Les risques liés aux morsures de lézards et leur dangerosité

Accueil » Les animaux sauvages » Reptiles » Les risques liés aux morsures de lézards et leur dangerosité

Dans leur environnement naturel, les lézards adoptent souvent des stratégies d’évasion face aux intrus, et ils réagissent principalement par des actions défensives plutôt que par l’agressivité. En général, les morsures de ces reptiles, qui vivent en climat tempéré, ne présentent pas de danger majeur pour l’être humain. Cependant, certaines espèces exotiques, dotées de venin, peuvent infliger des blessures plus sérieuses, accompagnées de symptômes tels que douleurs aiguës, troubles cardiaques ou malaises généraux. Cet article vous invite à découvrir quelles espèces de lézards peuvent se révéler les plus dangereux, les risques liés à leur morsure, ainsi que les gestes à adopter face à une blessure ou une envenimation.

Quels sont les motifs qui poussent les lézards à mordiller ?

Les lézards, faisant partie de l’ordre des squamates, sont de petits reptiles qui doivent faire face à divers prédateurs, notamment des animaux domestiques comme les chats ou les chiens, ainsi qu’aux humains. Naturellement inoffensifs, ils privilégient d’abord la fuite en se camouflant ou en prenant la poudre d’escampette. Si ces stratégies ne suffisent pas, ils se défendent en adoptant des comportements intimidants : ils ouvrent la mâchoire en grand, sifflent ou gonflent leur corps pour paraître plus gros. Si ces signaux d’alerte restent inefficaces, certains lézards réagiront en mordant. Ceux qui vivent dans nos régions ont des dents extrêmement petites et ne possèdent pas de venin, ce qui rend leurs morsures similaires à de simples coupures. Quant aux lézards domestiques, les morsures sont très rares, souvent dues à une mauvaise manipulation ou à un stress excessif de l’animal.

Quels sont les risques pour les personnes ?

Face à une morsure, la majorité du temps, il s’agit de blessures superficielles. Toutefois, le comportement maladroit ou la méconnaissance du langage de l’animal peuvent entraîner des blessures, surtout chez les enfants ou chez les animaux domestiques comme les chats et les chiens. Ces dernières nécessitent parfois une prise en charge médicale urgente. La majorité des morsures proviennent d’individus qui n’ont pas saisi les signaux d’alerte de l’animal ou qui ont insisté pour saisir le lézard, aggravant ainsi le risque de blessure.

Les lézards peuvent-ils transmettre des maladies ?

En général, ces reptiles ne présentent pas de danger pour la santé humaine. Cependant, certains porteurs de lézards peuvent héberger la bactérie Salmonella, couramment présente dans leur système digestif ou sur leur peau. La contamination se produit fréquemment par contact direct ou accidentel avec des matières fécales ou de l’urine, notamment si des aliments ou de l’eau sont contaminés. La transmission est particulièrement risquée chez les jeunes enfants, qui peuvent mettre leurs doigts en bouche après avoir manipulé un reptile. La maladie, appelée salmonellose, se manifeste souvent par des troubles intestinaux, de la fièvre ou, dans les cas graves, une septicémie. Il est essentiel de se laver soigneusement les mains après toute interaction avec un lézard ou son habitat, et d’éviter que des enfants en bas âge manipulent ces animaux sans surveillance. Parmi les reptiles souvent responsables de la transmission, on trouve notamment les iguanes, les tortues, les serpents et certains lézards autres que les iguanes.

Quelles espèces de lézards présentent un danger ?

Les reptiles venimeux capables d’infliger des morsures sérieuses à l’humain ne vivent pas en France. Ils se trouvent principalement en Amérique, notamment :

  • Lézard perlé (Heloderma horridum), que l’on trouve au Mexique ;
  • Monstre de Gila (Heloderma suspectum), présent dans les régions désertiques de l’Arizona et du Mexique.

Ces lézards possèdent des dents capables de diffuser du venin en mâchant. Lorsqu’ils mordent, ils ont tendance à garder leur prise, ce qui peut augmenter la propagation du venin, responsable de douleurs importantes mais rarement mortelles. Par ailleurs, le genre des varans, qui comprend certains des plus grands lézards au monde, est également venimeux. Leur salive contaminate leurs proies, et leurs dents acérées facilitent la déchirure des tissus. Leur taille imposante — certains dépassant 3 mètres — rend leur morsure particulièrement douloureuse. Toutefois, ces accidents restent généralement évitables, car ils surviennent principalement lors de manipulations inappropriées.

Comment reconnaître une morsure de lézard ?

Les conséquences d’une morsure de lézard varient selon la gravité de la blessure. On peut observer plusieurs signes sur la zone lésée, notamment :

  • Des fragments de dents incrustés dans la peau ;
  • Une enflure ou œdème du tissu environnant ;
  • Une déchirure ou perforation de la chair ;
  • Une rougeur locale ;
  • Une coloration bleutée indiquant un déficit en oxygène des tissus ;
  • Des ecchymoses ;
  • Une hémorragie pouvant aller de légère à abondante.

Quels sont les effets possibles en cas d’envenimation ?

Une morsure de lézard venimeux, comme celle du lézard perlé ou du monstre de Gila, peut entraîner des complications importantes. Outre les lésions physiques visibles, des symptômes systémiques peuvent apparaître, tels que :

  • Une douleur très forte ;
  • Des céphalées ;
  • Des vertiges ou sensation de mal de tête ;
  • Des nausées ou vomissements ;
  • Une sensation de malaise général ;
  • Des crampes abdominales ;
  • Une faiblesse ressentie dans tout le corps ;
  • Une soif intense ;
  • Une transpiration excessive ;
  • Des bourdonnements dans les oreilles ;
  • Une baisse de la tension artérielle ;
  • Une accélération du rythme cardiaque.

Que faire en cas de morsure d’un lézard ?

Pour une morsure de lézard non venimeux, les risques restent faibles. Cependant, il est important de désinfecter rapidement la plaie avec de l’eau et du savon, puis de continuer à nettoyer la zone quotidiennement pour favoriser une cicatrisation sans infection bactérienne. L’utilisation de produits désinfectants n’est pas systématique, car ils peuvent aggraver la blessure. Si la morsure provient d’un grand lézard ou semble sérieuse, un traitement médical peut nécessiter des points de sutures ou même une intervention chirurgicale si un os est touché.

Et en cas d’envenimation par un lézard venimeux ?

Face à une morsure venimeuse, il est crucial de contacter immédiatement les secours. Si possible, décrivez l’espèce de l’animal et la quantité de venin injectée pour aider le personnel médical à adapter le traitement. Il est important de ne pas aspirer le venin par succion, pratique qui a été déconseillée, car elle est peu efficace et comporte un risque de contamination. La victime doit rester calme, car cela limite la propagation du poison dans le corps. À l’hôpital, des examens comme une radiographie permettent de repérer d’éventuels fragments dentaires et d’assurer leur retrait si nécessaire. Des soins spécifiques seront proposés selon la gravité de l’envenimation.