Le picage constitue un trouble du comportement chez certains perroquets, les poussant à arracher leurs propres plumes ou celles de leurs congénères. Un phénomène observé chez environ 10 à 15 % des oiseaux en captivité, il n’est pas considéré comme exceptionnel. D’origine aussi bien médicale que psychologique, cette problématique doit être traitée rapidement pour éviter qu’elle n’évolue vers des infections ou une perte définitive du plumage. Nous allons examiner en détail les causes, les signes, les solutions thérapeutiques et les méthodes de prévention du picage chez le perroquet.
Comprendre le phénomène de picage chez le perroquet
Lorsqu’un perroquet effectue sa toilette, il utilise son bec pour remettre en ordre ses plumes, un comportement appelé lissage. Il se sert également de ses pattes pour ajuster les plumes autour de sa tête et de sa nuque. Contrairement à cette pratique naturelle, le picage est une action compulsive destructrice, qui peut se manifester par l’arrachage de plumes de façon sporadique ou continue. La majorité du temps, l’oiseau ne cible que son thorax ou son ventre, mais dans les cas les plus graves, il peut s’attaquer à toutes les parties accessibles de son corps. La gravité de ces dommages peut entraîner une chute de plumage définitive ou une repousse anormale des plumes.
Les signes du picage chez le perroquet
On repère facilement les comportements d’automutilation chez l’oiseau, notamment par la présence de plumes endommagées, mâchouillées ou arrachées. Son plumage présente souvent un aspect ébouriffé, parsemé de zones dénudées. Lorsqu’il arrache ses plumes, il peut également provoquer des infections cutanées, empêchant ainsi la peau de cicatriser normalement. Par ailleurs, le plumage de la tête reste généralement intact, sauf si le picage provient d’un autre oiseau, notamment dans le cadre d’une relation de couple.
Quelles sont les origines du picage chez le perroquet ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce comportement atypique. Sur le plan médical, des déséquilibres hormonaux ou des affections cutanées (telles qu’une infection fongique, bactérienne ou une inflammation des follicules pileux) peuvent être en cause. Dans ces situations, une visite chez un vétérinaire spécialisé est impérative pour déterminer et traiter la maladie. Lorsqu’aucune cause physique n’est identifiée, il est important d’envisager des facteurs psychologiques pouvant générer du stress chez l’oiseau. Parmi ces causes, on remarque :
- L’ennui. En liberté, le perroquet mène une vie riche en activités : recherche de nourriture, socialisation, reproduction, protection de ses petits, vigilance face aux dangers. En captivité, une vie monotone peut conduire à un comportement de picage comme substitut à l’activité.
- La solitude. Sociables par nature, ces oiseaux ont besoin d’évoluer en groupe pour leur bien-être. La privation de compagnons peut réduire leurs interactions sociales et accentuer leur mal-être.
- Le stress lié à la reproduction. La reproduction constitue un besoin vital pour le perroquet. L’absence d’un partenaire empêche ses comportements naturels de parade nuptiale et d’élevage.
- Les peurs. Des situations bruyantes, une agitation excessive, une présence inhabituelle ou l’introduction d’un nouvel animal ou d’un être humain peuvent provoquer des angoisses qui conduisent au picage.
- Un changement dans ses habitudes. Toute modification de son environnement ou de sa routine, comme un déménagement, le déplacement de sa cage ou l’arrivée d’un nouveau membre dans la famille, peut perturber l’oiseau et déclencher des comportements compulsifs.
- L’hyper-attachement. Très sensible, le perroquet peut développer un lien très fort avec son propriétaire ou ses proches, ce qui peut provoquer une anxiété de séparation lorsqu’il reste seul.
- Le manque d’attention. Même entouré, un oiseau peut se sentir isolé s’il n’est pas suffisamment intégré dans la vie quotidienne de la famille.
- Une alimentation inadéquate. Les carences nutritionnelles, comme un manque en protéines, vitamines ou minéraux, peuvent aussi entraîner des comportements compulsifs.
- Une hygiène déficiente. Ne pas lui donner de bains ou négliger de nettoyer sa cage régulièrement peut également favoriser le picage.
Les solutions pour traiter et éviter le picage
Après inspection par un vétérinaire et si aucune cause médicale n’est détectée, il faut identifier ce qui cause le mal-être de l’oiseau et adapter les interventions en conséquence. Voici quelques conseils pour limiter ce comportement destructeur :
- Adopter un ton calme lors de ses manipulations pour ne pas accentuer son stress ;
- Si l’opportunité de lui trouver un compagnon est impossible, limiter le temps seul de l’oiseau ; en votre absence, laisser une radio ou une télévision allumée pour lui apporter du confort sonore ;
- Consacrer suffisamment de temps à votre perroquet, lui parler régulièrement, jouer avec lui et lui proposer diverses activités stimulantes ;
- Permettre à l’oiseau de sortir en dehors de sa cage, afin qu’il puisse voler, grimper et explorer son environnement ;
- Enrichir sa volière avec des perchoirs, des jouets variés, comme des branches non toxiques, de la corde, des échelles, des miroirs ou des objets à décortiquer, tels que des grains entiers ou des noix ;
- Si malgré toutes ces mesures le comportement persiste, consulter un vétérinaire spécialisé en oiseaux. Ce professionnel pourra prescrire un traitement adapté ou conseiller des dispositifs pour aider l’oiseau à se recentrer et à cesser la destruction de ses plumes.