Le lézard vert, notamment visible lors de la période de reproduction, se distingue par la teinte éclatante de sa gorge qui adopte une nuance de bleu turquin. Cette coloration spécifique, propre au mâle, sert à séduire les femelles tout en impressionnant ses concurrents. Cet animal discret, capable de se camoufler aisément dans la végétation, peut soudainement émettre un cri perçant lorsqu’il prend la fuite dans les broussailles, provoquant souvent la surprise de l’observateur.
Découverte du lézard vert
Aussi connu sous le nom de lézard occidental ou lézard à deux bandes, le Lacerta bilineata appartient à la famille des Lacertidés. Il fait partie du groupe des sauriens, une subdivision de reptiles qui intègre également des espèces telles que les iguanes, geckos, crocodiles et caméléons. Avec une taille allant de 20 à 35 cm, certains individus peuvent atteindre 40 cm, ce qui en fait le deuxième plus grand lézard en France après le lézard ocellé. Son crâne, large et légèrement aplati, se termine par un museau court, tandis qu’il possède quatre petites pattes arquées, chacune pourvue de cinq griffes acérées.
La teinte vive du lézard vert
Bien que mâles et femelles présentent un dos vert émaillé de taches noires, ils diffèrent par d’autres traits distinctifs :
- Les mâles se reconnaissent à leur tête plus massive, leur robe vert pomme, leur gorge bleue turquoise très prononcée en période de reproduction, ainsi que par la présence de nombreux points noirs dispersés sur leur corps.
- Les femelles ont des couleurs plus sobres, oscillant entre vert et marron, avec une gorge pouvant également prendre une tonalité bleutée durant la saison amoureuse, mais moins intense. Leur flanc est marqué par deux à quatre bandes plus claires, souvent piquetées de noir.
Les jeunes, quant à eux, arborent une teinte dorsale brunâtre, un ventre blanc crème, des flancs vert clair, et une gorge verte, distinctifs de leur stade juvénile.
Présence du lézard vert dans le sud de la Loire
Originaire d’Europe de l’Ouest, ce lézard est repérable dans des régions s’étendant du nord de l’Espagne à l’Italie, en passant par la Suisse, le sud de l’Allemagne, les Balkans et jusqu’aux zones situées au sud de la Russie. En France, sa distribution est surtout concentrée au sud de la Loire, couvrant le centre, le sud et l’ouest, mais il est absent en Alsace et en Corse. Il privilégie les milieux dotés d’une végétation dense, basse et épaisse, où il trouve nourriture et cachettes en cas de danger, notamment dans les lisières forestières, prairies, clairières, bordures de chemins et terrains vagues.
Le lézard vert, sensible au froid
Ce reptile active uniquement pendant la journée et adapte son comportement selon la température ambiante. Son hivernation débute vers la mi-octobre et s’étale sur environ cinq mois. Les femelles quittent leur refuge en premier, suivies des mâles et des jeunes. En période de froid, il reste bien caché dans ses abris, ne sortant que lorsque le soleil printanier réchauffe suffisamment l’atmosphère, généralement à partir de 15°C. Les mâles prennent l’initiative de sortir en premier, généralement une à deux semaines avant les femelles.
L’activité estivale du lézard vert
Une fois sorti de son abri d’hiver, le lézard vert recherche des zones de végétation dense, proches d’endroits secs et bien exposés. Il aime se prélasser dans des secteurs chauds comme les tas de pierres, murs, rochers, composts ou ronces. La température optimale pour lui est d’environ 33°C. Pendant les heures les plus chaudes, son activité se concentre principalement en matinée, avec un pic entre 9h et 11h. L’après-midi, il demeure plus inactif, se déplaçant peu et restant souvent au sol.
Le lézard vert, buveur de roséematinale
En tant qu’animal omnivore, il consomme une grande variété d’insectes et de leurs larves, tels que araignées, sauterelles, papillons, lombrics, coléoptères ou chenilles. Il peut aussi se nourrir de cloportes, mollusques à coquille fine ou de baies mûres tombant au sol, auxquelles il aspire le jus. Parfois, il dévore des œufs d’oiseaux. Il utilise sa langue pour détecter les odeurs et, bien que ses dents soient peu adaptées à la mastication, il attrape ses proies avec ses mâchoires puissantes et les avale entières. Lors des matins humides, il aime lécher la rosée déposée sur la végétation pour s’hydrater.
La queue qui peut se détacher
Inoffensifs, tous les lézards présents en France ont une nature généralement sans danger pour l’homme. En cas de menace, bien qu’il puisse tenter de mordre ou de pincer, il préfère privilégier la fuite. Pour échapper à ses prédateurs, il peut pratiquer l’autotomie : en contractant ses muscles, sa queue se détache, se mettant à bouger pour distraire l’assaillant. La queue continuant à se déplacer après l’arrachage, le lézard profite de cette diversion pour s’enfuir rapidement.
Deux périodes de ponte par an
La période de reproduction s’étend d’avril à mi-juin, dès que l’hiver se termine. Pendant cette période, les mâles se livrent à des combats bruyants et souvent agressifs pour attirer l’attention des femelles. Ces dernières peuvent pondre jusqu’à deux fois par année, généralement à la fin mai puis à la fin juin. La femelle creuse un terrier peu profond dans un sol meuble, que ce soit du sable ou du limon, pour y déposer entre 5 et 20 œufs. La durée d’incubation, influencée par la température, varie de 7 à 14 semaines. À l’émergence, les petits mesurent 3 à 5 cm et pèsent autour d’1 gramme. Ils débutent leur autonomie vers l’âge de deux mois.
Le lézard vert, une espèce protégée
En raison de leur petite taille et de leur vulnérabilité face aux prédateurs comme rapaces, chats, belettes ou serpents (notamment la grande couleuvre verte et jaune ou la vipère aspic), peu de juvéniles survivent jusqu’à l’âge adulte. Leur habitat étant en déclin dû à l’urbanisation et à la destruction de haies ou de zones de friche, leur population est en déclin. Vivant entre 5 et 15 ans, cette espèce est protégée : leur capture, leur destruction ou le commerce de spécimens sauvages sont strictement interdits par la loi.