Selon des enquêtes menées en 2021 et 2022, une majorité importante de propriétaires d’animaux considère leur compagnon à quatre pattes comme un véritable membre de la famille ou même comme un enfant. Si cette attitude peut encourager une attention accrue et des soins attentifs, elle comporte également des risques si l’on ne garde pas une certaine distance. En traitant son animal comme un membre humain, il y a le danger de favoriser le développement de troubles comportementaux ou de problèmes de santé, en plus d’instaurer des dynamiques qui ne respectent pas ses véritables besoins. Quelles sont les conséquences de considérer nos animaux tels que des proches humains ?
Les implications d’une vision anthropomorphique sur la santé et le bien-être animal
Exprimer notre amour par des mots doux ou des qualificatifs affectueux comme « mon bébé » ou « amour de ma vie » peut renforcer le lien avec notre compagnon, mais cela révèle parfois une tendance à humaniser l’animal de manière excessive. Bien que cela témoigne de notre attachement, cette attitude peut aussi générer stress et anxiété chez l’animal, qui n’a pas la même perception du monde que nous. En proie à une projection de nos propres besoins, nous risquons de lui attribuer des désirs qui ne lui correspondent pas, comme une surabondance de jouets ou un gavage affectif, pouvant entraîner des troubles du comportement ou des affections médicales. Par ailleurs, prêter à un chat ou un chien des émotions ou des intentions humaines peut conduire à des interprétations erronées, par exemple, penser qu’un animal qui délaisse sa litière ou qui ronge tout est en mal-être ou malade, lorsque ses comportements sont souvent biologiques ou instinctifs.
Trop choyé, un animal peut perdre sa place au sein du foyer comme un animal négligé
En traitant son animal comme un être humain ou un enfant, il est fréquent qu’il ne soit pas considéré comme un véritable membre de la famille, ce qui peut créer un décalage dans la vie quotidienne. Ce décalage peut donner lieu à des comportements nuisibles tels que des léchages compulsifs, des troubles alimentaires, ou encore de la dépression. La surdose de récompenses ou de gâteries provenant des repas humains peut également favoriser l’apparition d’obésité, de diabète, ou encore de maladies cardiovasculaires, sans compter les troubles articulaires liés à un excès pondéral.
Ignorer que les besoins fondamentaux des animaux diffèrent de ceux des humains peut fragiliser leur équilibre psychologique
Une mauvaise compréhension ou une surestimation de leurs besoins propres peut entraîner chez les animaux un attachement excessif ou une anxiété de séparation. Chez le chien, par exemple, cet excès d’affection ou de protection peut nuire à sa capacité d’obéir ou à ses interactions avec ses congénères, perturbant ainsi sa sociabilité. L’oubli de la nature animale de nos compagnons peut aussi freiner leur capacité à établir des liens harmonieux avec d’autres animaux ou à accomplir leurs comportements naturels, aggravant leur stress ou leur mal-être.
Les risques pour nous lorsque nous confondons leur véritable nature avec celle d’un être humain
Positionner nos animaux comme des membres de la famille dans un sens exclusif peut parfois entraîner un déséquilibre dans nos priorités. Ce dévouement excessif pousse certains propriétaires à négliger leur cercle social ou même leurs propres besoins, en compensant par une attention obsessionnelle à leur compagnon. Ils peuvent repousser des moments de liberté, comme les vacances ou les séparations temporaires, afin d’éviter de laisser leur animal seul. Cette attitude, si elle est compréhensible, peut aussi susciter incompréhension, frustration ou mécontentement chez l’entourage. La tendance à anthropomorphiser notre animal peut également engendrer des attentes irréalistes, qui ne seront pas satisfaites en raison des véritables instincts et comportements de l’animal. Enfin, en dépensant excessivement pour lui assurer une vie plus « humaine », certains propriétaires risquent de voir leurs finances s’alourdir inutilement.
Comment identifier quand on oublie que son animal est avant tout un être unique ?
Adopter la perspective humaine envers un animal est naturel, mais il est crucial de respecter ses particularités pour assurer son épanouissement. Certains comportements signalent une erreur d’approche, comme limiter injustement son autonomie, le surprotéger avec des déguisements ou des friandises en excès, ou encore le traiter comme un enfant en le fêtant ou en l’amenant sans cesse chez le vétérinaire dès la moindre alerte. Il est essentiel de laisser faire l’animal ses interactions naturelles, comme découvrir librement son environnement ou jouer avec d’autres congénères. La vigilance lors des visites vétérinaires doit également respecter la nécessité de prévenir plutôt que de sur-réagir, et éviter de transformer la vie de l’animal en une suite de soins et de contraintes inutiles. Prendre conscience de ses instincts et de ses besoins propres permet de limiter la surcharge mentale et d’éviter de projeter sur lui des attentes humaines.
Respecter la nature de nos animaux est un signe d’amour véritable. En comprenant et en valorisant leurs comportements et leurs différences, nous leur offrons la possibilité de vivre heureux et en harmonie, tout en construisant une relation basée sur la confiance mutuelle et le respect de leurs véritables besoins.