas de panne. La durée de vie d’une lampe UV est généralement de 2 à 3 ans, mais il faut vérifier régulièrement si elle continue d’émettre les UV nécessaires, car certains modèles peuvent continuer à produire de la lumière tout en ne diffusant plus d’UV, ce qui serait nuisible pour la tortue. La lecture de la notice du produit et un contrôle régulier sont de mise pour assurer leur bon fonctionnement.

Choisir un substrat approprié pour le terrarium

Bien que leur sol naturel soit sableux, il est préférable d’éviter d’utiliser du sable comme substrat, car il peut être ingéré involontairement par l’animal, provoquant des troubles digestifs pouvant aller jusqu’à des complications graves. Les graviers présentent également des risques d’irritation et de blessures oculaires. Privilégiez plutôt des matières comme la fibre de coco, la terre de bruyère ou un paillis à base d’écorces de pin, qui offrent un environnement plus sain et plus sûr.

L’alimentation de la tortue des steppes

Des études indiquent que cette tortue peut consommer des plantes toxiques pour d’autres herbivores sans risquer d’intoxication. Ce comportement pourrait notamment contribuer à réduire la parasiturgie intestinale. En tant qu’animal omnivore, elle ne se limite pas aux végétaux et peut également ingérer de petites quantités de viande trouvée lors de ses déplacements. Pour sa santé, il est conseillé de favoriser les végétaux riches en calcium tels que le plantain, le pissenlit ou le trèfle, et d’enrichir son alimentation avec des compléments, comme des petites coupelles de poudre pour poussins, pour assurer un apport en calcium optimal. La nourriture fraîche doit rester la base de ses repas, en privilégiant des aliments pauvres en eau afin d’éviter les troubles digestifs.

Si vous envisagez de cohabiter avec une tortue d’Hermann ou si vous possédez déjà les deux, il est nécessaire de créer des habitats séparés, car ces espèces peuvent s’hybrider. De plus, pour la préservation de la biodiversité locale, il est déconseillé de relâcher votre animal dans la nature. En cas de difficultés à continuer de prendre soin d’elle, n’hésitez pas à consulter un vétérinaire ou une association spécialisée pour déterminer la meilleure solution.