Bonjour Joelle, vous évoquez la possession d’un pair de Tourterelles Turques. Je suis tout à fait disposé à vous aider, à condition que vous précisiez ce qui vous fait penser qu’il s’agit justement de cette espèce.
Il est important de savoir que ces oiseaux sont d’origine sauvage. Même s’ils vivent souvent à proximité des habitations, ils conservent leur comportement naturel, tout comme la Tourterelle des Bois, une espèce rarement visible car elle préfère la profondeur des campagnes.
De même que le Moineau qui s’adapte aux milieux urbains, les Tourterelles Turques fréquentent aussi les zones urbaines ou rurales proches de nous. Cela peut donner l’impression qu’elles sont peu farouches. Cependant, elles restent des oiseaux sauvages par nature, ce qui les rend généralement réticentes à la captivité.
Il est possible qu’il y ait une confusion d’espèces : peut-être que vous avez affaire à des Tourterelles Rieuses domestiques plutôt qu’à des Turques. Bien qu’elles se ressemblent, la Tourterelle Rieuse présente des différences, notamment une taille un peu plus petite et des teintes plus claires en version beige. Elle peut aussi afficher une coloration foncée ou un blanc pur, cette dernière étant parfois confondue avec la colombe utilisée lors de certains spectacles. Depuis environ cinquante ans, cette espèce a été sélectionnée avec une grande palette de coloris, résultat d’une domestication ancienne et avancée, où des manipulations génétiques comme celles effectuées sur autres oiseaux domestiques (perroquets, canaris, etc.) ont été pratiquées pour varier leur apparence.
Si vous êtes certain que vos oiseaux sont des Rieuses domestiques, il n’y a pas d’obstacle à leur cohabitation, pour peu que votre volière soit suffisamment vaste. Il est conseillé d’éviter d’introduire un troisième oiseau sans partenaire, sauf si vous lui trouvez une compagnie adaptée à son sexe. Lorsqu’ils seront en couple et qu’ils auront commencé à se reproduire, vous pourrez alors séparer temporairement le couple pour éviter les conflits. Une fois que la nouvelle paire aura également construit un nid, vous pourrez réintégrer tous les oiseaux dans un espace spacieux où ils auront des zones délimitées. Au début, il peut y avoir quelques petites disputes, mais rapidement, chaque oiseau trouvera sa place. Les colombes Diamant peuvent éventuellement rejoindre ce groupe sans problème.
En revanche, si vous évoquez des Tourterelles Turques en tant qu’espèce sauvage, la situation devient différente. En effet, dans ce cas, il est inutile d’envisager une cohabitation avec d’autres Tourterelles. En milieu naturel, ces oiseaux et autres espèces sauvages comme le pigeon ramier, le verdier, la pie, ou le merle, vivent en liberté et n’acceptent pas la présence d’un autre couple à proximité immédiate dans un espace restreint. J’ai personnellement essayé d’élever des Tourterelles Rieuses avec des Turques, mais la dominance des Turques a rapidement provoqué des agressions graves, allant jusqu’à tuer les jeunes ou même les adultes des Rieuses, ce qui a nécessité leur relâchement immédiat.
Ce comportement est typiquement sauvage. En liberté, ces oiseaux savent gérer leur espace et éviter le contact prolongé, ce qui limite les conflits. En captivité, leur instinct territorial devient plus prononcé, ce qui peut engendrer des violences si l’espace est insuffisant. Les Tourterelles Rieuses, pour leur part, étant domestiques, ont un instinct plus modéré et se toléreront mieux entre elles. La domestication supprime une partie de leur agressivité et leur instinct territorial, rendant leur cohabitation possible si la volière est suffisamment grande, par exemple d’environ 8 mètres de long, 3 mètres de large et 2,50 mètres de haut. Dans un tel espace, chaque oiseau peut définir son propre secteur, manger à tour de rôle, et s’habituera à vivre ensemble en paix.
Il est crucial pour vous, Joelle, de vérifier l’espèce exacte de vos oiseaux. Si ce sont des Tourterelles Turques, vous devrez prévoir plusieurs volières pour accueillir leurs petits à maturité, car à l’âge adulte, ces oiseaux ne pourront vivre qu’en couple, sauf si leur domestication a modifié leur comportement. Dans tous les cas, il faut prévoir qu’ils seront difficiles à maintenir en groupe dans une espace réduit, et qu’ils risquent d’agresser voire de tuer leurs propres progénitures si ceux-ci restent dans leur territoire.