Guide d’élevage du Scalaire en aquarium : conseils essentiels

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La diversité des scalaires dépasse la centaine d’espèces, mais parmi elles, Pterophyllum scalare se distingue par sa prestance qui a conquis de nombreux aquariophiles. Nous allons explorer les traits principaux de ce poisson au tempérament marqué, ainsi que les meilleures pratiques pour assurer sa santé en captivité.

Scalaire, Pterophyllum scalare : caractéristiques essentielles

Originaire des eaux douces d’Amérique du Sud, le scalaire fait partie de la famille des Cichlidae. On le retrouve surtout dans les marais, cours d’eau et affluents amazonien, notamment en Guyane française, en Colombie, au Pérou, au Brésil ou au Venezuela. Son corps plat en forme de delta, dont la hauteur dépasse la longueur, lui donne une silhouette compacte. En général, il mesure environ 20 cm après deux ans, avec une forme aplatie. Il est facilement identifiable grâce à ses longues filaments situés au niveau de ses nageoires ventrales et dorsales, qui se prolongent de manière élancée.

La coloration diffère entre les scalaires sauvages et ceux élevés en captivité. Les premiers arborent un motif rayé noir sur fond argenté, tandis que les individus d’élevage présentent souvent des marbrures ou des rayures noires. Certains disposent de taches bleutées sur leurs nageoires ou peuvent être albinos. La couleur peut d’ailleurs changer rapidement, en moins d’une minute, ou s’estomper sous l’effet du stress.

Chez le jeune, mâles et femelles sont indistinguables. La différenciation intervient lors de la reproduction, le mâle se distinguant par un organe sexuel pointant vers l’avant lors de la parade nuptiale.

Conseils pour élever le scalaire dans un aquarium

Le scalaire, dont la durée de vie atteint environ 20 ans en milieu naturel et 8 ans en captivité, constitue un choix populaire pour les amateurs d’aquariophilie. Il représente la variété la plus connue parmi celles du genre Pterophyllium, avec de nombreuses hybridations qui donnent naissance à des spécimens très colorés, notamment avec des voiles élaborés à la place des filaments originaux.

Pour assurer un bon environnement à ces poissons, il est conseillé de maintenir un groupe d’au moins six ou sept individus. En tant que carnivores, ils ont besoin de conditions spécifiques, notamment :

  • Une eau douce avec une température comprise entre 25 et 28 °C, un pH de 6 à 7, et une dureté de 5 à 10 (à vérifier avec un test GH).
  • Une qualité de l’eau exempte de nitrites en quantité excessive, qui sont toxiques pour eux.
  • Une végétation abondante, comme Echinodorus bleheri, Anubias, Nymphea lotus ou Cryptochoryne becketii.
  • Un peu de bois flotté pour renforcer l’aspect naturel de l’environnement.
  • Des éléments décoratifs offrant des caches et des zones de repos.
  • Un aquarium spacieux, d’au moins 360 litres (par exemple, 60 cm de haut, 150 cm de long et 40 cm de large), idéalement 500 à 600 litres pour leur confort. Celui-ci doit être équipé d’un chauffage, d’un système de filtration, ainsi que d’un thermomètre pour contrôler la température. Enfin, un fond de sable fin leur permet d’opérer leurs fouilles naturelles.

Un espace suffisant est crucial, car un habitat trop réduit peut entraîner un comportement agressif ou une apathie, augmenter le risque de maladies, limiter leur croissance ou provoquer des déformations physiques, réduisant ainsi leur longévité.

La nutrition du scalaire en aquarium

En milieu sauvage, le scalaire se nourrit principalement de petits poissons, d’insectes ou de larves qui tombent dans l’eau. En captivité, une alimentation équilibrée et variée suffit, en privilégiant des aliments vivants comme Artemia salina ou des vers rouges, ou encore des aliments congelés. Les paillettes seules sont moins recommandées.

Il est essentiel d’adapter la quantité de nourriture en fonction de l’âge. Les jeunes, en pleine croissance, ont besoin de plusieurs petits repas par jour, souvent quatre, notamment avec du vivant. Une fois adultes, ils peuvent être nourris deux fois par jour pour éviter la suralimentation. La pratique de leur donner de la viande de bœuf est déconseillée, car cela peut nuire à leur santé digestive, même si cela intensifie leur couleur.

La maintenance de l’aquarium doit être rigoureuse : nettoyage régulier des vitres, du substrat et du système de filtration, ainsi que le siphonnage des déchets pour préserver la qualité de l’eau.

La mise en place et l’introduction des scalaires dans l’aquarium

Avant d’ajouter des scalaires, il est primordial de préparer l’environnement au moins trois semaines afin de stabiliser la qualité de l’eau et réduire leur stress lors de l’introduction. Ensuite, il faut renouveler environ 15 % de l’eau toutes les deux semaines, ou, si cette fréquence n’est pas possible, changer un quart du volume avec de l’eau propre. Il est important de vérifier et d’ajuster le pH et la température pour correspondre à leurs besoins.

La reproduction en captivité

Le scalaire se reproduit relativement facilement dans un environnement optimal. La réussite est augmentée en isolant un couple dans un bac spécialement aménagé avec des plantes et des cônes de ponte. Après avoir pondu, la femelle féconde ses œufs que le mâle ensemence. La fécondation étant rapide, les œufs éclosent en environ trois jours. À partir de là, il faut retirer le couple pour éviter qu’il ne dévore ses alevins, que l’on peut ensuite élever dans un bac séparé.

Attention toutefois, car ces poissons peuvent montrer des tendances agressives ; ils attaquent souvent d’autres petits poissons comme les Néons ou les Guppys, mais sont plus tolérants avec des poissons de leur taille. Certains aquariophiles les associent à des espèces comme le Discus ou les Tetras, tout en surveillant leur comportement.