La différenciation sexuelle chez la tortue terrestre n’est pas évidente, car elle ne possède pas d’organes génitaux visibles de l’extérieur. Néanmoins, en étudiant certains détails subtils, il est possible de deviner si l’on a affaire à un mâle ou une femelle. Ces caractéristiques deviennent souvent perceptibles à partir de l’âge de 5 à 8 ans, selon l’espèce. Connaître ces indices permet aux passionnés d’en apprendre davantage sur leur reptile et d’engager des discussions avec assurance.
Apprenez à repérer les signaux clés pour identifier le sexe d’une tortue terrestre. Vous serez ainsi capable d’impressionner lors de vos échanges sur cet animal fascinant !
Contrôlez la température lors de l’incubation
La température à laquelle les œufs sont incubés influence généralement le sexe de la future tortue. La fourchette idéale pour l’éclosion se situe entre 28 et 32 °C. Plus précisément, une incubation à environ 28 °C favorisera la naissance de mâles, tandis qu’un environnement plus chaud, autour de 32 °C, est propice à la formation de femelles. Il est crucial d’être vigilant lors de la couvaison artificielle, car ce paramètre déterminant impacte directement le sexe. En nature, c’est la femelle qui choisit où pondre, creusant souvent des trous en fonction des conditions qu’elle juge optimales.
Le saviez-vous ? La jeune tortue est parfois appelée… le tortillon ! Cependant, cette appellation est plus couramment associée aux tortues marines qu’aux terrestres.
Observez la coquille, elle a son mot à dire !
La forme et la dimension de la carapace constituent également des indices pour déterminer le sexe. La maturité étant essentielle, il faut attendre que la tortue atteigne une taille définitive. En général, chez le mâle, la carapace apparaît légèrement plus courte et plus aplatie. Toutefois, cette différence n’est pas toujours immédiate, surtout si la tortue n’a pas encore achevé sa croissance. Il est donc conseillé de ne pas se baser uniquement sur ce critère et de l’utiliser en complément des autres indices.
Par ailleurs, la coloration et les motifs de la carapace n’offrent pas, en règle générale, d’indices fiables. Cependant, certaines espèces présentent des particularités. Par exemple, chez la tortue peinte (Chrysemys picta), le mâle arbore une teinte bleue visible sur le ventre. Chez les Terrapenes (ou tortues-boîtes), la couleur des yeux différencie souvent les sexes : rouge ou orangé chez le mâle, jaune ou brun chez la femelle.
Les comportements révélateurs
Le mâle se distingue par une attitude plus territoriale, pouvant se montrer agressif envers ses congénères mâles. En période de reproduction, il manifeste ses intentions par des parades, impliquant des mouvements rapides de la tête ou des vibrations de la carapace. Il peut également produire des sons en cognant ou en frottant sa carapace contre celle de la femelle ou des objets durs, ajoutant parfois des mordillements au cou ou aux pattes. Chez certaines espèces, il n’est pas rare de voir une course poursuite, même si elle avance à la vitesse d’une tortue.
De leur côté, les femelles se démarquent par leur comportement plus posé, notamment par leur habitude à creuser des trous pour y déposer leurs œufs. Elles tendent aussi à être plus sociables.
Regardez le plastron, c’est un détail clé !
La carapace se divise en deux parties : une partie dorsale, appelée dossière ou coquille, qui est généralement convexe, et une zone ventrale, le plastron. Ces deux éléments sont reliés par un pont osseux. L’aspect du plastron diffère selon le sexe : il est plat chez la femelle, tandis qu’il présente une concavité chez le mâle. Cette caractéristique facilite la position du mâle lorsqu’il chevauche la femelle au moment de la reproduction. La courbure du plastron doit bien s’adapter au dos de la femelle.
Lorsqu’un spécialiste examine une tortue adulte, ce n’est pas pour inspecter ses organes génitaux, mais pour observer la forme du plastron. Cependant, cette méthode est plus fiable chez les spécimens ayant déjà atteint la maturité sexuelle. Il est important de noter que la diversité des espèces de tortues terrestres implique que l’importance de cette différence peut varier, étant parfois peu visible ou difficile à discerner.
La queue, un indice précieux
Pour observer la queue, il faut laisser la tortue se déplacer sur ses pattes et porter une attention particulière à l’arrière. Si le reptile est un mâle, vous remarquerez souvent une petite encoche en forme de V à l’extrémité de la carapace.
Le cloaque est une ouverture située sous la queue, utilisée pour l’excrétion, la reproduction et la ponte. Chez la femelle, il se trouve généralement proche du corps, avec une forme plus arrondie. Chez le mâle, cette ouverture est plus longue, positionnée plus loin sur la queue. La longueur et la taille de la queue sont aussi des éléments à considérer : la queue du mâle étant souvent plus épaisse et plus longue, en particulier pour loger ses organes reproducteurs. Lors de la reproduction, la queue du mâle s’insère dans l’encoche en V pour faciliter la copulation, évitant ainsi qu’elle ne soit écrasée par la carapace.
Un coup d’œil aux griffes
Les mâles ont en règle générale des griffes plus longues, qu’ils utilisent lors de la parade amoureuse pour attraper les pattes arrière de la femelle. Ces griffes jouent aussi un rôle dans la défense ou la compétition territoriale.
Leur longueur facilite aussi leur maintien lors de l’accouplement, en leur permettant de s’accrocher solidement à la femelle lors de l’accouplement. En revanche, chez la femelle, les griffes sont souvent plus courtes, adaptées à leur capacité à creuser des nids pour pondre leurs œufs.
Consultez un vétérinaire pour une confirmation
Si vous ignorez la température d’incubation ou si les différences physiques sont peu évidentes, il peut être difficile de distinguer clairement le sexe. Certaines espèces présentent des particularités qui compliquent encore la tâche. La méthode la plus fiable reste de solliciter l’expertise d’un vétérinaire spécialisé en reptiles. Celui-ci pourra réaliser plusieurs examens, tels que :
- Radiographies pour visualiser la structure interne ;
- Test ADN, pratique encore peu courante en France mais courante dans les pays anglo-saxons, permettant une identification précise à partir d’un prélèvement ;
- Endoscopie, une technique invasive qui consiste à introduire une mini caméra dans le corps de l’animal pour examiner ses organes internes.
Repérer le sexe d’une tortue adulte n’est pas toujours évident à première vue. Bien que l’observation de la carapace, du comportement, du plastron, de la queue ou des griffes puisse donner des indices, seule une consultation vétérinaire avec le matériel adéquat garantit une certitude totale.