Malgré sa petite taille, la vipère des buissons se distingue par sa teinte d’un vert éclatant et ses écailles scintillantes. Atheris chlorechis est un reptile africain venimeux dont le danger est réel : sa morsure peut être fatale car il n’existe actuellement aucun antidote spécifique pour ce serpent. Cependant, le risque de rencontre reste faible, puisqu’il vit principalement dans la végétation et ne sort que la nuit. Il évolue dans les arbres et évite toute interaction durant la journée.
Qui est la vipère des buissons ?
Ce serpent appartient à l’ordre des squamates et à la famille des vipéridés. Son nom scientifique, Atheris chlorechis, évoque sa couleur verte fraîche et pointue. Le genre Atheris regroupe une douzaine d’espèces présentes en Afrique sub-saharienne. Parmi ces dernières, certaines sont particulièrement répandues, comme :
- Atheris squamigera, la plus commune, dont la coloration varie du vert clair au sombre, avec parfois des nuances jaunes, oranges, rouges, gris ou violettes ;
- Atheris nitschei, caractérisée par un vert parsemé de motifs bruns et noirs sur le dos ;
- Atheris rungweensis, qui dispose d’un fond allant du vert pâle au vert vif, avec des zones noires ;
- La Atheris chlorechis présente une distribution étendue parmi ces espèces.
Comment reconnaître la vipère des buissons ?
Chez l’adulte, cette vipère possède une coloration majoritairement verte, accentuée par la présence de points jaunes. Les juvéniles apparaissent plus sombres, avec une teinte changeante vers l’âge de trois ou quatre mois. Son corps, aplati latéralement, est couvert d’écailles fortement carénées, qui forment une crête au niveau de la nuque et donnent un aspect caractéristique au début du dos. La tête, grande et triangulaire, se termine par un museau arrondi, avec deux petites narines. La majorité des spécimens mesurent entre 50 et 60 cm, certains atteignant près de 80 cm, avec les mâles généralement plus petits que les femelles.
La vipère des buissons est-elle dangereuse ?
Ce serpent africain possède des crochets creux positionnés à l’avant de la machoire, alimentés par une glande à venin située entre les yeux et la bouche. Les deux crocs tubulaires peuvent se rétracter pour se cacher quand ils ne sont pas utilisés. Son venin, de nature hémotoxique ou cytotoxique, peut provoquer des lésions graves selon la quantité injectée. Les morsures sont très douloureuses et peuvent entraîner des œdèmes, des troubles respiratoires, des convulsions, une hémorragie interne ou même la mort. Néanmoins, l’absence d’un antidote spécifique rend la prise en charge compliquée. La rareté des attaques s’explique en partie par le mode de vie nocturne et arboricole de cette vipère, qui limite ses rencontres avec l’homme.
Dans quel habitat évolue Atheris chlorechis ?
Originaire d’Afrique, cette vipère privilégie principalement la région de l’Afrique de l’ouest. On la trouve dans des pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et le Togo ; sa présence au Nigeria et au Cameroun reste encore incertaine. Elle fréquente les forêts humides denses jusqu’à 600 mètres d’altitude. Sa vie est majoritairement arbustive : elle se niche dans les feuillages ou les talus, à une hauteur de 1 à 2 mètres du sol. On peut aussi la repérer le long des lisières de forêt, près des rivières ou dans des plantations de bananes, où elle trouve de nombreuses proies.
Que se nourrit la vipère des buissons ?
Ce serpent se nourrit principalement de petits rongeurs, d’oiseaux, d’amphibiens, de sauriens, de poissons, ainsi que de leurs œufs. Son statut d’ophiophage lui permet aussi de consommer d’autres serpents, parfois jusqu’au cannibalisme. En embuscade, il passe la majorité de son temps à attendre sa proie dans la végétation. Lorsqu’une cible est à portée, il frappe rapidement, en une fraction de seconde. Sa coloration verte vif lui sert de camouflage, rendant sa chasse furtive efficace. Par ailleurs, cette teinte sert aussi d’avertissement pour signaler sa dangerosité aux éventuels intrus, notamment par son venin puissant.
Atheris chlorechis, un serpent solitaire ou grégaire ?
Ce serpent n’adopte pas un comportement grégaire ; il mène une vie plutôt solitaire. La seule exception concerne la période de reproduction, où mâles et femelles se rapprochent. Lorsqu’un rival cherche à l’intimider, le mâle déploie une posture qui consiste à soulever la partie antérieure de son corps pour paraître plus grand et imposant. Il cherche ainsi à intimider ou à dominer. Quant à la parade nuptiale, elle implique des mouvements rituels : il ondulera la queue, se frottant puis mordant doucement sa partenaire. La reproduction a lieu principalement la nuit.
Comment se reproduit la vipère des buissons ?
Ce serpent africain pratique la reproduction ovovivipare, ce qui signifie que ses embryons se développent à l’intérieur du corps maternel, donnant naissance à des petits déjà formés. Après une période de gestation de deux mois, la mère libère ses petits, qui mesurent déjà une dizaine de centimètres. Les jeunes viennent au monde totalement venimeux, capables de chasser et de se nourrir seuls. La maturité sexuelle est atteinte vers deux ans pour les mâles, et entre trois et quatre ans pour les femelles. La gestation et la reproduction se font principalement durant la nuit.
La vipère des buissons, une espèce en danger ?
Ce serpent rencontre peu de prédateurs naturels, sauf d’autres serpents, y compris ses congénères. Sa répartition étendue contribue à sa stabilité, et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) la classe actuellement parmi les espèces peu menacées, sous la catégorie Préoccupation mineure. La dégradation de son habitat due à la déforestation ne constitue pas une menace immédiate, mais la propagation des pesticides dans les plantations pourrait représenter un danger pour certains individus. En moyenne, sa longévité est estimée entre 10 et 20 ans, mais cette donnée reste incertaine en raison de la rareté des observations de cette espèce discrète et nocturne.
Crédit photo : Mikael Bauer