AVC chez un animal : symptômes, prévention et réaction appropriée

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Chez nos compagnons à quatre pattes, notamment les chiens et les chats, il est peu connu que des troubles semblables à l’accident vasculaire cérébral (AVC) chez l’humain peuvent également survenir. Bien que cette affection soit moins fréquente chez eux, sa survenue soudaine requiert une intervention rapide. Quelles sont les manifestations d’un AVC chez un animal ? Comment réagir face à une suspicion ? Quelles sont les origines possibles et les soins à envisager ? Dans cette exploration, nous répondrons à ces interrogations afin de mieux cerner cette pathologie et d’apprendre à soutenir son animal en difficulté.

Comprendre l’AVC chez les animaux

Un AVC se produit lorsque le flux sanguin vers une zone du cerveau est perturbé, entraînant un déficit en oxygène et en nutriments pour les tissus cérébraux. Chez les animaux, comme chez l’humain, on distingue deux types fondamentaux d’AVC :

  • Une obstruction d’une artère cérébrale par un caillot ou une plaque, provoquant une interruption de la circulation sanguine (AVC ischémique).
  • Une rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau, provoquant une hémorragie interne (AVC hémorragique).

Dans chaque cas, des dommages neurologiques peuvent survenir, impactant la motricité, l’équilibre, la vision ou même le comportement de l’animal.

Origines possibles de l’AVC chez les canidés et félins

La majorité des AVC chez les animaux résulte de facteurs sous-jacents, bien que dans certains cas, la cause précise reste méconnue. Parmi les causes fréquemment rencontrées figurent :

  • Une pression artérielle élevée, souvent liée à des maladies rénales ou endocriniennes.
  • Des pathologies cardiaques susceptibles de favoriser la formation de caillots sanguins.
  • Une forme d’athérosclérose, rare mais possible chez les sujets plus âgés ou en surpoids.
  • Un diabète mal contrôlé.
  • La maladie de Cushing, particulièrement chez les chiens de plus de 10 ans, où une production excessive de cortisol peut fragiliser les vaisseaux.
  • Une hypothyroïdie qui peut favoriser la coagulation sanguine anormale.
  • Une intoxication par des substances toxiques telles que pesticides ou anticoagulants.
  • Des infections du cerveau, comme la méningite ou l’encéphalite.

Les animaux âgés présentent un risque accru d’AVC en raison du vieillissement des vaisseaux sanguins. Certaines races sont également plus vulnérables, notamment les caniches, les cavaliers King Charles, les bulldogs et les Scottish Terriers.

Signes révélateurs d’un AVC chez la bête

La survenue d’un AVC chez un chien ou un chat est souvent soudaine et peut se manifester par une variété de symptômes neurologiques. Voici les indicateurs principaux à surveiller :

  • Des troubles de l’équilibre : perte de coordination, chute d’un côté, tournis inexpliqué, tendance à trébucher ou à tomber fréquemment.
  • Une faiblesse ou une paralysie : difficulté à se lever, incapacité à bouger d’un côté, ou paralysie partielle des membres.
  • Des anomalies oculaires : déviation soudaine des yeux, mouvements involontaires comme le nystagmus, ou perte soudaine de la vue.
  • Des changements comportementaux : confusion, nervosité, apathie, désorientation, ou crises de panique, accompagnés parfois d’agressivité inhabituelle ou d’une perte de conscience.
  • Des troubles digestifs ou respiratoires : vomissements inexpliqués, difficulté à avaler, hypersalivation, respiration irrégulière ou halètement.

Que faire face à un éventuel AVC animalier ?

En cas d’apparition de ces signes, il est crucial d’agir sans délai, car chaque minute compte.

Restez calme et sécurisez votre animal en le plaçant dans un endroit sûr, à l’abri de tout danger. Ne lui donnez ni nourriture ni boisson en cas de troubles de déglutition. Évitez de le manipuler inutilement, surtout s’il présente une faiblesse ou une paralysie.

Contactez ensuite immédiatement un vétérinaire ou une clinique spécialisée en urgence. Lors du transport, utilisez une couverture ou un coussin pour limiter les secousses et préserver son confort.

Examens et soins en cas d’AVC

Le vétérinaire procédera à différents tests pour confirmer le diagnostic et déterminer la cause probable. Ces examens incluent une évaluation neurologique complète, des analyses sanguines pour contrôler la glycémie et la fonction hépatique ou rénale, ainsi qu’un scanner ou une IRM cérébrale si possible. La tension artérielle sera également mesurée.

Bien qu il n’existe pas de traitement miraculeux pour éliminer complètement un AVC, plusieurs interventions peuvent améliorer l’état de l’animal :

  • La mise en place de perfusions et d’une oxygénothérapie pour stabiliser ses fonctions vitales.
  • La prescription de médicaments pour gérer l’hypertension ou les troubles cardiaques et métaboliques.
  • Une rééducation physique et sensorielle pour favoriser la récupération motrice et sensorielle.

Voies de récupération et perspectives après un AVC

La vitesse de récupération dépend de plusieurs éléments, notamment la rapidité de la prise en charge, la gravité des dommages, et la santé globale de l’animal avant l’incident. Certains animaux retrouvent rapidement leur autonomie, tandis que d’autres peuvent conserver des séquelles telles qu’une boiterie ou des déficits d’équilibre. La rééducation avec un spécialiste en neurologie vétérinaire peut être nécessaire pour optimiser la récupération.

Comment réduire les risques d’AVC chez son animal

Bien que tous les AVC ne puissent être empêchés, il existe plusieurs précautions pour limiter leur survenue et préserver la santé de votre compagnon. Adopter un mode de vie équilibré, comprenant une alimentation saine et une activité physique régulière, est essentiel. Une alimentation riche en antioxydants et en oméga-3 (présents dans le poisson, l’huile de lin ou les croquettes spécifiques) ainsi qu’une faible consommation de sel contribuent à la santé cardiovasculaire.

La lutte contre l’obésité, facteur aggravant, est également primordiale : un poids excessif augmente le risque d’hypertension, de troubles circulatoires et de maladies endocriniennes telles que le diabète, qui peuvent déclencher un AVC.

Des visites vétérinaires régulières sont indispensables, particulièrement pour les chiens et chats à risque. Un bilan annuel permet de suivre la pression artérielle, la glycémie et la fonction rénale, et d’ajuster le régime ou les traitements en conséquence. Pour les animaux prédisposés, la prise en charge précoce de maladies chroniques comme l’insuffisance rénale ou l’hypothyroïdie peut prévenir des complications vasculaires. Enfin, il est conseillé de limiter l’exposition aux substances toxiques telles que certains pesticides, produits chimiques ou plantes nocives, qui peuvent agir sur la coagulation et augmenter le risque d’AVC.