Le lézard des murailles, souvent aperçu perché sur un mur ou se prélassant au soleil, adopte une posture immobile tout en restant sur ses gardes. Bien qu’il permette une approche rapprochée, il s’enfuit rapidement au moindre mouvement brusque. Animal à sang froid, cet adorable reptile dépend de la chaleur pour réguler sa température corporelle. Lorsqu’il détecte un environnement calme, il revient alors pour profiter de la luminosité du soleil.
Une robe étonnante de diversité
Le lézard des murailles (nom scientifique : Podarcis muralis) est une espèce de petite taille très répandue en Europe. Sa taille varie généralement entre 12 et 20 centimètres, avec une silhouette élancée : une tête allongée, des pattes fines, et des doigts longs qui lui facilitent l’escalade. Son corps plat, fin et sa queue effilée lui donnent une allure robuste et agile. Sa coloration, qui va du gris au brun avec parfois des nuances verdâtres ou rouges, lui permet de se camoufler aisément parmi les pierres sur lesquelles il pose. Les mâles exhibent souvent des taches visibles, parfois bleuies, sur le ventre ou les flancs, tandis que les femelles présentent une teinte plus discrète, accompagnée de lignes longitudinales. Les jeunes, quant à eux, ont un pelage gris foncé parsemé de taches plus claires.
La saison estivale, son moment préféré
Comme tous les reptiles, la température joue un rôle central dans la vie du lézard. Lorsqu’arrive l’hiver, il entre en période d’hibernation pour dormir dans un trou ou un recoin protégé, mais il reste constamment à l’affût. Dès que le soleil apparaît, il quitte son refuge pour recharger ses réserves d’énergie. Il fréquente surtout des zones chaudes et sèches, telles que des murs en pierre, des rochers, des bétonnements ou des fissures minérales. Quand la température grimpe en été, il cherche aussi à se rafraîchir en se réfugiant dans des endroits plus frais. Sa capacité à survivre dans un environnement urbain, en se montant sur les façades des bâtiments, témoigne de sa grande adaptabilité, lui permettant d’évoluer aux côtés de l’homme.
La rivalité entre mâles
Au début du printemps, lorsque les températures deviennent plus clémentes, le lézard sort de sa période d’hibernation. Les mâles, en quête de partenaires, s’engagent dans des combats assez intenses pour défendre leur territoire ou attirer une femelle. Ces confrontations, marquées par des mordillements et des affrontements, peuvent durer plusieurs minutes. La période de reproduction s’étale d’avril à mai, durant laquelle la femelle choisit un endroit sûr — souvent un trou ou sous une pierre — pour pondre ses œufs, généralement entre 2 et 9, à raison de plusieurs pontes par an si les conditions le permettent. Après une incubation de plusieurs semaines, en mai ou en juillet selon le climat, les œufs éclosent, donnant naissance à de petits lézardeaux vulnérables face aux nombreux prédateurs. Leur survie dépend du nombre de predations et de leur capacité à grandir et à se défendre avec le temps.
Prédateurs et stratégies d’évasion
Le corps frêle du lézard en fait une cible de choix pour certains carnivores, notamment le chat domestique, reconnu comme son principal ennemi. Les hérissons et divers oiseaux de proie apprécient aussi ses petits formats comme repas. Pour échapper à leurs attaques, le lézard possède une arme efficace : sa queue, qui se détache facilement lorsqu’il est attaqué (auto-amputation), lui permettant de distraire le prédateur pendant qu’il s’enfuit. La queue continue de bouger, attirant l’attention, alors que le lézard s’éloigne rapidement. Grâce à cette capacité de régénération, il peut atteindre une longévité de cinq à six ans, à condition de survivre à ses nombreux dangers.
Le compagnon du jardinier
Ce reptile énergivore, doté d’un métabolisme relativement élevé, se montre être un excellent chasseur d’insectes. Sa rapidité lui permet de capturer facilement diverses proies : mouches, chenilles, papillons, araignées, grillons, vers à soie, criquets ou sauterelles. Son amour pour les jeunes limaces, qui endommagent souvent les plantations et les fleurs, fait de lui un allié précieux pour le jardinage. Toutefois, l’exploitation excessive des pesticides et insecticides menace son approvisionnement en nourriture et pollue son habitat. Non invasif dans le potager, il représente un allié essentiel dans la lutte biologique contre les nuisibles. Il vaut mieux donc le préserver en laissant la nature suivre son cours dans nos jardins.