Tout aspirant à devenir vétérinaire doit nourrir une véritable passion pour le monde animal. Ce métier requiert une sensibilité particulière et une motivation forte, car il existe plusieurs chemins pour y accéder en France, notamment via l’une des cinq écoles vétérinaires publiques ou une école privée. La sélection est intense, les formations sont longues, mais la récompense est à la hauteur de l’effort : exercer un métier au service des animaux. Vous vous interrogez sur la façon de monter cette voie, sur les lieux d’exercice ou encore sur la rémunération ?
Vétérinaire : un métier au service des animaux
Les vétérinaires sont chargés d’établir des diagnostics et d’administrer les soins aux différentes espèces animales. Leur rôle peut s’avérer complexe puisqu’ils n’ont pas accès aux symptômes en direct comme le ferait un médecin humain. Selon le lieu où ils exercent, leur routine peut grandement varier : en centre-ville, en zone rurale, dans un zoo ou un parc naturel, ou encore en cabinet privé. La diversité des animaux à soigner est également importante : chiens, chats, animaux exotiques, bétails ou animaux sauvages peuvent tous faire partie de leur quotidien.
Plus de la moitié des vétérinaires traitent principalement des animaux de compagnie. Une petite part se concentre sur la santé équine ou l’élevage bovin, alors qu’une autre fraction combine plusieurs missions. La majorité opère en libéral, mais il est aussi possible d’être salarié, fonctionnaire ou même intégré dans des forces armées vétérinaires.
En clinique ou en cabinet, le vétérinaire pratique la majorité des soins : consultations, vaccinations, interventions chirurgicales. À l’inverse, ceux en zone rurale se déplacent souvent dans les exploitations agricoles, où ils prodiguent des soins d’urgence, suivent la santé des troupeaux et participent à la prévention des maladies. Leur présence est cruciale pour assurer une bonne hygiène et soutenir la croissance des élevages. La disponibilité est donc essentielle dans ses zones d’intervention.
Dans le milieu zoologique, leur spécialisation les amène à veiller sur la santé des animaux sauvages ou d’espèces rares. Leur mission peut inclure la gestion des naissances, la surveillance durant la gestation, ou encore des programmes de réintroduction dans la nature. Ces professionnels contribuent également à l’entretien de la faune en captivité, en participant à la reproduction ou à la formation des animaux pour qu’ils acceptent la manipulation.
Le vétérinaire peut aussi évoluer dans l’industrie agroalimentaire, où il intervient sur la conception de produits pour animaux ou sur la fabrication de médicaments. Enfin, certains travaillent en laboratoire pharmaceutique, en qualité d’experts en conception et commercialisation de médicaments vétérinaires.
Les missions fondamentales du vétérinaire
Au cœur de sa pratique, le vétérinaire doit assurer la santé et le bien-être des animaux. Cependant, ses missions varient selon son environnement de travail. En clinique, il est principalement sollicité pour diagnostiquer, soigner et effectuer des opérations chirurgicales. En milieu rural, il passe beaucoup de temps à l’extérieur, dans des fermes ou élevages, pour observer et traiter les animaux lors d’interventions d’urgence ou de contrôles réguliers. Voici un aperçu des principales fonctions selon le cadre d’exercice :
Dans le cadre de l’élevage ou de l’agriculture
Son rôle consiste notamment à participer aux programmes de reproduction, à prévenir et contrôler les épidémies, et à soigner des troupeaux variés comme ceux de bovins, ovins ou porcins. Il intervient aussi pour vacciner, assister lors des mises-bas, et conseiller sur l’alimentation et l’hygiène pour optimiser la productivité tout en respectant le bien-être animal. Les déplacements fréquents dans les exploitations et la gestion des urgences demandent une grande disponibilité.
En milieu zoologique ou dans les réserves naturelles
Ces professionnels possèdent souvent une expertise spécifique dans la faune sauvage. Leur mission consiste à soigner les animaux captifs, à réaliser des interventions chirurgicales parfois délicates et à accompagner les naissances. Leur participation est essentielle à la conservation des espèces menacées, que ce soit par la reproduction contrôlée ou la réintroduction dans leur habitat naturel.
En clinique ou cabinet privé
De nombreux vétérinaires choisissent d’ouvrir leur propre cabinet ou de devenir employés dans une clinique. La majorité de leurs patients sont des animaux de compagnie : chiens, chats, ou encore NAC (nouveaux animaux de compagnie) comme les hamsters ou les lapins. Leur quotidien inclut la réalisation de vaccinations, le traitement de maladies, et parfois des interventions chirurgicales complexes. Ils accompagnent aussi les propriétaires lors de soins pour des conditions graves ou en fin de vie.
Dans la sphère publique
Certains vétérinaires œuvrent pour l’État, notamment via le ministère de l’Agriculture. Ils jouent un rôle de contrôleurs sanitaires, en inspectant les lieux d’élevage, en surveillant l’hygiène alimentaire ou en veillant à la protection de l’environnement. Leur action concerne aussi la médecine animale en lien avec la sécurité publique, comme le soin des chiens ou des chevaux des forces de sécurité.
Compétences essentielles pour embrasser cette carrière
Exercer en tant que vétérinaire nécessite un ensemble de qualités et de compétences indispensables :
- Une véritable passion pour la faune et la flore, essentielle pour encourager la patience et l’empathie face à des situations souvent difficiles.
- Un excellent savoir-faire relationnel, pour communiquer efficacement avec les propriétaires et leur expliquer clairement les soins ou les nouvelles difficiles à annoncer.
- Une capacité d’observation aiguisée, car il faut détecter rapidement la moindre anomalie chez des animaux ne pouvant pas verbaliser leur douleur ou leur malaise.
- Une habileté manuelle prononcée, notamment pour réaliser des chirurgies ou manipuler des animaux de différentes tailles avec précision.
- Un sang-froid irréprochable et une réaction rapide face à des situations imprévues ou potentiellement dangereuses.
- Une grande disponibilité, car le métier implique de répondre aux urgences, y compris en dehors des horaires classiques, de nuit, les week-ends ou jours fériés.
- Une excellente condition physique, surtout pour manipuler des animaux lourds ou faire de fréquents déplacements.
- Une maîtrise de la gestion administrative et commerciale, particulièrement si l’on choisit de pratiquer en libéral et de gérer sa propre structure.
Les atouts et les défis du métier
Comme tout métier, la profession de vétérinaire possède ses avantages et ses contraintes :
Les points positifs
- Une passion qui s’épanouit dans la pratique quotidienne auprès des animaux.
- Des interactions riches avec les propriétaires et la possibilité de nouer des relations de confiance durables.
- Un sentiment d’utilité concrète pour la santé animale et humaine.
- La possibilité de se spécialiser dans un domaine précis, comme les NAC ou la faune sauvage.
- De nombreuses opportunités professionnelles variées.
- La capacité à s’installer à son compte et à créer sa propre activité.
Les aspects à considérer
- Une rémunération qui peut sembler peu en début de carrière, comparée à la charge de travail et aux années d’études.
- Une gestion du stress constante, face aux cas difficiles ou aux urgences répétées.
- Des conditions de travail parfois éprouvantes, notamment lors de chirurgies ou avec des animaux agressifs.
- Les déplacements fréquents en zone rurale ou pour intervenir à domicile.
- Les risques de blessures ou de morsures.
- Des horaires spesso lourds, incluant souvent la nuit ou les week-ends.
Quelles formations pour devenir vétérinaire ?
Obtenir le diplôme d’État de vétérinaire est obligatoire pour exercer légalement. Ce diplôme se prépare dans l’une des quatre écoles publiques en France : Maisons-Alfort, Toulouse, Nantes ou Lyon, ainsi qu’à l’école privée UniLasalle à Rouen. La formation dure six ans, avec une sélection très exigeante, étant donné le nombre limité de places. Il est aussi important de noter qu’il n’est permis de tenter sa chance que deux fois pour intégrer ces écoles.
Les modalités de sélection
Sept voies de recrutement sont disponibles pour intégrer les écoles vétérinaires publiques :
- Le concours post-bac accessible aux terminales via Parcoursup, basé sur dossier et entretien, après validation du baccalauréat.
Pour accéder à la deuxième année, différentes voies existent selon le profil :
- Le concours A pour les prépas BCPST (biologie, chimie, physique, sciences de la Terre).
- Le concours A TB réservé aux étudiants en prépa TB (technologie et biologie).
- Le concours B ouvert aux étudiants issus d’une filière scientifique de niveau Licence 3.
- Le concours C pour ceux titulaires d’un Bac+2.
- Le concours D, via une sélection sur titre, destiné aux diplômés en médecine, pharmacie ou master en biologie.
- Le concours E pour les élèves des écoles normales supérieures, admis par la voie A en liste principale lors d’un passage antérieur.
Les candidats à la voie privée postulant à UniLasalle, doivent passer par un concours spécifique, avec une sélection sur dossier, puis oraux et épreuves pratiques.
Le cursus de formation
Les cinq premières années sont structurées autour d’un tronc commun. La première année, préparée via le concours post-bac, pose les bases fondamentales. Des stages en milieu professionnel complètent cette phase, tout comme des ateliers pour rattraper d’éventuelles différences selon le parcours d’origine. La seconde année débute directement pour ceux qui sortent d’autres filières. Tout au long de leur parcours, les étudiants acquièrent des connaissances approfondies sur les animaux, leur pathologies, leur environnement, ainsi que sur la législation, la gestion d’une activité vétérinaire, et la santé publique.
Les étudiants s’entraînent également à l’aide de salles de simulation pour maîtriser les gestes techniques. En 4ème année, ils réalisent des examens cliniques en centre hospitalier, puis en 5ème année, ils effectuent des stages pratiques dans divers services.
Des stages à l’étranger, ainsi qu’en exploitations agricoles ou en milieu rural, ponctuent la formation. La dernière année est consacrée à un approfondissement professionnel et à la rédaction d’une thèse d’exercice, menant à l’obtention du diplôme d’État de docteur vétérinaire. Après cette étape, l’inscription à l’ordre régional des vétérinaires est obligatoire pour commencer à exercer officiellement.
Quelle rémunération pour un vétérinaire débutant ?
Un vétérinaire fraîchement diplômé perçoit en moyenne environ 2000 euros brut par mois, une rémunération modeste au regard de la durée des études. Toutefois, cette situation tend à s’améliorer rapidement avec l’expérience. Un vétérinaire en libéral, après quelques années, peut atteindre un revenu annuel supérieur à 60 000 euros, avec des variations selon la région et la spécialisation choisie.
Les voies d’évolution professionnelles
Beaucoup de vétérinaires débutent en travaillant en remplacement ou en intégrant un cabinet existant. La spécialisation dans un domaine précis, comme la faune sauvage ou les NAC, est également envisageable. Un vétérinaire salarié peut évoluer vers la gestion de sa propre clinique ou continuer à progresser dans la fonction publique en gravissant les échelons. Certains, en travaillant dans des parcs ou zoos, peuvent accéder à des fonctions de coordination, comme le rôle de responsable de programme européen d’élevage (EEP).
Les lieux d’exercice possibles
Les vétérinaires peuvent opter pour une activité en cabinet privé ou en structure hospitalière. Ils peuvent travailler exclusivement en ville ou multiplier des visites dans des exploitations rurales, ou encore intégrer la fonction publique ou l’armée, notamment pour soigner le personnel canin ou équin. Enfin, certains choisissent de former la relève en enseignant dans les écoles vétérinaires, contribuant à façonner la prochaine génération de professionnels.