Quels animaux, à part le caméléon, peuvent changer de couleur ?

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Crédit photo : Mgoodyear

L’homme a toujours été fasciné par ce qui diffère de lui : certains utilisent le maquillage pour métamorphoser leur visage, ou le déguisement pour changer d’apparence afin qu’un acteur puisse incarner un personnage à l’opposé de sa véritable identité. Cependant, nos capacités de transformation restent limitées. En revanche, le caméléon est un animal qui intrigue beaucoup par sa capacité à modifier sa couleur en un clin d’œil. Après avoir expliqué comment cet animal parvient à opérer ces changements, nous évoquerons d’autres espèces capables de prouesses similaires.

Fonctionnement et raisons du changement de couleur chez le caméléon

La transformation chromatique du caméléon repose sur un mécanisme complexe mêlant aspects biologiques et biologiques. La peau de ces reptiles contient des cellules pigmentaires spécialisées, appelées chromatophores et iridophores. Les chromatophores renferment différents pigments responsables des couleurs : les mélanophores produisent le noir avec la mélanine, les érythrophores donnent des tons rouges grâce aux caroténoïdes, et les xanthophores apportent des nuances jaunes par le même type de pigments. Les iridophores, quant à eux, contiennent des cristaux réfléchissants, notamment de guanine et d’adénine, qui jouent avec la réflexion de la lumière pour créer un éventail de teintes vives, du bleu au rouge en passant par l’orange.

La peau du caméléon est également équipée de capteurs sensibles à la luminosité et à la température, qui envoient les données au système nerveux central. Celui-ci analyse ces informations et ordonne aux chromatophores de changer de couleur, en contrôlant des neurones moteurs qui agissent sur les muscles entourant ces cellules pigmentaires. Ces muscles peuvent contracter ou relâcher les chromatophores, modifiant ainsi leur apparence.

Ce phénomène permet principalement au caméléon de se camoufler, de communiquer avec ses congénères ou encore de réguler sa température corporelle. La transformation peut s’opérer en moins d’une demi-minute, ce qui impressionne par sa rapidité.

Les céphalopodes capables de changer de couleur rapidement

Les poulpes, calamars et seiches possèdent également cette aptitude à modifier leur apparence en un éclair. Leur contrôle repose aussi sur un système nerveux sophistiqué agissant sur leurs chromatophores, mais ils disposent en plus d’une capacité unique : celle d’altérer la forme même des cellules pigmentaires. Cela leur confère une faculté de camouflage d’une précision extrême et instantanée.

Chez ces animaux, le changement de couleur sert souvent à signaler leur désir de reproduction, en faisant apparaître des motifs lumineux, ou à effrayer ou attirer des prédateurs et partenaires. Par exemple, le calmar de Humboldt peut faire briller toute sa surface d’une lueur rouge sombre ou pâle en un fraction de seconde, parfois plusieurs fois par seconde.

Parmi eux, la pieuvre mimétique, ou pieuvre-mime (être vivant découvert en 1998), est exceptionnelle. Elle habite en eaux chaudes en Asie du Sud-Est et a la faculté d’imiter la forme et la couleur d’une quinzaine d’espèces marines différentes, comme certains serpents de mer, poissons ou crustacés. Elle peut même simuler sa mort pour surprendre ses proies en restant immobile ou en changeant d’apparence à volonté.

La casside dorée

La coccinelle Charidotella sexpunctata originaire d’Amérique Centrale possède une coquille translucide avec de fines plaques striées. Lorsqu’elle remplit ces rainures d’un liquide rouge, son corps reflète la lumière, lui conférant un aspect métallique doré. Si la coccinelle est menacée ou lors de l’accouplement, ce liquide s’échappe, laissant apparaître la couleur rouge vif de sa carapace, qui reprend son aspect brillant une fois le danger évaporé.

La faculté de changement de couleur chez les amphibiens

La peau des amphibiens comporte également des chromatophores et iridophores. Leurs variations de teinte peuvent être dues à des facteurs individuels ou occasionnels, notamment pour ajuster leur camouflage ou exprimer leur état émotionnel. Contrairement au caméléon, ces changements sont souvent temporaires et liés à des réactions physiologiques ou environnementales.

Par exemple, la rainette verte (Hyla arborea) possède une peau qui peut passer du vert au brun ou au jaune selon son environnement. Quand elle se trouve dans un endroit jaune pâle, comme un seau, elle adopte cette teinte, mais lorsqu’elle est sur un fond vert, elle redevient rapidement verte. La température, l’humidité ou son stress peuvent également influencer ses couleurs.

D’autres amphibiens peuvent montrer des capacités similaires mais généralement moins prononcées.

L’anolis vert

L’Anolis carolinensis, petit lézard originaire du Sud-Est des États-Unis, est aussi surnommé « caméléon américain » en raison de sa capacité à changer de couleur. Il peut adopter un gris ou brun pour se dissimuler parmi les arbres ou dans l’ombre, tout en conservant une partie de son ventre toujours blanc. Lorsqu’il se sent menacé, il peut aussi devenir marron, adopter une posture léthargique ou laisser apparaître des cernes noirs, afin de dissuader ses prédateurs.